VANHECKE Alfred
VANHECKE Alfred
CHEMINOT à Wattrelos 59
Date de naissance : 9 Février 1908
Lieu de naissance : WATTRELOS 59
Date de décès : 7 Février 1945
Lieu de décès : KAMMEN Allemagne
Circonstances : Mort en déportation
Methode e recherches pour Rail &Mémoire :
J.O. Numéro 157 du 8 Juillet 2001
NORD ECLAIR Publié le 16/07/2011
« Chaque samedi de l'été, nous vous proposons de revenir sur la vie de résistants de Wattrelos qui ont marqué l'Histoire par leurs actes héroïques et qui ont donné leur nom à une rue de la commune. Notre premier volet est consacré à Alfred Vanhecke, le cafetier cheminot.
Alfred Vanhecke, ce cheminot wattrelosien engagé dansla Résistancedans le réseau Sylvestre Farmer en1943, adonné récemment son nom à une allée de Wattrelos, au Sapin Vert. Cette impasse donne sur la rue du Mont-à-Leux et elle est parallèle à une autre petite rue qui porte le nom d'un de ses camarades : Émile Dubocage, dont nous vous raconterons l'histoire la semaine prochaine. Pour Alfred Vanhecke, né en 1908, la résistance débute dès 1940 par une aide aux soldats anglais et la récupération d'armes. Des actions courageuses facilitées par son emploi aux Chemins de fer, mais aussi par l'activité de son épouse, qui tenait un café à l'angle des rues Saint-Vincent-de-Paul et Henri-Briffaut, une enseigne aujourd'hui disparue.
De l'aide au sabotage
En 1943, Alfred Vanhecke adhère au W.O., réseau Sylvestre Farmer dirigé par le capitaine Michel. Le célèbre capitaine a donné pour sa part son nom à un square au Crétinier : un hommage qui perdure à Wattrelos contrairement à Roubaix, dont la municipalité a débaptisé le square qui portait son nom (lire notre édition de jeudi 14 juillet). Dans le réseau du capitaine Michel, Alfred Vanhecke est chargé de recruter de nombreux groupes de patriotes dans la région ainsi que dans les milieux des cheminots. Il a aussi participé à de nombreux sabotages : plusieurs déraillements, des attaques sur les communications fluviales sur le canal de Roubaix et d'autres attaques comme le semis de clous tripodes ou le sectionnement de câbles téléphoniques.
Mort en Allemagne
à la libération des camps
Alfred Vanhecke était un lieutenant d'Arthur Malfait, autre Wattrelosien célèbre dela Résistance, dont nous aurons l'occasion d'évoquer le parcours au cours de l'été. Arrêté le 12 janvier 1944 en même temps que son ami Émile Dubocage, Alfred Vanhecke a été déporté en Allemagne en juin 1944. Il y décède le 7 février 1945. Son épouse a souhaité rester discrète sur cette période mais on sait qu'elle gardait contact avec une autre résistante wattrelosienne connue : Angèle Malfait. C'est elle qui a reçu les décorations de son mari à titre posthume :la Croix de guerre avec palme etla Légion d'Honneur. Rue du Mont-à-Leux, à quelques pas de l'entrée de l'impasse qui porte le nom d'Alfred Vanhecke, un monument a été érigé en souvenir du sabotage du dépôt de chemin de fer du Sapin Vert, dont le réseau Sylvestre-Farmer est à l'origine.w Merci à Francis Bohée de nous avoir ouvert ses précieuses archives.
Le réseau Sylvestre Farmer dans l'œil du cyclone
Le canal de Roubaix est un autre objectif primordial, surtout après le débarquement. La quasi paralysie des transports ferroviaires incite les Allemands à utiliser les voies d'eau : c’est en outre un moyen de transport de fort tonnage que les allemands emploient pour acheminer des matériaux pour les fortifications du mur de l'Atlantique. Conscient de l'enjeu, Arthur Malfait fait du blocage du canal de Roubaix l'objectif n°1 et donne des ordres en ce sens. Le résultat est à la hauteur de son attente : fin 1943, les résistants wattrelosiens, roubaisiens, tourquennois et d'autres, se mettent en action et mènent treize opérations. Résultat : trois ponts sabotés, deux péniches coulées, deux péniches échouées, cinq kilomètres de bief vidé (du coup, les riverains y cultivent leur jardin !) et arrêt de la circulation fluviale durant 3 mois, du débarquement àla Libération!
Ces actions répétées, couronnées de succès, font des membres du réseau Sylvestre Farmer des cibles prioritaires dela Gestapo. Ellepromet un million de francs à ceux qui les dénoncent. Trahison ou pas, la répression ne tarde pas à s'abattre : le 27 novembre 1943, le capitaine Michel et sa compagne Denise Gilman sont abattus par les Allemands au 20 boulevard de Belfort à Lille. Paul Cousaert, cheminot au Sapin Vert, est arrêté le 22 décembre. Torturé, déporté, il meurt au début de l’année 1945. Alfred Vanhecke et Emile Dubocage tombent le 12 janvier 1944 ; le douanier Maurice Deghouy le 14 février. Tous décédés dans les mêmes conditions. Georges Philippot, livré par un gendarme français aux Allemands, est fusillé le 16 août 1944. Il faut aussi rappeler la mémoire de Claude Weppe et de Georges Seghers, ainsi que celle de Jean Vanhuyssen, mort en déportation.
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