RAUX Maurice
RAUX Maurice, Adrien
Cheminot à LISIEUX (14)
Date de naissance : 13 mars 1897
Lieu de naissance : LISIEUX (14)
Date de décès : 18 août 1942
Lieu de décès : AUSCHWITZ
Circonstances : Mort en Déportation
Enregistré à AUSCHWITZ sous le matricule 45599
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Relevé plaque de gare de LISIEUX
Livre Mémorial FMD
Livre des Morts d'Auschwitz, Musée d'état d'Auschwitz-Birkenau, 1995
Revue « Notre métier » nov. 1946
Site Mémoire Vive
Maurice RAUX
Né le 13 mars 1897 à Lisieux (Calvados - 14).
Au moment de son arrestation, il est domicilié à Percy-en-Auge (14).
Marié, il est cheminot SNCF. C'est un militant communiste.
Le 4 mai 1942, il est arrêté par la police allemande comme otage communiste à la suite du déraillement de Moult-Argences (Airan)* (lors d'une deuxième vague d'arrestation). Incarcéré à la prison de Caen, il est transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise - 60), Frontstalag 122, quelques jours plus tard.
Il est déporté dans le convoi de 1125 otages "communistes" et 50 otages juifs qui part de la gare de Compiègne le 6 juillet 1942, en représailles d'actions armées de la résistance.
Le 8 juillet 1942, il est enregistré à Auschwitz, peut-être sous le numéro 46039, selon les listes reconstituées (la photo d'immatriculation correspondant à ce matricule a été retrouvée, mais n'a pu être identifiée).
Il meurt à Birkenau le 18 septembre 1942, alors qu'a lieu une grande sélection des "inaptes au travail" à l'intérieur du camp au cours de laquelle 146 des "45000" sont inscrits sur le registre des décès en deux jours (probablement gazés)**.
Il est homologué comme "Déporté politique" en 1953.
-----------------------
* Le double déraillement d'Airan et les otages du Calvados
Dans la nuit du 15 au 16 avril 1942, le train quotidien Maastricht-Cherbourg transportant des permissionnaires de la Wermacht déraille à 17 kilomètres de Caen, à l'est de la gare de Moult-Argence, à la hauteur du village d'Airan, suite au déboulonnement d'un rail par un groupe de résistance. On compte 28 morts et 19 blessés allemands.
L'armée d'occupation met en œuvre des mesures de représailles importantes, prévoyant des exécutions massives d'otages et des déportations. Le préfet du Calvados obtient un sursis en attendant les conclusions de l'enquête de police. Mais, faute de résultats, 24 otages choisis comme Juifs et/ou communistes sont fusillés le 30 avril, dont deux à Caen.
Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, un deuxième déraillement a lieu, au même endroit et par le même procédé. Un rapport allemand signale 10 morts et 22 blessés parmi les soldats.
Ces deux déraillements sont au nombre des actions les plus meurtrières commises en France contre l'armée d'occupation.
Au soir de l'attentat - à partir de listes de communistes et de juifs (130 noms sur le département) transmises au préfet par le Feldkommandant - commence une vague d'arrestations, opérées par la police et la gendarmerie françaises avec quelques Feldgendarmes. Dans la nuit des 1er et 2 mai et le jour suivant, 84 hommes au moins sont arrêtés dans le Calvados et conduits en différents lieux de détention. Pour le commandement militaire allemand, ceux qui sont maintenu en détention ont le statut d'otage.
Tous les hommes désignés n'ayant pu être arrêtés, une autre vague d'arrestations, moins importante, a lieu les 7 et 8 mai. Le préfet ayant cette fois-ci refusé son concours, ces arrestations d'otages sont essentiellement opérées par la Wehrmacht.
Au total plus de la moitié des détenus sont, ou ont été, adhérents du Parti communiste.
Un quart est désigné comme Juif (la qualité de résistant de certains n'est pas connue ou privilégiée par les autorités).
Des auteurs d'actes patriotiques, proches du gaullisme, sont également touchés par la deuxième série d'arrestations.
Tous passent par le "petit lycée", contigu à l'ancien lycée Malherbe (lequel est devenu Hôtel de Ville), où ils sont rapidement interrogés.
Le 4 mai, 48 détenus arrêtés dans la première rafle sont transférés en train au camp de police allemande de Compiègne-Royallieu ; puis d'autres, moins nombreux, jusqu'au 9 mai (19 ce jour-là).
Les 8 et 9 mai, 28 otages communistes sont fusillés, au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine) pour la plupart (trois à Caen). Le 14 mai, onze otages communistes sont encore fusillés à Caen.
La plus grande partie des otages du Calvados transférés à Compiègne sera déportée à Auschwitz le 6 juillet 1942 : 57 politiques et 23 Juifs (près de la moitié des otages juifs du convoi).
** Les chambres à gaz du centre de mise à mort situé à Birkenau fonctionnent principalement pour l'extermination des Juifs dans le cadre de la "Solution finale", mais, jusqu'en mai 1943, elles servent également à liquider des détenus, juifs ou non, considérés comme "inaptes au travail".
Source :
- De Caen à Auschwitz, par le collège Paul Verlaine d'Evrecy, le lycée Malherbe de Caen et l'association Mémoire Vive, éditions cahiers du Temps, Cabourg (14390), juin 2001, page 127.
- Jean Quellien (1992), sur le site non officiel de Beaucoudray, <http://beaucoudray.free.fr/sabotages.htm>, peut-être extrait de son livre "Résistance et sabotages en Normandie", éditions Corlet.
Inscrivez-vous au blog
Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour
Rejoignez les 211 autres membres