BUFFET Fernand
BUFFET Fernand René
Chauffeur aux Ateliers SNCF NOISY LE SEC (93)
Date de naissance : 21 octobre 1921
Lieu de naissance : DISI (51)
Date de décès : 22/08/44
Lieu de décès : champ de tir de CRENEY (10)
Circonstances : Fusillé
« Désigné pour partir en Allemagne, il s'engage dans les forces Françaises de l'intérieur et fait partie du groupe Hubert Jeanson Beaudement.
Arrêté par la Gestapo le 22/06/44, Interné dans la prison de
Il fait partie des prisonniers abattus par les miliciens Français Fusillé sur le champ de tir de Creney le22/08/44.
« MORT POUR LA FRANCE » à l'âge de 23 ans. »
« Le 22 août 1944, on sait que les Américains ne sont plus très loin. Cependant, à 17h00 la Gestapo arrive rue Hennequin et emmène 49 prisonniers qui seront fusillés sans jugement à Creney. Une émeute libéra le reste des prisonniers de la prison avant que les Allemands ne reviennent. Ces hommes avaient entre 22 et 23 ans, six d'entre eux n'avaient que 20 ans, les plus jeunes 18 ans. Peu de temps après, le Maire et le Curé se rendent sur les lieux et découvrent 49 cadavres dans des tranchées creuses de
M. l'Abbé Pierlot raconte : « Nous avons découvert dans trois éléments de tranchée de nombreux cadavres de jeunes gens amoncelés les uns sur les autres. Nous les avons dénombrés et avons constaté que 49 jeunes avaient été exécutés. D'après les positions des corps, j'ai conclu qu'ils avaient été frappés par derrière alors qu'ils étaient assis sur le bord des trois tranchées. Des cadavres qui se trouvaient à droite des fosses m'ont prouvés par leur position allongée qu'il y avait eu une tentative de fuite alors que ceux qui se trouvaient à gauche étaient tombés accroupis. J'ai remarqué également des tas de douilles de mitraillette. Les suppliciés ont été achevés à coup de revolver dans la tête, cependant, ces pauvres victimes ont dû, au moins pendant quelques instants, savoir le sort qui leur était réservé car deux frères se trouvaient côte à côte et ceux qui, je l'ai su par la suite, étaient communistes, étaient également ensemble ».
La question des responsabilités pose des problèmes importants. Pour les inspecteurs de la police judiciaire travaillant au service des Recherches des crimes de guerres ennemies (SRCGE), l'affaire est particulière. En effet, toutes les prisons françaises n'avaient pas été vidées dans des conditions aussi dramatiques. Il fallait retrouver le subordonné qui avait donné cet ordre. En juillet 1944, le SD de Troyes est remis au SD de Rennes. Un ordre d'évacuation a été donné. Le SD Obersturmbannfuhrer Pulmer aurait donné l'ordre de fusiller 20 prisonniers ? Il apparaît ensuite que la Gestapo de Rennes était accompagnée par des auxiliaires français »
Hommage appuyé aux fusillés de 1944
Chaque année, le dernier dimanche du mois d'août est l'occasion de rendre un hommage particulier aux victimes de la barbarie nazie, fusillées sur le territoire de la commune en février et août 1944.
La cérémonie en hommage aux fusillés de
Le
La Marseillaise a capella
Les victimes étant pour la plupart de Romilly-sur-Seine (voir encadré), Jean Girost, résistant romillon et président de l'association des anciens combattants de la Résistance, a rendu dans son allocution un premier hommage aux martyrs de Creney. Puis se sont succédé Bruno Collin, président de l'association des amis de la Résistance, Jacky Raguin, le maire de Creney, et Marc Demade, directeur départemental de l'Office national des anciens combattants et représentant le préfet de l'Aube, pour stigmatiser la barbarie d'hier et d'aujourd'hui, et pour que demeure vivace la flamme du souvenir.
Tous se sont ensuite rendus à la stèle du champ de tir, lieu du massacre du 22 août, où ont été plantés 53 arbres il y a quelques années déjà, à la mémoire des disparus. Après le traditionnel dépôt de gerbes, une Marseillaise a capella, lancée par le président de l'union départementale des anciens combattants, Serge Auffredou, et reprise par l'assistance, a conclu cette cérémonie chargée d'émotion.
E. M
Si un jugement, aussi partial soit-il, avait précédé l'exécution des quatre fusillés du 22 février 1944, ce n'est pas le cas des 49 jeunes hommes, victimes de la barbarie de l'armée nazie en pleine débâcle, massacrés le 22 août, à quelques jours de
Hubert Wengler sort de l'école professionnelle de Saint-Joseph où il étudie. Il a 16 ans, il est environ 17 h. « Le ciel était très bleu, d'une légère brise et, devant la prison, d'un attroupement. Je m'approche. Deux camions viennent de sortir en trombe, chargés de prisonniers. Devant la porte encore ouverte, seulement le gardien civil. Un mouvement s'est alors déclenché et nous nous sommes tous précipités à l'intérieur. Au pas de charge, nous avons ouvert toutes les cellules, libéré la centaine de personnes qui se trouvait encore là, et pris la poudre d'escampette. Il s'est avéré qu'il ne restait plus dans la prison que deux soldats allemands, des vieux de la guerre de 14 qui n'ont pas bougé. Heureusement : on aurait pu tous se faire tuer. »
Pendant ce temps-là, les camions chargés de prisonniers prennent la direction de Creney. Dans ses mémoires, le curé de l'époque notera que peu après 18 h, on retrouvera dans les champs 49 jeunes exécutés dans trois tranchées. Les tas de douilles de mitraillettes, ainsi que la position des corps, montrent qu'ils ont été abattus par derrière. Deux frères sont côte à côte. Les jeunes militants communistes s'étaient regroupés aussi. « Ils devaient tous savoir ce qui les attendait. » »
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