RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

BIRR René ou Robert

BIRR René ou Robert

photo collection IHS CGT Cheminots

Ouvrier Auxiliaire à MULHOUSE (68)

Date de naissance : 2 novembre 1922

Lieu de naissance : REGUISHEIM (68)

Date de décès : 1er juin 1943

Lieu de décès : STUTTGART (Allemagne) 

Circonstances : Executé, Décapité

voir notice de Alphonse KUNTZ

 

Méthode  de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

Relevé plaque commémorative de la gare de Mulhouse

Le Maitron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l'Atelier, 2003

Livre Mémorial FMD Tome III parge 716

Site Mémorial Gen Web http://www.memorial-genweb.org/~memorial2/html/deportes/complement.php?id=53505

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Il est déporté par le convoi II 7 arrivé le 20 mai 1942  au SL Schirmeck (Livre Mémorial FMD ou il est désigné sous le prénom de Robert )

 

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René Birr est né le 2 novembre 1922 à Réguisheim (Haut-Rhin) et mort décapité le 1er juin 1943 à Stuttgart (Allemagne).

Ouvrier auxiliaire à l'arrondissement matériel de Mulhouse, il s'engage tôt dans la résistance communiste, aux côtés notamment de Auguste Sontag. D'après Maurice Choury, « …la Résistance est si unanime que les nazis  ne parviennent pas à constituer leurs « Jeunesse hitlériennes ». Toute la classe de conscription de rené Birr refuse en bloc de passer le conseil de révision pour l'incorporation dans la Wehrmacht… ». Arrêté en mai 1942 à Mannheim (Bade), son lieu de travail d'où il revenait en Alsace en fin de semaine, il passe plusieurs mois au Bunker au camp de Schirmeck où il subit des sévices.

Le 23 janvier 1943, le tribunal du peuple nazi « Volksgerichtshof » le juge avec cinq autres camarades résistants alsaciens. Les six jeunes haut-rhinois sont accusés d'avoir «favorisé l'ennemi du Reich en se rendant coupables de haute trahison et en faisant de l'agitation communiste.» René Birr est également accusé d'avoir caché des armes de guerre et stocké une quantité d'explosifs et détonateurs subtilisés aux mines de potasses. Quatre d'entre eux, dont René Birr, sont condamné à la peine capitale pour activités communistes de haute trahison et pour action en faveur de l'ennemi. Les condamnés : Adolphe Murbach, Auguste Sontag, Eugène Böblin et René Birr ont une attitude très digne. D'après le numéro spécial de l'Humanité d'Alsace, René Birr lança également au président « Nous nous battons contre des barbares comme vous. Nous avons rassemblé des armes pour vous chasser de notre pays. Vous allez tous périr, même si je dois mourir. Notre exemple, lié à celui du combat héroïque de l'Armée rouge, fera naître des milliers de nouveaux combattants. Notre province redeviendra libre !» Il déclara également au président du tribunal : «Nous allons mourir, et pour une noble cause, mais d'ici un an, vous allez payer vos crimes.»

Ils sont exécutés le 1er juin 1943 et leurs corps jetés dans une fosse commune au Bergfriedhof de Heidelberg. La traduction de sa dernière lettre d'adieu aux parents est reproduite ci-après. Sa mère moura de chagrin.

 

L'affiche du 1er juin 1943

(AMC OA IIB13, photo Guy Frank, 12 août 2004)

source => http://www.calixo.net/~knarf/guerre/sontag/sontag.htm

 

Le 1er juin 1943, très tôt le matin, des placards rouges annonçaient l'exécution de quatre résistants haut-rhinois : René Birr, 20 ans, de Réguisheim, Auguste Sontag, 27 ans, de Wintzenheim, Eugène Boeglin, 36 ans, d'Obermichelbach, et Adolphe Murbach, 40 ans, de Sundhoffen.

Voici des extraits du journal de Stuttgart "Die Volksstimme" du 7 juillet 1949 : "Le matin à 5 heures, les candidats à la mort furent réveillés et on leur donna à nouveau lecture de la condamnation à mort du Procureur de la République. Puis ils durent se déshabiller totalement et revêtir la chemise de la mort en papier, au col découpé. Ils furent conduits à la cour du bâtiment de justice, où les valets du bourreau, ivres, attendaient leurs victimes. Les condamnés furent brutalement couchés et attachés à l'échafaud. Le valet appuya sur un bouton, le couperet s'abaissa et l'on passa à la prochaine victime. Ce même jour, 35 personnes furent exécutées de cette façon".

Des compagnons de cellule rapportent qu'Auguste et ses trois camarades chantèrent la Marseillaise en montant à l'échafaud.

Le 29 juin de cette même année, d'autres résistants haut-rhinois furent exécutés de cette manière, à savoir Marcel Stoessel de Mulhouse-Dornach, René Kern de Morschwiller-le-Bas, Alphonse Kuntz de Mulhouse et Édouard Schwartz de Lutterbach. Durant longtemps, on ne put savoir ce qu'il advint des corps des victimes et les membres de leurs familles ne furent jamais informés. Seul Marcel Stoessel put être enterré à Dornach. Grâce au VVN (association allemande de persécution du régime nazi), le secret put être levé ; même après leur mort, on ne laisse pas de paix aux victimes. Le régime nazi transféra leurs corps à la faculté de médecine de Heidelberg, où ils servirent de sujet d'expérience, pour l'anatomie, puis ils furent enterrés dans une fosse commune au cimetière de montagne de Heidelberg.

Le 7 juillet 1968, à l'occasion d'une cérémonie de commémoration, une plaquette du souvenir fut posée sur les tombes, portant les noms des victimes. Rappelons que le nom d'Adolphe Murbach est également gravé sur la plaquette de la place des Martyrs de la Résistance à Colmar. 

 



19/06/2008
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