LEBRETON Pierre
LEBRETON Pierre
Cantonnier à VIRE (14)
Date de naissance : 4 février 1899
Lieu de naissance : MESNIL-VIGOT (50)
Date de décès : 17 août 1942
Lieu de décès : AUSCHWITZ
Circonstances : Mort en Déportation
Enregistré à AUSCHWITZ sous le matricule 45744
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Livre Mémorial FMD Tome I page
Site Mémoire Vive http://dev.memoirevive.org/
Site du Convoi des 45000 de Claudine CARDON-HAMET
Lettre Arrestation Police Allemande envoyé le 26 juin 1942 cliquez ici
Notice Mémoire Vive
Pierre, Joseph, A., LEBRETON
45744
Né le 4 février 1899 au Mesnil-Vigot (Manche - 50)
Au moment de son arrestation, il est domicilié au 6 rue des Acres à Vire (Calvados - 14).
Marié sans enfant, il est employé SNCF (cantonnier) depuis 1922.
Dans la nuit du 3 au 4 mai 1942, il est arrêté à son domicile par la police militaire allemande (Feldgendarmerie) comme otage "communiste" à la suite du déraillement de Moult-Argences (Airan)*, et incarcéré à la gendarmerie de Vire. Il est rapidement transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise - 60), Frontstalag 122 Polizeihaftlager.
Il est déporté dans le convoi de 1125 otages "communistes" et 50 otages juifs qui part de la gare de Compiègne le 6 juillet 1942, en représailles d'actions armées de la résistance.
Le 8 juillet 1942, il est enregistré à Auschwitz sous le numéro 45744 (sa photo d'immatriculation n'a pas été retrouvée).
Le 13 juillet - après les cinq premiers jours passés par tous les "45000" à Birkenau - il est dans la moitié du convoi qui reste dans ce camp en construction, choisi pour mettre en œuvre la "solution finale" (un contexte plus meurtrier).
Il meurt à Birkenau le 17 août 1942.
Le double déraillement d'Airan et les otages du Calvados
Dans la nuit du 15 au 16 avril 1942, le train quotidien Maastricht-Cherbourg transportant des permissionnaires de la Wermacht déraille à 17 kilomètres de Caen, à l'est de la gare de Moult-Argence, à la hauteur du village d'Airan, suite au déboulonnement d'un rail par un groupe de résistance. On compte 28 morts et 19 blessés allemands.
L'armée d'occupation met en œuvre des mesures de représailles importantes, prévoyant des exécutions massives d'otages et des déportations. Le préfet du Calvados obtient un sursis en attendant les conclusions de l'enquête de police. Mais, faute de résultats, 24 otages choisis comme Juifs et/ou communistes sont fusillés le 30 avril, dont deux à Caen.
Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, un deuxième déraillement a lieu, au même endroit et par le même procédé. Un rapport allemand signale 10 morts et 22 blessés parmi les soldats.
Ces deux déraillements sont au nombre des actions les plus meurtrières commises en France contre l'armée d'occupation.
Au soir de l'attentat - à partir de listes de communistes et de juifs (130 noms sur le département) transmises au préfet par le Feldkommandant - commence une vague d'arrestations, opérées par la police et la gendarmerie françaises avec quelques Feldgendarmes. Dans la nuit des 1er et 2 mai et le jour suivant, 84 hommes au moins sont arrêtés dans le Calvados et conduits en différents lieux de détention. Pour le commandement militaire allemand, ceux qui sont maintenu en détention ont le statut d'otage.
Tous les hommes désignés n'ayant pu être arrêtés, une autre vague d'arrestations, moins importante, a lieu les 7 et 8 mai. Le préfet ayant cette fois-ci refusé son concours, ces arrestations d'otages sont essentiellement opérées par la Wehrmacht.
Au total plus de la moitié des détenus sont, ou ont été, adhérents du Parti communiste.
Un quart est désigné comme Juif (la qualité de résistant de certains n'est pas connue ou privilégiée par les autorités).
Des auteurs d'actes patriotiques, proches du gaullisme, sont également touchés par la deuxième série d'arrestations.
Tous passent par le "petit lycée", contigu à l'ancien lycée Malherbe (lequel est devenu Hôtel de Ville), où ils sont rapidement interrogés.
Le 4 mai, 48 détenus arrêtés dans la première rafle sont transférés en train au camp de police allemande de Compiègne-Royallieu ; puis d'autres, moins nombreux, jusqu'au 9 mai (19 ce jour-là).
Les 8 et 9 mai, 28 otages communistes sont fusillés, au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine) pour la plupart (trois à Caen). Le 14 mai, onze otages communistes sont encore fusillés à Caen.
La plus grande partie des otages du Calvados transférés à Compiègne sera déportée à Auschwitz le 6 juillet 1942 : 57 politiques et 23 Juifs (près de la moitié des otages juifs du convoi).
Source :
- De Caen à Auschwitz, par le collège Paul Verlaine d'Evrecy, le lycée Malherbe de Caen et l'association Mémoire Vive, éditions cahiers du Temps, Cabourg (14390), juin 2001, 128.
- Jean Quellien (1992), sur le site non officiel de Beaucoudray, http://beaucoudray.free.fr/sabotages.htm , peut-être extrait de son livre "Résistance et sabotages en Normandie", éditions Corle
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