RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

CANTELAUBE Jean

CANTELAUBE  Jean

 

AJUSTEUR à  BORDEAUX (33)

 

Date de naissance : 6 Octobre 1910

Lieu de naissance : POITIERS (86)

Date de décès :  24 octobre 1941

Lieu de décès : Camp de SOUGE - MARTIGNAS sur JALLE (33)  

Circonstances : Fusillé


Méthode  de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

http://www.fusilles-souge.asso.fr/cadres/cadre_liste_alpha.html

Le Maitron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l’Atelier, 2003

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Détail Plaque de Gare de Bordeaux

Jean entre à la SNCF à Périgueux, aux ateliers, comme apprenti ajusteur monteur , puis comme ouvrier jusqu'en 1930 où il part effectuer son service militaire. Il ne sera réintégré à la SNCF qu'en 1934. A Bordeaux, au service G.V.M.T. (grande vitesse machines et traction), il fait la connaissance de René Duhourquet et participe à l'activité syndicale dans la jeune section unique des cheminots de Bordeaux Saint-Jean.

En effet, la CGT unitaire constituée par les militants communistes exclus de la CGT en raison de leurs options politiques lance le mot d ' ordre de création de sections syndicales uniques dans les entreprises. Cette décision est motivée par la volonté d'action unie qui se manifeste pour faire barrage aux menées fascistes et pour lutter contre l'austérité décidée par le gouvernement Laval, pour faire face à ta crise économique importée d'Amérique. Jean prend une part active au développement de cette section unique qui deviendra CGT après le Congrès des deux unions départementales décidant la réunification en décembre 1935. Il en sera le secrétaire adjoint. Mais la bataille politique pour la réalisation du front populaire où René Duhourquet est une figure de proue, entraîne aussi Jean dans ce grand combat exaltant avec la victoire des listes du front populaire aux élections municipales en 1935 dans la plupart des communes autour de Bordeaux.

Il est secrétaire de la cellule du Parti communiste du dépôt de Bordeaux Saint-Jean en 1936 et prend part aux Différentes et multiples manifestations de masse qui engendrent le gouvernement de front populaire. La bourgeoisie Française ne s'avoue pas vaincue, elle prépare sa revanche. Après avoir , sous la pression, déCrété la non-intervention en Espagne puis la pause sociale, Léon Blum donne sa démission. Le gouvernement Daladier va s'appliquer à mater la classe ouvrière. La grève nationale du 30 septembre 1938 sera brisée, ouvrant la porte à la répression. Les accords de Munich avec Hitler, livrant la Tchécoslovaquie, le pacte germanosoviétique, la drôle de guerre, sont le signal d'un déferlement de propagande anticommuniste. L'anticommunisme gagne la CGT et il se trouve une majorité à la direction du syndicat des cheminots de Bordeaux Saint-Jean pour exclure Jean de ses responsabilités, en 1939, parce qu'il est communiste.

La SNCF, dès le 11 juillet 1940, le révoque, avec toute une série de cheminots qui sont déplacés comme René Duhourquet, Jules Guerstein, etc...
Repéré depuis longtemps par les services de police, lorsque sera effectuée la rafle du 22 novembre 1940 sur instruction de la feldkommandantur, il ne sera pas oublié. Son appartement est perquisitionné en son absence.
Le préfet rendant compte à Ia feldkommandantur de l'accomplissement de sa mission, précise : "est considéré comme dangereux pour la sécurité publique et suspecté de participer à la propagande clandestine existant dans sa corporation". "J'ai décidé de maintenir son internement".

Jean Cantelaube sera le numéro 14 sur la liste générale des otages et fusillé le 24 octobre 1941 au camp militaire de Souge.

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Notice du MAITRON

CANTELAUBE Jean-Louis.

Né le 6 octobre 1910 à Poitiers (Vienne), fusillé le 24 octobre 1941 au camp de Souge (commune de Martignas-sur-Jalle, Gironde) ; cheminot ; militant communiste et syndicaliste de Gironde.

Fils d’un employé à la Compagnie des chemins de fer d’Orléans et d’une couturière, Jean-Louis Cantelaube entra aux chemins de fer à Périgueux, aux ateliers, comme apprenti ajusteur monteur, puis comme ouvrier jusqu’en 1930. Il partit alors effectuer son service militaire. Il ne fut réintégré aux chemins de fer qu’en 1934. A Bordeaux, au service GVMT (grande vitesse machines et traction), il fit la connaissance de René Duhourquet et participa à l’activité syndicale dans la jeune section unique CGTU des cheminots de Bordeaux Saint-Jean. Après le Congrès des deux unions départementales décidant la réunification en décembre 1935, il devint secrétaire adjoint. Il adhéra au Parti communiste et fut secrétaire de la cellule du dépôt de Bordeaux Saint-Jean en 1936. Il était alors domicilié rue Lavaud à Bordeaux. Révoqué

le 11 juillet 1940 de la SNCF, il fut arrêté le 22 novembre 1940 puis interné. Il fut fusillé comme otage le 24 octobre 1941.

Il avait épousé à Saint-Maurice-Chignac (Dordogne), en juin 1932, Germaine Charles, née à Paris le 27 mars 1908. Fille d’un employé de bureau, domicilié d’abord à Brunoy (Seine-et-Oise) puis à Périgueux, elle était titulaire du certificat d’études primaires.

Après l’arrestation de son mari, elle continua a hébergé des militants clandestins et à transporter du matériel de propagande. Arrêtée le 28 août 1942, elle fut internée à la caserne Boudet jusqu’au 14 octobre 1942 puis à Romainville et déportée le 24 janvier 1943 vers Auschwitz. Elle mourut de la dysenterie à Birkenau le 31 mars 1943.

 

SOURCES : Site des fusillés de Souge. – Charlotte Delbo, Le convoi du 24 janvier, Les Éditions de Minuit, 2002. — État-civil de Poitiers (pas de mention du décès).



11/12/2011
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