RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

BIGOT Georges

BIGOT Georges, Léon Victor

Cheminot Ajusteur  à Flers  (61)

Date de naissance : 6 juillet 1904

Lieu de naissance : FLERS  (61)

Date de décès : 18 septembre 1942

Lieu de décès : AUSCHWITZ

Circonstances : Mort en déportation 

Cheminot du convoi des 45000

 

Méthode  de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

 

Le Maîtron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l'Atelier, 2003

Livre Mémorial FMD Tome I page 407

Site Mémoire Vive http://www.memoire-vive.ibretagne.net/45000/Resistant.php?REF=98

Le site Mémoire vive donne bien comme prénoms Georges, Léon

Livre mémorial FMD Tome I il figure BIGOT Léon né le 5 juillet 1904 à Flers et décédé le 18 septembre 1942 à AUSCHWITZ …………il s'agit bien du même avec juste une erreur de date de naissance.

Il fait parti du convoi des 45000 ( à vérifier 46220?)

Nous notons qu'il est déporté le jour de son anniversaire, que pouvait-il penser au fond du wagon qui l'emmenait vers la mort ?

 

Georges, Léon, Victor, BIGOT

enregistré à AUSCHWITZ sous le matricule probable : 46220

 

Né le 6 juillet 1904 à Flers (Orne - 61).

 

Au moment de son arrestation, il est domicilié cité Bellevue à Bayeux (Calvados - 14). Il est marié et a quatre enfants de 2, 8, 11 et 16 ans.

Ouvrier ajusteur, il entre à la SNCF le 6 avril 1925. Il est secrétaire du Syndicat des cheminots bayeusains formé après la réunification des deux sections syndicales en 1935, et secrétaire de l'Union locale de 1935 à 1937 (au moins). Il fait partie de la délégation de quatre cheminots qui remet au Préfet une protestation contre les décrets-lois de novembre 1938 et demande le respect des conventions collectives des chemins de fer. Il est membre du Parti communiste.

 « Il travaillait pour la Résistance » selon Yvonne Lerouge, de Bayeux, déportée au camp de Ravensbrück.

 

Dans la nuit du 1er au 2 mai 1942, il est arrêté à son domicile par la police française comme "communiste". Figurant sur une liste d'arrestations demandées par la Kommandantur de Caen, à la suite du déraillement de Moult-Argences (Airan)*, il est conduit à la gendarmerie avec 17 autres habitants de la ville (selon le Comité local de Libération).

Le 4 mai, remis aux autorités d'occupation, il est au "petit lycée" de Caen où sont rassemblés les otages du Calvados. Dans l'après-midi, il fait partie du groupe de détenus conduits à la gare de marchandise de Caen pour être transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise - 60), Frontstalag 122 Polizeihaftlager. Ils y arrivent le 5 mai, en soirée.

 

Il est déporté dans le convoi de 1125 otages "communistes" et 50 otages juifs qui part de la gare de Compiègne le 6 juillet 1942, en représailles d'actions armées de la résistance.

 

Le 8 juillet 1942, il est enregistré à Auschwitz, peut-être sous le numéro 46220, selon les listes reconstituées (sa photo d'immatriculation n'a pas été retrouvée).

 

Le 13 juillet - après les cinq premiers jours passés par tous les "45000" à Birkenau - il fait partie de la moitié du convoi qui est renvoyée à Auschwitz-I. Avec Etienne Cardin, Marcel Cimier et Roger Pourvendier, il est assigné au Block 17 A et d'abord affecté comme mécanicien dans un garage de voitures personnelles des SS. Ne sachant pas parler allemand, ils en sont rapidement évincés par des détenus polonais et envoyés vers des Kommandos plus difficiles (témoignage de Marcel Cimier).

 

Georges Bigot meurt à Auschwitz le 18 septembre 1942, alors qu'a lieu une grande sélection des "inaptes au travail" à l'intérieur du camp au cours de laquelle 146 des "45000" sont inscrits sur le registre des décès en deux jours (probablement gazés**)

 

En juillet 1945, ayant appris le retour d'André Montagne, de Caen, le Comité de libération de Bayeux le sollicite pour connaître le sort de Georges Bigot et celui de six autres Bayeusains.

 

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* Le double déraillement d'Airan et les otages du Calvados

 

Dans la nuit du 15 au 16 avril 1942, le train quotidien Maastricht-Cherbourg transportant des permissionnaires de la Wermacht déraille à 17 kilomètres de Caen, à l'est de la gare de Moult-Argence, à la hauteur du village d'Airan, suite au déboulonnement d'un rail par un groupe de résistance. On compte 28 morts et 19 blessés allemands.

L'armée d'occupation met en œuvre des mesures de représailles importantes, prévoyant des exécutions massives d'otages et des déportations. Le préfet du Calvados obtient un sursis en attendant les conclusions de l'enquête de police. Mais, faute de résultats, 24 otages choisis comme Juifs et/ou communistes sont fusillés le 30 avril, dont deux à Caen.

Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, un deuxième déraillement a lieu, au même endroit et par le même procédé. Un rapport allemand signale 10 morts et 22 blessés parmi les soldats.

Ces deux déraillements sont au nombre des actions les plus meurtrières commises en France contre l'armée d'occupation.

 

Au soir de l'attentat - à partir de listes de communistes et de juifs (130 noms sur le département) transmises au préfet par le Feldkommandant - commence une vague d'arrestations, opérées par la police et la gendarmerie françaises avec quelques Feldgendarmes. Dans la nuit des 1er et 2 mai et le jour suivant, 84 hommes au moins sont arrêtés dans le Calvados et conduits en différents lieux de détention. Pour le commandement militaire allemand, ceux qui sont maintenu en détention ont le statut d'otage.

Tous les hommes désignés n'ayant pu être arrêtés, une autre vague d'arrestations, moins importante, a lieu les 7 et 8 mai. Le préfet ayant cette fois-ci refusé son concours, ces arrestations d'otages sont essentiellement opérées par la Wehrmacht.

Au total plus de la moitié des détenus sont, ou ont été, adhérents du Parti communiste.

Un quart est désigné comme Juif (la qualité de résistant de certains n'est pas connue ou privilégiée par les autorités).

Des auteurs d'actes patriotiques, proches du gaullisme, sont également touchés par la deuxième série d'arrestations.

Tous passent par le "petit lycée", contigu à l'ancien lycée Malherbe (devenu depuis Hôtel de Ville), où ils sont rapidement interrogés.

Le 4 mai, 48 détenus arrêtés dans la première rafle sont transférés en train au camp de police allemande de Compiègne-Royallieu ; puis d'autres, moins nombreux, jusqu'au 9 mai (19 ce jour-là).

Les 8 et 9 mai, 28 otages communistes sont fusillés, au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine) pour la plupart (trois à Caen). Le 14 mai, onze otages communistes sont  encore fusillés à Caen.

La plus grande partie des otages du Calvados transférés à Compiègne sera déportée à Auschwitz le 6 juillet 1942 : 57 politiques et 23 Juifs (près de la moitié des otages juifs du convoi).

 

** Les chambres à gaz du centre de mise à mort situé à Birkenau fonctionnent principalement pour l'extermination des Juifs dans le cadre de la "Solution finale", mais, jusqu'en mai 1943, elles servent également à liquider des détenus, juifs ou non, considérés comme "inaptes au travail".

 

 

Source :

- De Caen à Auschwitz, par le collège Paul Verlaine d'Evrecy, le lycée Malherbe de Caen et l'association Mémoire Vive, éditions cahiers du Temps, Cabourg (14390), juin 2001, pages 70, 91 et 121.

- Dictionnaire biographique du Mouvement ouvrier français, sous la direction de Jean Maitron, notice de G. Désert.

- Jean Quellien (1992), sur le site non officiel de Beaucoudray, http://beaucoudray.free.fr/sabotages.htm

Note du Maîtron

BIGOT Georges, Léon, Victor.

Né le 6 juillet 1904 à Flers (Orne), mort à Auschwitz (Pologne) ; cheminot

dans le Calvados ; syndicaliste militant ; résistant.

Fils d'une couturière et d'un employé de chemin de fer, Georges Bigot se maria le 27 juin 1925 à Bayeux (Calvados). Secrétaire du syndicat des cheminots bayeusains, formé, en 1935, après la réunification des deux Centrales syndicales, Georges Bigot fut, de 1935 à 1937, au moins, secrétaire de l'Union locale. En novembre 1938, il faisait partie de la délégation de quatre cheminots qui remit au préfet une protestation contre les décrets-lois, dans laquelle était réclamé le respect de la convention collective conclue entre les syndicats et la direction nationale des Chemins de fer. Le 1er mai 1939, il participa à une réunion organisée par l'Union locale. Georges Bigot fut arrêté dans la nuit du 1er au 2 mai 1942 par la police française, sur ordre des Allemands. Il faisait partie de la centaine d'otages communistes et juifs arrêtés à la suite d'un sabotage sur la voie ferrée Paris-Cherbourg, entre Mézidon et Caen (Calvados), qui avait coûté la vie à une quarantaine de soldats de la Wehrmacht. Transféré au camp de Compiègne, il fut déporté le 6 juillet 1942 vers Auschwitz, où il disparut à une date indéterminée. Il était père de quatre enfants.

Gabriel Désert



24/11/2008
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