MAHON Jean
MAHON Jean , Alfred, Désiré
Sous Chef de Brigade Dépôt de Dijon (21)
Date de naissance : 9 mai 1905
Lieu de naissance : BAR sur AUBE (10)
Date de décès : 24 août 1942
Lieu de décès : AUSCHWITZ
Circonstances : Mort en déportation
Enregistré à AUSCHWITZ sous le matricule 45813
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Site Mémoire vive => http://dev.memoirevive.org/spip.php?article93
Livre Mémorial FMD Tome I page 433
Notice Mémoire Vive :
Il naît le 9 mai 1905 à Bar-sur-Aube (Aube - 10), de Raoul Mahon, 25 ans, maréchal-ferrant, et de son épouse Blanche Blavoyer, 26 ans, ouvrière en robes, domiciliés au 2, rue Gambetta à Bar-sur-Aube. Son père est « mort pour la France » en novembre 1918. Le 7 juillet 1919, il est adopté en qualité de pupille de la nation en vertu d’un jugement du Tribunal Civil de Dijon.
Dès qu’il le peut, il travaille pour aider sa mère, ayant une sœur plus jeune que lui à élever. En octobre 1929, il entre comme apprenti au dépôt SNCF de Dijon Perrigny (21), puis il devient sous-chef de brigade.
Au moment de son arrestation, il est domicilié au 12, rue des Moulins à Dijon (Côte-d’Or - 21). Il est marié et a un fils âgé de 11 ans.
Militant communiste, il est membre de la cellule communiste du dépôt et également membre du bureau régional du PCF (Côte-d’Or et Yonne), aux côtés de Jean Bouscand (45292). Il publie de nombreux articles dans « Le Travailleur ».
À l’automne 1939, plusieurs cadres communistes de la région dijonnaise étant mobilisés, un bureau est formé avec les cheminots (qui restent en poste), dont Jean Bouscand et Jean Mahon. Le 11 décembre 1940, les premiers groupes de l’O.S. [1] dirigés par Jean Mahon, Chalon et Grillot, font dérailler un train de marchandise entre le poste 2 de Perrigny et le poste 2 de Longvic, détruisant quatre citernes de vin destiné aux Allemands et coupant la voie pendant 14 heures. Dans « Les bataillons de la jeunesse, les jeunes dans la résistance », Albert Ouzoulias mentionne encore deux autres déraillements, les 3 et 13 janvier 1941, puis, « de janvier à juin 1941, ces mêmes groupes (réalisent) des récupérations d’armes et d’explosifs, la remise en état des armes et la fabrication d’engins dans les ateliers du dépôt ».
La police militaire allemande soupçonne Jean Mahon, Jean Bouscand et Gabriel Lejard (45772) de coordonner les opérations de sabotage au dépôt de Perrigny, mais n’en possède pas de preuves.
À la fin juin 1941, tous les responsables communistes Côte-d’Oriens connus sont arrêtés. Le 22 juin 1941, Jean Mahon est arrêté à Dijon par les Autorités allemandes, puis finalement interné au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise - 60), administré et gardé par la Wehrmacht (Frontstalag 122 - Polizeihaftlager).
Le 24 janvier 1942, suite à une requête de son épouse auprès du Préfet de la Côte d’Or, un rapport du service des renseignements généraux (R.G.) indique qu’il est connu comme militant communiste, qu’il était « collecteur, propagandiste pour le parti », que « depuis la dissolution du parti communiste, cet agent n’a fait preuve d’aucune activité politique », mais l’ inspecteur principal de police émet toutefois un « avis très réservé à une intervention en sa faveur », « vu l’ancienne activité politique du sieur Mahon ».
Le 22 mars, Mme Mahon écrit au Maréchal Pétain. Elle lui fait part de ses demandes de libération de son mari auprès des autorités allemandes et françaises et précise qu’elle a demandé un soutien financier pour lequel elle n’a pas obtenu de réponse.
Entre fin avril et fin juin 1942, Jean Mahon est sélectionné avec plus d’un millier d’otages désignés comme communistes et une cinquantaine d’otages désignés comme juifs dont la déportation a été décidée en représailles des actions armées de la résistance communiste contre l’armée allemande (en application d’un ordre de Hitler). Le 6 juillet 1942 à l’aube, les détenus sont conduits sous escorte allemande à la gare de Compiègne et entassés dans des wagons de marchandises. Le train part une fois les portes verrouillées, à 9 h 30. Les 14 déportés de la Côte-d’Or ont pu se sont regrouper dans le même wagon. Le voyage dure deux jours. N’étant pas ravitaillés en eau, les déportés souffrent principalement de la soif.
Le 8 juillet, Jean Mahon est enregistré au camp souche d’Auschwitz (Auschwitz-I) sous le numéro 45813 (sa photo d’immatriculation n’a pas été retrouvée).
Le 21 juillet, la lettre de son épouse au Maréchal Pétain est transmise au Préfet de la Côte d’Or par Mr de Brinon, Ambassadeur de France, secrétaire général du Gouvernement français dans les territoires occupés.
Le 30 juillet, le Préfet de la Côte d’Or demande une enquête auprès du service des renseignements généraux.
Le 24 août 1942, Jean Mahon meurt à Auschwitz, d’après les registres du camp.
Le 9 octobre, dans sa réponse à Mr De Brinon, le Préfet précise que Jean Mahon militait activement avant son arrestation (contrairement à ce qu’indique le rapport des R.G. du 24/01/42), que les Autorités allemandes ne l’ont pas saisi du cas de Jean Mahon en vue d’une éventuelle libération et qu’il juge donc inopportune une intervention en sa faveur, « compte-tenu de ses antécédents politiques ».
Le 22 octobre, dans un courrier à caractère urgent, le Préfet de la Côte- d’Or demande au Commissaire central de Dijon que celui-ci lui fasse connaître si l’intéressé a été libéré et, dans la négative, de lui préciser quelles sont les personnes à charge, leur situation matérielle et son avis sur l’opportunité de leur attribuer une aide financière.
Son nom figure sur une stèle « A la mémoire de nos camarades de dépôt » située à l’entrée du dépôt SNCF de Dijon-Perrigny, situé rue Jean-Baptiste Peincédé.
Le 15 janvier 1947, la mention « Mort pour la France » est apposée sur son acte de décès.
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