RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

TAINE Henri

TAINE Henri

 

  

Ferreur aux ateliers de TERGNIER (02)

 

 

 

 

 

 


Date de naissance : 16 Janvier 1915

Lieu de naissance : Inconnu

Date de décès : 23 aout 1944

Lieu de décès : BUSIGNY (59)

Circonstances : abattu par les allemands

  

Méthode  de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

Relevé de la plaque des ateliers de TERGNIERS

Article La Voix du Nord mercredi 02.09.2009, http://www.lavoixdunord.fr/Locales/Cambrai/actualite/De_Caudry_au_Cateau/2009/09/02/article_deux-jours-avant-la-liberation-ils-meure.shtml

Site Internet BUSIGNY http://www.lavoixdebusigny.fr/Les%20fusilles.htm



 



Il y a juste 65 ans, alors que l'heure de la Libération aproche, le samedi 2 septembre 1944, à 3 h 30 du matin, cinq jeunes Busignois furent fusillés en bordure du bois et de l'étang de La Haïre à la sortie de la commune.

Tandis que six jeunes du village étaient occupés cette nuit-là à garder un cheminot allemand qu'ils avaient fait prisonnier, les convois allemands en débâcle passaient sans interruption sur la route départementale. Peut-être afin de se reposer, en se cachant sous les arbres, quelques soldats, cherchant à échapper à l'arrivée imminente des Alliés, vinrent se réfugier dans l'allée menant à La Haïre. Le prisonnier, entendant parler ses camarades, se serait mis à crier.

 

Ils attendaient l'arrivée des Alliés

René Degond, alors âgé de 22 ans, était pour sa part recherché par la Gestapo pour des actes de résistance au sein du détachement La Corse, groupe de Francs tireurs et Partisans de Busigny qui comptait seize membres, dont huit cheminots. Depuis le 4 février 1944, date à laquelle son père instituteur avait été arrêté dans sa classe, il se cachait à Becquigny chez la veuve d'un ancien combattant de la guerre 14-18. Il avait osé sortir deux jours avant la Libération afin d'être dans son village au moment de l'arrivée des « sauveurs ».

Il précise : « Tout se serait passé très vite, les Allemands auraient cerné la maisonnette, fait sortir les jeunes à coups de pied et de matraque et les auraient alignés près de l'étang devant le peloton d'éxécution. L'un d'eux, Marcel Audin, qui avait compris la situation, essaya de parler à son voisin mais reçut plusieurs coups. Au moment où l'officier donna l'ordre de tirer, il le bouscula avant de s'enfuir. Il fut blessé à la poitrine et au bras mais réussit miraculeusement à se sauver. Réfugié dans une maison, il ne fut transporté à l'hôpital qu'après le départ des Allemands. En revanche, les cinq autres furent fusillés sur place. » René Bégard, Georges Beth et Fernand Pin avaient 19 ans, Bernard Hulot était âgé de14 ans et Franck Bourreau, le plus jeune fusillé de France, n'avait que 13 ans.

Quand la population apprit la tragédie, ce fut la consternation et, le dimanche 3 septembre, la tristesse remplaça la joie qui aurait dû éclater après la fuite des derniers occupants.

René Degond se rappelle ce jour de la Libération avec l'arrivée des troupes américaines en pleine après-midi : « Leur traversée de Busigny n'apporta aucun réconfort. Tout le village était en deuil. » Les cinq jeunes furent enterrés quelques jours après, pleurés par le village.

À noter aussi que cette même année 1944, après les centaines de tués dans les bombardements de la gare, les Busignois Lucien et Edmond Desjardin ainsi que Pierre Galiègue, faisant partie tous trois du groupe des FTP, furent parmi les fusillés du 8 avril à Saint-Quentin.

Le 10 août, en bordure du bois de Busigny, ce fut le massacre par la milice du résistant et responsable du groupe BDA de l'Aisne, Gédéon Poizot domicilié à Vaux-Andigny.

Sans oublier, le 23 août, la tragédie du pont de Cambrai à Busigny avec l'exécution par les Allemands de deux gardes-voies, Paul Rochette et Henri Taine.

Ces deux derniers restés à la traîne, sans doute jugés fautifs par les SS qui se croyaient attaqués suite à des claquements, furent abattus devant les autres otages. •

 



 

 

 

Busigny est la première commune du Cambrésis à bénéficier du chemin de fer dès 1857. La gare de Busigny n'est pas épargnée par les bombardements en 1944 qui font plusieurs centaines de victimes. C'est un centre de la résistance qui a eu 4 déportés et 11 fusillés dont Franck BOURREAU, 13 ans, plus jeune fusillé de France.


 Le détachement de résistance "La Corse" composé du groupe 323, huit agents SNCF et du groupe 322, huit jeunes gens de Busigny entreprit dès 1943 des actions constantes de sabotage contre l'occupant et surtout sur les installations ferroviaires ; organisa également des parachutages, des transports d'armes, de matériel, ainsi que l'hébergement de chefs régionaux de la résistance.

Après l'arrestation à Fresnoy-le-grand des responsables départementaux de la Résistance, la Gestapo de Saint-Quentin descendait à Busigny le 2 février 1944.

Arrêtés, emprisonnés à Saint Quentin, torturés, Lucien et Edmond Desjardin, Pierre Galiègue et 24 autres détenus furent déférés devant un tribunal allemand le 6 avril 1944 qui prononça la peine de mort pour tous. Monsieur Edmond Degond, instituteur, fût arrêté dans sa classe et déporté à Buchenwald ; survivant il fut Maire de Busigny de 1947 à 1953.

Le samedi 8 avril 1944, à l'aube, les vingt-sept condamnés furent conduits au champ de tir de la Sentinelle à la sortie de Saint-Quentin sur la route de Cambrai et furent fusillés par groupe de quatre. Leurs corps furent exhumés le 5 mai 1945 et rendus à leur terre natale. 
  
   Située à 27 kilomètres au Sud-Est de Cambrai, cette commune de 1682 hectares, compte 3447 habitants en 1924, 3240 en 1939, 3000 en 1955, 3120 en 1968 et 2461 en 1999.


L'armée allemande dans ses réquisitions exigeait la présence de gardes-voies chargés de protéger et surveiller les installations ferroviaires.

Le 13 août 1944 un train bourré de jeunes SS arrivait à proximité du pont de Cambrai lorsque quelques soldats se crurent attaqués par les "terroristes".

Des moissonneurs qui rentraient les récoltes, les gardes-voies, des passants, des jeunes qui travaillaient sur un chantier voisin furent regroupés sur la route. Deux gares-voies à la traîne furent sans doute jugés fautifs par les SS : ils furent abattus sur le bord de la route et criblés de balles.

Ce sera le chef de gare allemand qui convaincra l'officier SS de cesser le carnage et d'abandonner son intention de fusiller d'autres otages.

 

 



13/01/2013
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