CAILLE Paul
CAILLE Paul
Cheminot : Ouvrier à l'atelier des voitures et wagons de Tergnier (02)
secrétaire général du syndicat de Tergnier
Date de naissance : 4 octobre 1895
Lieu de naissance : FLAVY LE MARTEL (02)
Date de décès : le 17 septembre 1942
Lieu de décès : Auschwitz
Circonstances : Mort en Déportation
Enregistré à AUSCHWITZ sous le matricule 46226 (à vérifier)
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette fiche
Article : le courrier picard du 06 août 1974
Etienne EGRET secrétaire de l'Amicale du Camp de Voves
L'humanité => Article paru dans l'édition du 7 février 2005
Site internet : Merci à Mémoire Vive : http://www.memoire-vive.net/
Le Maitron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l'Atelier, 2003
Paul CAILLE est retraité SNCF ; arrivé le 07 05 1942 au camp de Voves (28) , matricule 562, arrestation ordonnée par préfecture de l'Aisne le 28 03 1941
En provenance de Châteaubriant ; transféré prison Chartres 02 06 1942
+ (illisible , attesta(?) 17 09 42,
Paul CAILLE est marié et père de 3 enfants.
Membre du PCF
Paul CAILLE est issu d'une famille ouvrière, il entre à
Il se syndique à
Après la première scission syndicale, il devient un militant actif de
Délégué du personnel auprès du directeur du réseau ferroviaire Nord, il est également secrétaire général du Syndicat des cheminots. Secrétaire de l'Union locale CGT de la région de Tergnier, il est délégué au VIIIe congrès national de
Membre du bureau régional du PCF de
Dès août 1940, il organise l'action clandestine parmi les cheminots et dans toute la région de Tergnier. Le 14 novembre 1940, le gouvernement de Vichy le licencie de
Il est interné aux camps français de Châteaubriant (Loire-Atlantique - 44), puis de Voves (Eure-et-Loir). Remis aux autorités d'occupation, il est transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise - 60), Frontstalag 122 - Polizeihaftlager, d'où il tente de s'échapper.
Il est déporté dans le convoi de 1125 otages "communistes" et 50 otages juifs qui part de la gare de Compiègne le 6 juillet 1942, en représailles d'actions armées de la résistance.
Le 8 juillet 1942, il est enregistré à Auschwitz, peut-être sous le numéro 46226, selon les listes reconstituées (aucune photo de détenu de ce convoi n'a été retrouvée après le matricule 46172).
Il meurt à Auschwitz le 17 septembre 1942.
Paul Caille est homologué comme lieutenant dans les cadres de l'armée.
Son nom a été donné à une rue de son lieu de naissance, Flavy-le-Martel, et à une mairie annexe de Tergnier. Une stèle a été érigée à Quessy, portant son nom et celui de Fernand Bouyssou, avec l'appui de Roger Debarre.
Son fils, Marcel Caille, devint secrétaire confédéral de
Auschwitz, la mémoire intégrale
Par Marcel Caille, fils de déporté mort à Auschwitz.
L'humanité => Article paru dans l'édition du 7 février 2005.
Or, pendant que Le Pen s'emploie à minimiser l'horreur et à banaliser l'attitude des hordes nazies pendant la guerre, une partie importante des médias se tait sur une autre face tragique des camps de la mort. L'impasse est complète sur les centaines de milliers de - déportés résistants qui, de toute l'Europe, - furent précipités vers l'extermination des camps. En France, ils seront des dizaines de milliers, dont la moitié sera anéantie.
Mon père, communiste et responsable du syndicat CGT des cheminots de Tergnier (02), et quatre de ses camarades étaient parmi eux. Organisateurs de
La mémoire est sacrée. Pourquoi donc s'acharner à en détruire une partie essentielle, précisément au moment où les peuples s'interrogent sur la responsabilité du capitalisme dans les malheurs qui les accablent. Certains n'ont cessé de soutenir que tout serait dû à la folie de Hitler et à son racisme délirant. Fou, il ne l'était pas. Par contre, il était profondément raciste. Cependant, l'esprit de domination du « Grand Reich », inséparable de celui de « l'être - supérieur », fut antérieur à Hitler. C'est ce qui n'avait cessé de nourrir le racisme en Allemagne, notamment depuis le XIXe siècle, et servira à subjuguer et à soumettre le peuple à la volonté du grand capital et à la bourgeoisie.
Comment ne pas rapprocher cet « esprit » de la revendication de « l'espace vital », cet emblème derrière lequel les hordes sauvages annexèrent et pillèrent l'Europe. Or qui avait besoin de cet « espace », sinon le capitalisme allemand, qui cherchait depuis longtemps à imposer son impérialisme à ses rivaux ? Faut-il des preuves ? Sans vouloir faire l'histoire, quelques précisions essentielles, empruntées à l'historien Gilbert Badia (1), seront édifiantes.
L'Allemagne est en crise depuis
Cependant Hitler ne cesse de rassurer les milieux patronaux. Le 27 janvier 1932, devant trois cents chefs d'entreprise de Düsseldorf, on peut résumer son programme ainsi : « Je me charge de la politique, à vous l'économie. » Konrad Heiden notait dans le -Vossische Zeitung de décembre 1932, que Hitler était « considéré dans les milieux patronaux comme l'homme raisonnable... qui ne formulerait pas d'exigences en matière économique ».
Devant la « menace communiste » qui gagnait de plus en plus dans les élections, les milieux industriels sont alors pris de peur et vont basculer. Ils décident de donner sa chance au parti nazi afin qu'il réalise « sa tâche historique... avec les autres forces de droite (de) l'assainissement de l'État national » (Deutche Allgemeine Zeitung 8-12-1932).
Dès novembre les plus grands noms de l'industrie allemande (Krupp, Thyssen, Schroder, Siemens, Bosch, Reuch, Silverberg, etc.) réclamaient de Hindenburg, président du Reich, « la remise de la responsabilité du pouvoir au chef du parti national le plus important ». Le 4 janvier 1933, le banquier Schroder, Hitler et von Papen (la droite classique) se mettent d'accord sur la combinaison : Hitler chancelier, Papen, vice-chancelier. En même temps, les industriels de
La même année, le camp de Dachau était ouvert. En 1939 ils étaient 300 000 résistants allemands détenus dans les camps, qu'ils soient juifs, athées, catholiques ou protestants. Le racisme avait contribué à diviser le peuple ouvrant le chemin de la victoire aux nazis. Le rêve de« l'espace vital » pour le - capitalisme allemand allait prendre corps. La mémoire ne saurait oublier cette leçon de l'histoire au moment où les peuples cherchent le chemin de la libération de l'exploitation capitaliste.
(1) Les faits précis sont relatés dans l'Histoire de l'Allemagne contemporaine, de Gilbert Badia, Messidor - Éditions sociales, 1987.
NOTE COMPLEMENTAIRE
CAILLE Paul.
Né le 4 octobre 1895, mort en déportation en Allemagne à la fin de l'année 1942 ; cheminot ; syndicaliste CGTU puis CGT ; militant communiste de l'Aisne.
Issu d'une famille ouvrière, entré à
Délégué du personnel auprès du directeur du réseau ferroviaire Nord, il fut également secrétaire général du syndicat des cheminots, secrétaire de l'Union locale CGT de la région de Tergnier et délégué au VIIIe congrès national de
Dès août 1940 il organisa l'action clandestine parmi les cheminots et dans toute la région de Tergnier. Le gouvernement de Vichy le licencia de
Les honneurs furent rendus au lendemain de la guerre à Paul Caille, homologué comme lieutenant dans les cadres de l'armée. Son nom figure sur les plaques de rue ou de place de son lieu de naissance Flavy-le-Martel (Aisne) et Quessy Centre son lieu d'habitation.
SOURCES : Comptes rendus des congrès de
Témoignage écrit de Marcel Caille 25 janvier 1983.
Jean Maitron et Claude Pennetier
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