CANTELAUBE Jean
AJUSTEUR à BORDEAUX (33)
Date de naissance : 6 Octobre 1910
Lieu de naissance : POITIERS (86)
Date de décès : 24 octobre 1941
Lieu de décès : Camp de SOUGE - MARTIGNAS sur JALLE (33)
Circonstances : Fusillé
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
http://www.fusilles-souge.asso.fr/cadres/cadre_liste_alpha.html
Jean entre à la SNCF à Périgueux, aux ateliers, comme
apprenti ajusteur monteur , puis comme ouvrier jusqu'en 1930 où il part
effectuer son service militaire. Il ne sera réintégré à la SNCF qu'en 1934. A
Bordeaux, au service G.V.M.T. (grande vitesse machines et traction), il fait la
connaissance de René Duhourquet et participe à l'activité syndicale dans la
jeune section unique des cheminots de Bordeaux Saint-Jean.
En effet, la CGT unitaire constituée par les militants communistes exclus de la
CGT en raison de leurs options politiques lance le mot d ' ordre de création de
sections syndicales uniques dans les entreprises. Cette décision est motivée
par la volonté d'action unie qui se manifeste pour faire barrage aux menées
fascistes et pour lutter contre l'austérité décidée par le gouvernement Laval,
pour faire face à ta crise économique importée d'Amérique. Jean prend une part
active au développement de cette section unique qui deviendra CGT après le
Congrès des deux unions départementales décidant la réunification en décembre
1935. Il en sera le secrétaire adjoint. Mais la bataille politique pour la
réalisation du front populaire où René Duhourquet est une figure de proue,
entraîne aussi Jean dans ce grand combat exaltant avec la victoire des listes du
front populaire aux élections municipales en 1935 dans la plupart des communes
autour de Bordeaux.
Il est secrétaire de la cellule du Parti communiste du dépôt de Bordeaux
Saint-Jean en 1936 et prend part aux Différentes et multiples manifestations de
masse qui engendrent le gouvernement de front populaire. La bourgeoisie
Française ne s'avoue pas vaincue, elle prépare sa revanche. Après avoir , sous
la pression, déCrété la non-intervention en Espagne puis la pause sociale, Léon
Blum donne sa démission. Le gouvernement Daladier va s'appliquer à mater la
classe ouvrière. La grève nationale du 30 septembre 1938 sera brisée, ouvrant
la porte à la répression. Les accords de Munich avec Hitler, livrant la
Tchécoslovaquie, le pacte germanosoviétique, la drôle de guerre, sont le signal
d'un déferlement de propagande anticommuniste. L'anticommunisme gagne la CGT et
il se trouve une majorité à la direction du syndicat des cheminots de Bordeaux
Saint-Jean pour exclure Jean de ses responsabilités, en 1939, parce qu'il est
communiste.
La SNCF, dès le 11 juillet 1940, le révoque, avec toute une série de cheminots
qui sont déplacés comme René Duhourquet, Jules Guerstein, etc...
Repéré depuis longtemps par les services de police, lorsque sera effectuée la
rafle du 22 novembre 1940 sur instruction de la feldkommandantur, il ne sera
pas oublié. Son appartement est perquisitionné en son absence.
Le préfet rendant compte à Ia feldkommandantur de l'accomplissement de sa
mission, précise : "est considéré comme dangereux pour la sécurité
publique et suspecté de participer à la propagande clandestine existant dans sa
corporation". "J'ai décidé de maintenir son internement".
Jean Cantelaube sera le numéro 14 sur la liste générale des otages et
fusillé le 24 octobre 1941 au camp militaire de Souge.
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