RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

THOMAS Yves

THOMAS Yves


 

Homme d'Equipe à SAINT DIZIER (52)

 

Date de naissance : 5 janvier 1910

Lieu de naissance : THONNANCE LES JOINVILLE  (52)

Date de décès : 19 septembre 1942   

Lieu de décès : AUSCHWITZ

Circonstances : Mort en Déportation 

Enregistré à AUSCHWITZ sous le matricule 45146

 

Cheminot du Convoi des 45000

 

Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

 

Livre Mémorial de la FMD TOME I  page 447

Site Mémoire Vive => http://dev.memoirevive.org/biographies/46146.html

Site Déportés Politiques => http://politique-auschwitz.blogspot.com/2010/11/thomas-yves-guy.html

 

 

Biographie Mémoire Vive :

Il naît le 5 janvier 1910 à Thonnance-lès-Joinville (Haute-Marne - 52).
Au moment de son arrestation, il est domicilié à Saint-Dizier (52) ; son adresse reste à préciser.
Cheminot, il est homme d'équipe à l'exploitation, travaillant probablement avec Georges Fontaine et Henri Quéruel.
Le 22 juin 1942, il est arrêté à Saint-Dizier, parmi une soixantaine de militants communistes et syndicalistes interpellés en quelques jours dans la Haute-Marne* (dont 15 futurs "45000"). D'abord détenu à la prison de Chaumont, il est transféré le 27 juin au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise - 60), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 - Polizeihaftlager)*.
Entre fin avril et fin juin 1942, il est sélectionné avec plus d'un millier d'otages désignés comme communistes et une cinquantaine d'otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l'armée allemande (en application d'un ordre de Hitler).
Le 6 juillet 1942 à l'aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30. Le voyage dure deux jours. N'étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.
Le 8 juillet 1942, Yves Thomas est enregistré au camp souche d'Auschwitz (Auschwitz-I) ; peut-être sous le numéro 46146, selon les listes reconstituées (sa photo d'immatriculation n'a pas été retrouvée).
Il meurt à Auschwitz le 19 septembre 1942, d'après les registres du camp**, alors qu'a lieu une grande sélection des "inaptes au travail" à la suite de laquelle 146 des "45000" sont inscrits sur le registre des décès en deux jours (probablement gazés***).
Son nom est inscrit sur la plaque dédiée aux déporté politiques, aux déportés du travail et aux victimes civiles de la guerre 1939-1945 apposée dans le hall de l'Hôtel de Ville de Saint-Dizier. Il figure également sur la stèle commémorative du quai de la gare de Saint-Dizier dédiée « à la mémoire des agents de la SNCF tués par faits de guerre ».
La mention "Mort en déportation" est apposée sur son acte de décès (J.O. du 1-09-2000).

* L' "Aktion Theoderich" :
L'attaque de l'Union soviétique, le 22 juin 1941, se fait au nom de la jutte contre le "judéo-bolchevisme". Dès mai 1941, une directive du Haut-commandement de la Wehrmacht pour la "conduite des troupes" sur le front de l'Est défini le bolchevisme comme « l'ennemi mortel de la nation national-socialiste allemande. C'est contre cette idéologie destructrice et contre ses adeptes que l'Allemagne engage la guerre. Ce combat exige des mesures énergiques et imptoyables contre les agitateurs bolcheviks, les francs-tireurs, les saboteurs et les Juifs, et l'élimination allemande de toute résistance active ou passive. »
Hitler est résolu à écraser par la terreur - à l'Ouest comme à l'Est - toute opposition qui viendrait entraver son effort de guerre.
Le jour même de l'attaque contre l'Union soviétique, des mesures préventives sont prises dans les pays occupés contre les militants communistes - perquisitions à leur domicile et arrestations - et des ordres sont donnés pour punir avec la plus extrême sévérité toute manifestation d'hostilité à la puissance occupante.
En France, dans la zone occupée, au cours d'une opération désignée sous le nom de code d'Aktion Theoderich, plus de mille communistes sont arrêtés par les forces allemandes et la police française. D'abord placés dans des lieux d'incarcération contrôlés par le régime de Vichy, ils sont envoyés, à partir du 27 juin 1941, au camp allemand de Royallieu à Compiègne, créé à cette occasion pour la détention des « ennemis actifs du Reich » sous l'administration de la Wehrmacht.
Au total, 1300 hommes y seront internés à la suite de cette action.
131 d'entre eux, arrêtés entre le 21 et le 30 juin, font partie de ceux qui seront déportés dans le convoi du 6 juillet 1942.

** Concernant la différence de date de décès avec celle inscrite sur les actes d'état civil :
Dans les années qui ont suivi la guerre, devant l'impossibilité d'obtenir des dates précises de décès des déportés, mais soucieux d'établir les documents administratifs nécessaires pour le versement des pensions aux familles, les services français d'état civil - dont un représentant officiait au ministère des Anciens combattants en se fondant sur diverses sources, parmi lesquelles le témoignage approximatif des rescapés - ont très souvent fixé des dates fictives : le 1er, le 15, le 30, le 31 du mois, voire le jour (et le lieu !) du départ. Concernant Yves Thomas, c'est le 30 août 1942 qui a été retenu pour certifier son décès. Leur inscription sur les registres d'état civil rendant ces dates officielles, certaines ont quelquefois été gravées sur les monuments aux morts.

*** Les chambres à gaz du centre de mise à mort situé à Birkenau fonctionnent principalement pour l'extermination des Juifs dans le cadre de la "Solution finale", mais, jusqu'en mai 1943, elles servent également à éliminer des détenus, juifs ou non, considérés comme "inaptes au travail" (opération commencée en avril 1941, dans d'autres camps, sous le nom de code 14 f 13). Les détenus d'Auschwitz-I sélectionnés pour la chambre à gaz sont amenés en camions à Birkenau. Quelquefois, ils attendent la mort au Block 7 de ce camp.

Sources :
- Claudine Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 73, 127 et 128, 150 et 153, 367 et 421.
- Club Mémoires 52, Déportés et internés de Haute-Marne, Bettancourt-la-Ferrée, avril 2005, p. 51.
- Death Books from Auschwitz, Musée d'État d'Auschwitz-Birkenau, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d'actes de décès du camp d'Auschwitz dans lesquels a été inscrit, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué).
- Raymond Jacquot et Henri Dropsy, site internet Mémorial GenWeb, 2004.



18/11/2010
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