RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

CAILLE Jean

CAILLE Jean                                        

 

              Jean Caille  quelques jours avant sa mort 

Collection Claude CAILLE pour R & M  

 

Mécanicien serrurier à CHAMBERY (74)

 

Date de naissance : 07 décembre 1921

Lieu de naissance : CHAMBERY (74)

Date de décès : 08 juillet 1944

Lieu de décès : SAINT ANDRE LE GAZ (38)

Circonstances : Fusillé

 

Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

Relevé de la plaque de la gare de Saint André Le Gaz (38)

Renseignements et  Photos de son Fils Claude. Avec tous nos remerciements


Je suis le fils de Jean Caille, cheminot au dépôt de Chambéry, 
fusillé le 8 juillet 1944 à St André le Gaz. J'avais 6 mois.
En effectuant des recherches sur la date de commémoration
(en général; le dimanche suivant le 8 juillet),
 je suis tombé sur votre site et je souhaiterai vous aider à enrichir votre base de données,
en ce qui concerne mon père.
Il est né le 7 décembre 1921 à Chambéry, marié le 6 mars 1943. Je n'ai pas
sa date d'embauche à la SNCF.  Il avait été pris comme mécanicien serrurier.

Je demanderai plus de renseignements à ma mère, qui est toujours de ce monde âgée de 88 ans, sur la carrière professionnelle de Jean (carrière très courte). Je peux toutefois vous dire que mon grand père paternel, père de Jean Caille, était également à la SNCF comme chauffeur, puis mécanicien vapeur, et enfin conducteur d'essai sur machines électriques, ligne des Landes. Il a pris une retraite proportionnelle très jeune afin de continuer l'activité agricole de la ferme qu'il tenait de son père, à Montmélian. Mon Grand père maternel était également à la SNCF  ayant fait carrière à Culoz, Grenoble.

Ma mère, veuve très jeune 21 ans, a été intégrée à la SNCF dans les bureaux, à Grenoble. Elle est restée employée de la SNCF quelques années, jusqu'à son remariage.

Quant à moi, j'ai été reconnu pupille de la SNCF, puis pupille de la Nation.

Malgré le fait que Jean Caille a très peu connu son fils, moi, il serait heureux de savoir que sa descendance est assurée: je suis marié, depuis 45 ans à la même femme, père de trois enfants dont l'aîné est un fils qui a eu 2 garçons qui perpétuent le nom de Caille. Au total, nous avons 7 petits enfants, ce qui fait une véritable tribu avec les gendres et la belle-fille.

En ce qui concerne les circonstances du décès des cheminots de ce 8 juillet 1944, voilà ce que j'en sais.

Mes parents sont de jeunes mariés, en pleine guerre, où l'on manque de tout y compris de ressources financières. Ma mère qui a accouché en janvier de cette année là, a eu une grossesse très difficile pendant laquelle elle a du rester couchée. Son mari partait au boulot le matin, rentrait le soir après, lui disait-il, avoir rendu visite à ses parents à Montmélian. Ma mère s'est aperçu qu'en fait, il s'occupait de distribuer des tracts, d'assurer des liaisons entre résistants ... Par contre, chaque fois qu'il y avait un déraillement, il se portait volontaire pour faire partie de l'équipe d'entretien afin de ramener quelques sous supplémentaires à la maison ... C'est ainsi que le 7 juillet après le déraillement d'un train en gare de Saint André le Gaz, dont un (ou plusieurs ?) wagon était chargé de farine de céréale (blé ?) à destination de l'Allemagne. Il est parti avec des compagnons du dépôt de Chambéry pour effectuer l'entretien. Après avoir constaté la disparition de la farine, le 7 au soir, les allemands et la milice française prennent en otage les cheminots présents sur le site (en train de souper au réfectoire de la gare) plus quelques autres otages, dont le boulanger et sa famille en exigeant la dénonciation des auteurs du déraillement sous peine de fusiller les otages. Ce qui c'est passé le lendemain matin, 8 juillet. Voilà donc la triste destinée de cheminots (entre autres) qui adoraient leur pays, la France ...

Je serai dans la région pour le 10 juillet. Nous aurons avec nous quelques représentants de la descendance de Jean Caille à qui nous ferons découvrir la cérémonie du souvenir à St André.

Avec mes sincères salutations et tous mes encouragements pour vos efforts,

Claude CAILLE

Je voudrai faire une aparté que me raconte souvent ma mère: mariés en mars 1943, mon père s'inquiétait de ne pas voir sa femme enceinte.  Etait-il fautif ?? Il ne fallait pas perdre de temps (prémonition? intuition?), comme s'il savait qu'il ne vivrait pas suffisamment longtemps pour voir SON fils... Quel soulagement se fut lorsque ma mère lui appris la bonne nouvelle au mois de mai: elle était enceinte ... Lui, savait que ce serait un garçon ... Je n'ai qu'une seule photo où nous sommes présents tous les trois ...Que de bonheur dans son regard


  

Lyon-Grenoble. Le 8 juillet 1944 vers 10 heures, au cours d'une opération de police effectuée par les troupes d'occupation en gare de Saint-André-le-Gaz, 6 agents qui faisaient partie d'une équipe de relevage de matériel déraillé ont été retenus et fusillés. L'enquête administrative exécutée le 9 juillet n'a pas permis de déterminer le motif de l'exécution."

En fait, ce sont 8 agents SNCF (2 ouvriers de la Voie et 6 de l'équipe de relevage de ligne venant de Chambéry) qui sont fusillés avec 2 autres personnes dans la cour de la gare de Saint-André-le-Gaz le 8 juillet à titre de représailles d'un sabotage commis le 7 à 12 h 50, suivi par des opérations dans la nuit du 7 au 8 effectuées par la Milice et un détachement allemand.

Christian Bachelier, 1996
SNCF et IHTP-CNRS 2000



07/07/2011
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