ADAM Henri
ADAM Henri (François-Marie)
TOURNEUR à Nantes
Date de naissance : 1er Février 1885
Lieu de naissance : POUANCÉ (49)
Date de décès : 13 février 1943
Lieu de décès : champ de tir du Bêle (Nantes)
Circonstances : Fusillé
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Relevé de la Plaque commémorative de la gare de Nantes
Livre « La Répression anticommuniste en Loire Inférieure (1939 1944) »
Editions Geste – 2005 de BLOYET Dominique ; SAUVAGE Jean-Pierre (photo ci-dessus)
Autre source photos http://pagesperso-orange.fr/ftpf.procesdes42/
Site www.mairie-reze.fr/documents/viemunicipale/
Le Maitron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l'Atelier, 2003
Fusillé le 13 février 1943
Le 28 septembre, sont arrêtés à Rezé, Marcel Boissard, Henri Adam et Georges Barbeau.
Le procès dit des 42 s'ouvre à Nantes le 15 janvier 1943. En fait, ce sont 45 inculpés. Le verdict tombe le 28 janvier : 37 condamnations à mort, 3 à la prison, 2 sont acquittés et repris pour être déportés, 2 compléments d'enquête pour les femmes qui seront déportées. Un seul sera acquitté.
En exécution de ce procès, ont été fusillés 8 Rezéens : Maurice Lagathu, le lendemain 29 janvier, et 7 le 13 février 1943 : Henri Adam, Georges Barbeau, Marcel Boissard, Albert Brégeon, André Guinoiseau, Maurice Jouaud, Félicien Thomazeau, et un neuvième qui résidait à Sèvre et dont l'activité était sur Rezé, Pierre Greleau dont nous venons aussi de fleurir la tombe. . Ils sont enterrés au Loroux-Bottereau et à la Chapelle Basse Mer
Le conseil municipal réinstallé peu après la libération de Rezé donne le nom de l'une de ses rues à chacun de ces hommes "morts pour la France" dès le 28 octobre 1944 pour Henri Adam et le 30 décembre 1944 pour les 13 jeunes rendant ainsi hommage à leur courage.
Du 25 juillet au 28 juillet 1945, dans ce théâtre municipal ont été réuni les corps de 14 fusillés. Devant cette salle des fêtes de Pont Rousseau, une haie d'honneur est
Souvenons-nous de ces jours sombres où ces hommes et ces femmes ont réagi face à l'occupant et aux collaborateurs. Ils sont l'honneur de notre nation et de la démocratie.
Pour leur rendre hommage, je vais chanter « l'affiche rouge »
Gilles Retière
Sources site internet rezé www.mairie-reze.fr/documents/viemunicipale/
voir aussi =>
Procès des 42
Une mémoire meurtrie
Nantes. 37 fusillés, 5 déportés. Militants communistes, ils avaient organisé la résistance armée. Leur souvenir s'est perdu pendant soixante ans. Un colloque et un film viennent de leur être consacrés.
Gaston Turpin, Raymond He
Trente-sept d'entre eux sont fusillés, sur quarante-deux individus jugés. Deux femmes et trois hommes échappent à la mort, déportés. Tous sont communistes. Au cours du simulacre de justice qui les condamne, dit " Procès des 42 ", les chefs d'accusation ne manquent pas. On leur reproche des actes de résistance et surtout on les qualifie de " terroristes ". Là est bien la clef de voûte de l'accusation et le point qui différencie ce procès de tous les autres : certains des accusés appartiennent à l'Organisation spéciale (OS) du PCF, organisation de résistance armée. Ceux qui ne sont pas directement répertoriés OS sont soupçonnés, à raison, d'être " sympathisants " et d'avoir participé activement à un certain nombre d'attentats. On compte aussi sur le banc des accusés cinq Espagnols, anciens membres des troupes républicaines.
Cette poignée de résistants communistes avait installé à Nantes une véritable guérilla urbaine, alliant sabotages, attentats et lutte armée contre l'occupant et les collaborateurs. Au total, en un an et demi, c'est une centaine d'actes de terrorisme perpétués dans la cité des ducs de Bretagne afin d'installer un climat de crainte et d'insécurité permanente. Ce n'est pas banal. Il n'existe que deux exemples en France de combats urbains armés : Paris et Nantes.
C'est probablement la raison pour laquelle l'action de ces quarante-deux martyrs est plus ou moins tombée dans l'oubli. " Personne n'ignore à Nantes l'histoire des cinquante otages ", souligne Marc Grangiens, enseignant, membre du collectif des 42 et réalisateur du film le Procès des 42. " En revanche, le souvenir de cette lutte armée s'est perdu pendant soixante ans. À la Libération, il était assez difficile de mettre en avant des hommes ayant participé à des attentats et à la guérilla. " Puis le temps à fait son ouvre, favorisant l'amnésie. Nantes a préféré oublier l'action armée de ses résistants.
C'est la raison pour laquelle une poignée de Nantais, anciens résistants, enfants de fusillés, historiens, enseignants, ont décidé de
Un travail sur le souvenir
Leur travail est fructueux. Le collectif a d'abord obtenu qu'un hommage officiel " digne de ce nom " soit rendu, le 13 février dernier, avec pour la première
Un film documentaire le Procès des 42, vient d'être réalisé par les étudiants en métiers de l'audiovisuel du lycée Léonard-de-Vinci de Montaigu et leur enseignant Marc Grangiens. Cinq vidéastes en herbe se sont plongés dans l'histoire difficile de la résistance armée, jonglant entre archives - qui viennent juste d'être ouvertes, après soixante ans de sommeil - et témoignages des trois su
De toute évidence, l'ensemble de ces travaux comble un vide. Pour preuve le très grand succès des différentes initiatives du collectif et notamment la dernière en date. Samedi, le colloque " Guérilla urbaine et répression anticommuniste " a dépassé toutes les espérances, réunissant cent trente personnes quand les organisateurs avaient parié sur quelques dizaines d'historiens.
De même une exposition, l'an dernier, sur les grilles de l'ancien palais de justice de Nantes, avait attiré une
On peut encore saluer la parution en octobre du bel ouvrage de Jean Chauvin, regroupant les lettres écrites par son père Auguste, durant sa captivité. Auguste Chauvin fut l'un des fusillés du 13 février 1943.
Nantes a certes été une ville de collaboration. Elle n'en fut pas moins un haut lieu de la Résistance. On voit à quel point elle veut s'en souvenir aujourd'hui.
Mathilde Augeat Comitesouvenir44@wanadoo.fr
Note Complémentaire
Fils d'un poseur au chemin de fer tué dans un accident du travail à Segré (Maine-et-Loire) alors qu'il avait huit ans, et d'une garde-barrière, Henri Adam suivit l'école primaire jusqu'à l'obtention du certificat d'études primaires. Sa mère le plaça ensuite comme « saute-ruisseau » chez un notaire. Une grave maladie l'aurait contraint à abandonner son métier et à apprendre celui de tourneur sur métaux. Passionné d'ajustage et de mécanique, il inventa un fusil à répétition qui fut breveté mais dont il refusa, par esprit pacifiste, à exploiter son brevet.
Henri Adam fut membre du Parti socialiste SFIO durant plusieurs années avant 1920. Tourneur aux chemins de fer de l'État, il fut secrétaire du syndicat unitaire des cheminots État de Nantes dont il était un des principaux responsables depuis 1922. En 1928, il fut le candidat du Parti communiste lors des élections législatives d'avril dans la 3e circonscription de Nantes ; il obtint 781 voix contre 1 384 au socialiste SFIO Thiéfaine, lui-même largement battu dès le premier tour par Aristide Briand. Il continua à militer à la cellule communiste de Nantes-État et au syndicat unitaire où il occupa, en particulier, les
Il était père de deux enfants. Le secrétariat d'État des Anciens combattants lui décerna le titre d'interné-résistant le 2 novembre 1951. Une cellule du PCF de Loire-Atlantique porte son nom.
SOURCES :
Arch. Nat. F7/13129. — Arch. Dép. Loire-Atlantique 1 M 119, 270W485 et 501. — Secrétariat d'État des Anciens combattants et victimes de guerre. — Le Travailleur de l'Ouest, 1928. — Clarté, 13 octobre 1945. — Nouvelles de Loire- Atlantique, n° 42, 30 janvier 1972. — Jean Bourgeon (éd.), Journal d'un honnête homme pendant l'Occupation, Thonon-les-Bains, Éd. de l'Albaron, 1990. — Jean- Pierre Sauvage, Xavier Trochu, Mémorial des victimes de la persécution allemande en Loire-Inférieure 1940 1945 (document non commercialisé). — Renseignements communiqués par la mairie de Pouancé.
Claude Geslin et Guy Haudebourg
Le Maitron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l'Atelier, 2003
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