RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

JUVIN François

JUVIN François

 

 

Cantonnier à NANTES   (44)

puis Garde Barrière

 

Date de naissance : 23 avril 1891

Lieu de naissance : AUVERNE  (44)

Date de décès : 8 août 1942

Lieu de décès : AUSCHWITZ (Pologne)

Circonstances : Mort en déportation

Enregistré à AUSCHWITZ sous le matricule 45700

 

Cheminot du Convoi des 45000

 

Méthode de recherches Rail et Mémoire pour cette notice :

 

Relevé Plaque de gare de Nantes

Site Mémoire Vive  http://www.memoire-vive.ibretagne.net/

Revue « Notre Métier » N° 82 de novembre 1946

Le Maitron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l'Atelier, 2003

 

 

Notice de Mémoire Vive (Site Partenaire de Rail & Mémoire)

 

François JUVIN

45700

 

Né le 23 avril 1891 au Petit-Auverné (Loire-Atlantique* - 44).

 

Au moment de son arrestation, il est domicilié à Nantes (44).

Il travaille comme cantonnier à la Compagnie du Paris-Orléans, puis comme garde-barrière à la suite d'une blessure.

Il adhère très tôt à la section nantaise du Parti communiste, et au Comité syndicaliste révolutionnaire dès 1921. Il est candidat communiste aux élections municipales de mai 1925 sur la liste "Bloc ouvrier et paysan", trésorier de "l'Etoile prolétarienne", en 1930 (une association qui organise fêtes, concerts et réunions de propagande). En octobre 1934, il est candidat communiste au Conseil d'arrondissement (2° canton de Nantes).

 

Le 23 juin 1941, il est arrêté par les Allemands, comme ses camarades communistes, interné à la prison du Champ de Mars de Nantes**, avant son transfert, le 13 juillet 1941, au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise - 60), Frontstalag 122 - Polizeihaftlager.

 

Il est déporté dans le convoi de 1125 otages "communistes" et 50 otages juifs qui part de la gare de Compiègne le 6 juillet 1942, en représailles d'actions armées de la résistance.

 

Le 8 juillet 1942, il est enregistré à Auschwitz sous le numéro 45700 (sa photo d'immatriculation a été retrouvée et identifiée***).

 

Il meurt à Auschwitz le 8 août 1942, selon les registres du camp ; un mois - jour pour jour - après l'arrivée du convoi.

 

Sources :

- Témoignages de Gustave Raballand et d'Eugène Charles, de Nantes.

- Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier français, sous la direction de Jean Maitron, tome 31, page 338 (Arch. Dales Série M, " Le Travailleur de l'Ouest 1934, état civil de Petit-Auverné, Notice de C. Geslin).

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* Seine-Maritime : département dénommé "Seine-Inférieure" jusqu'en janvier 1955.

 

** L' "Aktion Theodorich" :

L'attaque de l'Union soviétique, le 22 juin 1941, se fait au nom de la jutte contre le "judéo-bolchevisme". Dès mai 1941, une directive du Haut-commandement de la Wehrmacht pour la "conduite des troupes" sur le front de l'Est défini le bolchevisme comme « l'ennemi mortel de la nation national-socialiste allemande. C'est contre cette idéologie destructrice et contre ses adeptes que l'Allemagne engage la guerre. Ce combat exige des mesures énergiques et imptoyables contre les agitateurs bolcheviks, les francs-tireurs, les saboteurs et les Juifs, et l'élimination allemande de toute résistance active ou passive. »

Hitler est résolu à écraser par la terreur - à l'Ouest comme à l'Est - toute opposition qui viendrait entraver son effort de guerre.

Le jour même de l'attaque contre l'Union soviétique, des mesures préventives sont prises dans les pays occupés contre les militants communistes - arrestations et perquisitions à leur domicile - et des ordres sont donnés pour punir avec la plus extrême sévérité toute manifestation d'hostilité à la puissance occupante.

En France, dans la zone occupée, au cours d'une opération désignée sous le nom de code d'Aktion Theodorich, plus de mille communistes sont arrêtés par les forces allemandes et la police française. D'abord placés dans des lieux d'incarcération contrôlés par le régime de Vichy, ils sont envoyés, à partir du 27 juin 1941, au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise - 60), administré par la Wehrmacht et réservé à la détention des "ennemis actifs du Reich".

Au total, 1300 hommes y seront internés à la suite de cette action. Fin août, 200 d'entre eux font partie de ceux qui partiront dans le convoi du 6 juillet 1942.

 

*** Sa photographie d'immatriculation à Auschwitz a été reconnue par des rescapés lors de la séance d'identification organisée à l'Amicale d'Auschwitz le 10 avril 1948 (bulletin "Après Auschwitz", n°21 de mai-juin 1948).

 

 

Rédigée à partir des recherches de Roger Arnould, rescapé de Buchenwald, documentaliste de la FNDIRP, et de Claudine Cardon-Hamet, historienne de la déportation de répression, cette notice biographique doit être considérée comme un document provisoire fondé sur les archives et témoignages connus à ce jour.

Vous êtes invité à corriger les erreurs qui auraient pu s'y glisser et/ou à la compléter avec les informations dont vous disposez (en indiquant vos sources).

 

 

Notice du Maîtron

 

JUVIN François.

Né le 23 avril 1891 à Petit-Auverné (Loire-Inférieure), mort le 8 août 1942 à Auschwitz (Pologne) ; cantonnier puis garde-barrière ; dirigeant du Parti communiste de Loire-Inférieure.

Cantonnier à la Compagnie du Paris-Orléans puis garde-barrière à la suite d'une blessure, François Juvin adhéra très vite à la section nantaise du Parti communiste.

Membre du Comité syndicaliste révolutionnaire en 1921, il fut candidat aux élections municipales de Nantes (Loire-Inférieure) le 3 mai 1925 sur la liste Bloc ouvrier et paysan. Il était trésorier de l'« Étoile prolétarienne » (organisation de fêtes, de concerts et de réunions de propagande) en 1930. Il était trésorier régional du PC en 1934 et responsable des cheminots communistes de la région. Membre de la commission de contrôle financier en 1937, il était aussi responsable de la propagande. Il fut candidat

du PC, au conseil d'arrondissement, dans le deuxième canton de Nantes en octobre 1934.

Après la dissolution du PC et de la CGT, François Juvin fit partie des principaux militants répertoriés comme révolutionnaires et communistes surveillés par le commissariat central. Ce fut chez lui que se tinrent les premières réunions de la direction du PC clandestin de Loire-Inférieure en 1940. Il hébergea Charles Tillon puis Marcel Paul. Comme tous les communistes connus, il fut arrêté le 23 juin 1941 par la Geheime Feldpolizei et interné à la prison du Champ-de-Mars de Nantes, avant d'être transféré à Compiègne le 13 juillet 1941. Déporté à Auschwitz (Pologne) dans le convoi du 6 juillet 1942, il y mourut le 8 août 1942, un mois jour pour jour, après son arrivée dans ce camp.

Claude Geslin

 



08/02/2009
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