BAUDOT Paul
BAUDOT Paul
dit LOURS
Ouvrier confirmé au dépôt de Paray le Monial (71)
Date de naissance : 05 aout 1922
Lieu de naissance : Volesvres (71)
Date de décès : 25 aout 1944
Lieu de décès : Allègre-les-Fumades (30)
Circonstances : FFI tué aux combat de la liberation
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice
Relevé de la plaque SNCF de Paray Le Monial (71) >Photo > PARAY LE MONIAL (71)
Revue Notre Métier de décembre 1944
ALLEGRE LES FUMADES - Le combat d' Auzon du 25 août 1944. Durant la nuit du 24 au 25 août, au Pont- d'Auzon
http://villagededeaux.free.fr/GEOCACHING/Allegre/Le%20combat%20de%20Pont%20d'%20Auzon.pdf
site "Les apprentis du chemin de fer" de Gerard PARAMON > http://gparam.free.fr/index2.html
Cote du dossier Bavcc à Caen AC-21P-15688
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Paul BAUDOT était cheminot, apprenti promotion 1937/1940 à l’école de l’établissement de DOLE ; en 1941, il était Ouvrier confirmé au Dépôt de Paray.
Il était domicilié à la « maison Polignon » Route de Saint-Yan à Paray-le-Monial, Saône-et-Loire.
Il faisait partie des FFI, et était membre actif de la Résistance depuis deux ans. Traqué, à la suite de nombreuses actions offensive contre les allemands, il avait du quitter sa région.
Il fut contraint de fuir dans le Gard où il rejoignit le maquis de Salingres où il devint aspirant, sous-lieutenant, le 25 aout 1944, il fut tué au cours d'opérations de guerre au pont d’Auzon à Allègre-les-Fumades (Gard).
« L’aspirant LOURS tenait un barrage avec un groupe de 11 hommes à la carrière du Pont d Auzon.
A 11 h 15 des cyclistes allemands débouchèrent sur la route et agitèrent un drapeau blanc, approchant ainsi du barrage, donnant l’impression de vouloir se rendre, lorsqu’ ils furent à une vingtaine de mètres, ils démasquèrent des armes automatiques et ouvrirent le feu sur le barrage.
Pendant ce temps, d’autres éléments ennemis conduits par un civil francais connaissant la position du barrage et des lieux attaquaient à revers.
l’aspirant LOURS voyant l’encerclement se préciser donna l’ordre de repli et resta en position avec deux hommes pour protéger le décrochage du groupe ; à ce moment, une arme automatique ennemie ouvrit le feu par derrière, quasiment à bout portant, sur les trois hommes de protection.
L’ aspirant LOURS tombé au champ d’honneur dans les circonstances relatées ci-dessus , était membre actif de la Résistance depuis deux ans . à la suite de nombreuses actions offensive contre les allemands, il avait du quitter sa région et changer d’état civil . dès son arrivée dans le Gard, il s’était remis à l’œuvre se montrant toujours l’un des plus actifs et des plus courageux.
Rapport des faits Signé Capitaine MARIN commandant le camp de BAYEUX en 1944
Revue Notre Métier de décembre 1944
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ALLEGRE LES FUMADES - Le combat d' Auzon du 25 août 1944. Durant la nuit du 24 au 25 août, au Pont- d'Auzon ;
Pour lire le texte integral >
http://villagededeaux.free.fr/GEOCACHING/Allegre/Le%20combat%20de%20Pont%20d'%20Auzon.pdf
"ALLEGRE LES FUMADES
Le combat d’ Auzon du 25 août 1944
Durant la nuit du 24 au 25 août, au Pont d’Auzon, une équipe de maquisards appartenant à la 33e Compagnie, camp Bayeux, travaillera à miner le croisement des routes qui se rejoignent en ce lieu, en l’occurrence: les D 16 Salindres –Rivières, D 37 Lussan –St Ambroix et la D 7 venant de Navacelles.
Ces hommes sont commandés par l’Aspirant Roger (Bouard dans le civil), ingénieur des mines à Salindres et protégés par un détachement de la même Compagnie sous les ordres de l’adjudant Papillon.
Ce minage ayant pour but de renforcer nos moyens d’action sur l’ennemi et ainsi d’augmenter nos chances de succès tels que ceux que nous avions enregistrés lors du combat précédent du 23 août.
Au matin, tout est prêt pour le dispositif d’embuscade. Une trentaine d’hommes formés par des groupes mixtes de la 33e et 34e Compagnies, cette dernière « camp Beaumont », viennent prendre position, ils sont commandés par le sous-lieutenant Champagne (Mercier R.).
Je dois préciser que les camps Bayeux et Beaumont, placés sous mon autorité par le commandant Audibert, note personnelle du 29-07-1944, étaient devenus, comme je l’ai dit la 33e et 34e Compagnies F.F.I. du Gard depuis peu.
Ces deux unités ainsi jumelées, ont bénéficié d’un échange de moyens militaires et financiers, leurs hommes ont eu de nombreux contacts, on y trouve d’ailleurs parmi eux d’anciens camarades originaires du même village, en particulier de Bessèges, Molières, Saint-Ambroix. Si le camp Bayeux a été créé à Panissières, le camp Beaumont s’est formé à Sénéchas dans le Haut-Gard.
Vers les dix heures, je vais inspecter la position et profite de l’occasion pour apporter à nos agents de quoi se restaurer.
Le détachement dispose, comme pour le 23 août, d’une mitrailleuse, de deux F.M. et d’un mortier; les tirailleurs sont munis de fusils de guerre, les chefs de groupe de mitraillettes.
Le croisement est dominé sur ses abords par un escarpement d’une vingtaine de mètres sur lequel est juchée une ferme, il est mordu du même côté par une ancienne carrière.
Lorsque l’on accède sur ce piton, empruntant un chemin de charettes prenant naissance au premier lacet de la route de Lussan, on se retrouve sur un plateau, le plateau de Peyrolles, il entoure la ferme ne laissant que le léger passage d’un sentier au-dessus de la D 37.
De cet excellent observatoire, il est facile de surveiller tous les mouvements sur les routes précitées. On aperçoit à l’Est le village de Boisson, vers le Nord la route de Saint-Ambroix, qui mène à quelques kilomètres de là à Potelières où cantonne Beaumont, au Nord-Ouest, à 1,5 km, le village d’Auzon apparaît, enfin à l’Ouest, bordant l’ Auzonne et, la route de Navacelles dans sa traversée d’ Allègre, tout au-dessous, le hameau de la Bégude.
En tournant le dos à ce panorama, on a devant soi le chemin qui vous a amené, il gagne les premiers «tortillons» de la route qui, en s’enfonçant dans les bois au travers des collines escarpées conduit à Lussan. Ces collines forment pour nous un écran protecteur et un refuge éventuel sur nos arrières.
C’est sur ce plateau de Peyrolles, et sur ses abords, que les armes automatiques sont mises en batterie.
La consigne particulière de ce jour, transmise par l’Etat-Major, est de surveiller du côté Rivières un retour possible des allemands accrochés par les maquis de l’ Ardèche.
Ces craintes furent confirmées par la suite, en effet, une voiture légère ennemie isolée, se trompant de route au croisement de Rivières, emprunta la D 51 et fit irruption à Saint-Ambroix ce même jour, passant au travers de deux barrages F.T.P. (Francs-Tireurs et Partisans, mouvement de résistance armée créé en France à la fin 1941 par la direction du Parti Communiste Français), elle finit par être stoppée par les hommes de la «6», mais nos amis auront à déplorer un mort et un blessé grave.
En dehors de cette consigne particulière, les consignes générales demeuraient, la principale stipulait qu’il ne fallait en aucune façon, prendre le risque de se placer sans l’obligation de combattre l’ennemi de front et d’essayer de résister. Il fallait surtout rechercher l’effet de surprise et l’exploiter par un feu intensif de toutes les armes, puis décrocher rapidement, c’est ce qui avait été fait au cours des engagements précédents.
Tel était pour nous le seul moyen d’action efficace qui devait entraîner le plus de dégâts chez l’ennemi, tout en ménageant la vie de nos hommes.
Une voiture allemande mitraillée le 23 avait été abandonnée par ses occupants du côté de Rivières, je décide d’aller la récupérer.
A mon retour au Pont avec en remorque la voiture allemande, je ne me doutais pas que je venais de risquer un tir de barrage de nos troupes qui n’avaient vu en ce véhicule que le retour camouflé des allemands. Heureusement que leur responsable qui était au courant leur cria: «Ne tirez pas, c’est le Capitaine!».
Je ne vais retrouver sur cette place que le groupe de Bayeux, soit douze hommes commandés par l’aspirant Lours, je suis furieux !!!
Lours m’apprends que Champagne entre-temps, avait reçu l’ordre de l’Etat-Major (Commandant Bombyx), de se porter en renfort avec une partie de ses hommes, sur Méjannes-les-Alès où une Compagnie F.F.I. était paraît-il accrochée.
Le lieutenant Troyes, responsable militaire de Bayeux me dira par la suite n’avoir pas été averti de ce déplacement.
Je file immédiatement sur notre P.C. de Salindres, il me tarde d’avoir des explications plus détaillées et de prendre des dispositions en conséquence, un quart d’heure après, je suis arrivé.
Dès ma descente de voiture, j’entends une fusillade en direction d’Auzon, pas de doute,
nos hommes sont aux prises avec les allemands.
Il doit être midi.
Sur le moment, je n’éprouve pas trop de craintes, les consignes seront respectées, j’ai entièrement confiance en Lours qui à maintes reprises a eu l’occasion d’en découdre avec l’occupant toujours avec succès comme l’avant-veille.
Cependant, tout en pensant que le détachement vient d’être considérablement affaibli par le retrait des groupes de Beaumont, je trouve que la fusillade se prolonge anormalement et je commence à m’inquiéter, d’autant plus qu’on nous confirme la situation depuis Auzon par téléphone.
A l’instant même, on vient aussi me signaler que le camion transportant l’effectif prélevé est encore là, Champagne était passé par Salindres pour m’en rendre compte.
Je donne immédiatement des instructions pour que cette section se dirige sur Auzon, afin de protéger le repli de leurs camarades.
Papillon (Boule Aimé) en prendra la tête, il est chargé d’en avertir le sous-lieutenant Champagne qui doit le suivre en voiture légère.
Sur le camion ont pris place Deux groupes de la Compagnie Beaumont ayant respectivement pour chef l’adjudant Ricci et le sergent-chef Colonna.
Un groupe réduit de la 33e Compagnie Bayeux qui est venu remplacer en partie leurs camarades restés à Auzon, il comporte notamment les soldats Pierrot (Barberan), Leblond (Lopez).
Le chauffeur Pratlong, requis pour la circonstance conduira le gazo Berliet.
L’armement est constitué par une mitrailleuse Browning, un fusil-mitrailleur, celui -là même, qui fut pris aux allemands le 29 juillet, sur la RN 104, lors de l’attaque sur Banne, un mortier et l’armement individuel classique.
Mais que se passe t-il à Auzon durant la demi-heure où les évènements vont se précipiter dans un enchaînement de faits tragiques dans lesquels le sort va s’acharner sur nos malheureux camarades, et ce, contre toute attente et toute logique?
Lours, resté avec son groupe a placé le poste de F.M. sur le flanc du piton dominant la sortie d’Allègre, cette arme sera servie par les soldats Fef et Bougie (Coniglio Joseph et Domansky Jean). Il a fait installer la mitrailleuse derrière le mas sur le plateau, ce poste sera sous le commandement du sergent Jacques (Grasset Léon), qui aura avec lui les serveurs et fusiliers Le Tigre (Corallier Henry), Gazogène (Averous), La Quechie (Layre Paul).
Le reste des hommes cachés au bord du croisement a pour mission de faire sauter les charges explosives mises en place durant la nuit.
Une stratégie peu reluisante :
Mais laissons à Jacques le soin de nous raconter le début des évènements qui vont débuter à cet instant.
«Nous venions de terminer notre installation qui consistait à parfaire notre position en dressant des murettes en pierres autour des emplacements de tir:
«L’un des postes pouvant commander la route de Rivières, un deuxième à l’opposé, servant éventuellement à interdire l’entrée du hameau de la Bégude.
«Lours vient de me quitter pour rejoindre le poste du fusil-mitrailleur qu’il a choisi de commander.
«Je lui avais fait remarquer qu’en tant que responsable du détachement, il devait moins s’exposer en se plaçant ainsi à la tête du dispositif.
«Le secteur paraît calme, lorsque, tout à coup, j’aperçois, débouchant d’un virage à la sortie d’Allègre aux abords de la Bégude, une dizaine d’allemands à pied tenant d’une main une bicyclette et de l’autre un drapeau blanc.
«Ils donnent manifestement l’impression de vouloir se rendre, durant quelques minutes
ils avancent ; Lours n’a pas réagi, ils ne se retrouvent plus qu’à une vingtaine de mètres de sa position lorsqu’un coup de feu est tiré, c’est alors qu’éclate de toute part une fusillade. «D’autres éléments avaient dû, durant ce stratagème s’infiltrer dans les bois au-dessus de la Bégude, ils cherchent maintenant à investir nos positions.
Il est à peu près certain que les allemands ont été renseignés et guidés sur le terrain, un civil sera arrêté mais aucune preuve ne pourra être apportée pour le confondre.
Lours et ses hommes vont se défendre avec acharnement comme en témoigneront de nombreux pansements laissés sur place par les allemands.
Abrité par les rochers, il arrivera à contenir les assaillants durant plusieurs minutes, mais pris sur le flanc par le tir d’une mitrailleuse allemande il sera fauché presque à bout portant.
Nous ne retrouverons son corps que quarante-huit heures après criblé de balles, sur le lieu même du poste qu’il avait choisi ; durant ces deux jours nous l’avions attendu puis cherché ailleurs, pensant qu’il avait pu décrocher.
Il avait déjà fait se replier ses deux serveurs, hélas les balles ennemies les atteindront au moment où ils allaient franchir le mur d’enceinte du plateau derrière lequel se trouvait le salut, c’est à cet endroit que nous les retrouverons."
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