RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

COISPEAU Albert

COISPEAU Albert

 

Chauffeur de Route au Dépôt de CAEN (14)

 

 

 

Date de naissance : 25 février 1895

Lieu de naissance : SARGE SUR BRAYE  (41)

Date de décès : 05 septembre 1942

Lieu de décès : AUSWCHITZ

Circonstances : Mort en déportation

Enregistré à Auschwitz sous le matricule 45377

 

Cheminot du convoi des 45 000

 

 

Né le 25 février 1895, à Sargé-sur-Braye (Loir-et-Cher - 41).

Au moment de son arrestation, il est domicilié 50 route de Trouville à Caen (Calvados - 14).

Marié sans enfants, il est chauffeur de route à la SNCF.

 

Le 1er mai 1942, il est arrêté par la police française, comme  communiste. Il figure sur une liste d'arrestations demandées par la Kommandantur de Caen à la suite du déraillement de Moult-Argences (Airan)*. Le 4 mai, remis aux autorités d'occupation, il est emmené au "petit lycée" où sont rassemblés les otages du Calvados. Le soir même, il fait partie du groupe de détenus conduits à la gare de marchandise de Caen pour être transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise - 60), Frontstalag 122 Polizeihaftlager. Ils y arrivent le 5 mai, en soirée. Albert Coispeau reçoit le matricule 5209.

 

Il est déporté dans le convoi de 1125 otages "communistes" et 50 otages juifs qui part de la gare de Compiègne le 6 juillet 1942, en représailles d'actions armées de la résistance.

 

Le 8 juillet 1942, il est enregistré à Auschwitz sous le numéro 45377. Sa photo d'immatriculation a été retrouvée.

 

Il meurt à Auschwitz, le 5 septembre 1942.

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* Le double déraillement d’Airan et les otages du Calvados

 

Dans la nuit du 15 au 16 avril 1942, le train quotidien Maastricht-Cherbourg transportant des permissionnaires de la Wermacht déraille à 17 kilomètres de Caen, à l'est de la gare de Moult-Argence, à la hauteur du village d’Airan, suite au déboulonnement d’un rail par un groupe de résistance. On compte 28 morts et 19 blessés allemands.

L’armée d’occupation met en œuvre des mesures de représailles importantes, prévoyant des exécutions massives d’otages et des déportations. Le préfet du Calvados obtient un sursis en attendant les conclusions de l’enquête de police. Mais, faute de résultats, 24 otages choisis comme Juifs et/ou communistes sont fusillés le 30 avril, dont deux à Caen.

Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, un deuxième déraillement a lieu, au même endroit et par le même procédé. Un rapport allemand signale 10 morts et 22 blessés parmi les soldats.

Ces deux déraillements sont au nombre des actions les plus meurtrières commises en France contre l’armée d’occupation.

 

Au soir de l’attentat - à partir de listes de communistes et de juifs (130 noms sur le département) transmises au préfet par le Feldkommandant - commence une vague d’arrestations, opérées par la police et la gendarmerie françaises avec quelques Feldgendarmes. Dans la nuit des 1er et 2 mai et le jour suivant, 84 hommes au moins sont arrêtés dans le Calvados et conduits en différents lieux de détention. Pour le commandement militaire allemand, ceux qui sont maintenu en détention ont le statut d'otage.

Tous les hommes désignés n'ayant pu être arrêtés, une autre vague d'arrestations, moins importante, a lieu les 7 et 8 mai. Le préfet ayant cette fois-ci refusé son concours, ces arrestations d'otages sont essentiellement opérées par la Wehrmacht.

Au total plus de la moitié des détenus sont, ou ont été, adhérents du Parti communiste.

Un quart est désigné comme Juif (la qualité de résistant de certains n’est pas connue ou privilégiée par les autorités).

Des auteurs d’actes patriotiques, proches du gaullisme, sont également touchés par la deuxième série d'arrestations.

Tous passent par le "petit lycée", contigu à l'ancien lycée Malherbe (lequel est devenu Hôtel de Ville), où ils sont rapidement interrogés.

Le 4 mai, 48 détenus arrêtés dans la première rafle sont transférés en train au camp de police allemande de Compiègne-Royallieu ; puis d’autres, moins nombreux, jusqu’au 9 mai (19 ce jour-là).

Les 8 et 9 mai, 28 otages communistes sont fusillés, au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine) pour la plupart (trois à Caen). Le 14 mai, onze otages communistes sont  encore fusillés à Caen.

La plus grande partie des otages du Calvados transférés à Compiègne sera déportée à Auschwitz le 6 juillet 1942 : 57 politiques et 23 Juifs (près de la moitié des otages juifs du convoi).

 

Source :

- De Caen à Auschwitz, par le collège Paul Verlaine d’Evrecy, le lycée Malherbe de Caen et l’association Mémoire Vive, éditions cahiers du Temps, Cabourg (14390), juin 2001, pages 62 et 65, 123.

-     Jean Quellien (1992), sur le site non officiel de Beaucoudray, http://beaucoudray.free.fr/sabotages.htm , peut-être extrait de son livre "Résistance et sabotages en Normandie", éditions Corlet.

 

 

Photo  Pierre LABATE  / musée d’AUSCHWITZ



08/10/2009
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