RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

CREGUT Aimé

CREGUT Aimé

 

© Archives Municipales IVRY sur SEINE 

Fonds Thorez-Vermeersch / Don des héritiers

Ouvrier au DÉPOT D'ALES (30)

 

 

Date de naissance : ……

Lieu de naissance : ……

Date de décès : Juillet 1944

Lieu de décès : MONS   CELAS (30)

Circonstances : Exécuté

 

 

Méthode de recherches Rail &mémoire pour cette notice :

 

Archives Municipales d'Ivry sur Seine (avec un grand merci)

Relevé de la plaque d'ALES (30)

Livre : Mes Amelhens de André ACKERMANN , édition Terre d'espérance pages 121 /176

Site Internet Mémorial GENWEB

Site Internet : larrive.info/Lettres-a-Lydie.html ; pour le poème

 

Aimé CREGUT   fut exécuté d'une balle dans la nuque et son corps fut jeté dans un puits de mine désaffecté de cent trente mètres de fond ; le puits de mine de CELAS (30)

 

 Voir Fichier PDF Puit de CELAS Cliquez ici

 

Voir les notices concernant Sully PASQUIER, Gilbert JUCHS  et Marcel PANTEL

 

 

 

La tragédie de Célas ressort du puits de l'Histoire




Un public nombreux a plongé soudain, hier après-midi, dans l'univers de la seconde guerre mondiale, de la délation, de la mort qui rôde partout. Jusqu'au tréfonds d'un puits minier à Célas où, en septembre 1944, l'on a brusquement mis à jour l'un des plus terribles charniers de la barbarie nazie dans le Gard.
Comme chaque premier dimanche d'octobre, autorités civiles, militaires et anciens combattants ont rendu hommage à ces patriotes lâchement assassinés. Francis Clavel, président départemental du comité de la Résistance, a rappelé les faits retracés dans un journal de l'époque, "La Voix du Midi".
Cinq jours durant, entre les mois de juin et juillet, les Waffen ont extirpé de la maison d'arrêt d'Alès des détenus sous le prétexte de les transférer ailleurs. En réalité, les malheureux         ont été exécutés à l'aurore d'une balle dans la nuque, avant d'être précipités dans le puits. Selon les rares témoins impuissants, « après 130 mètres de chute, leur corps entrant en contact avec la masse d'eau stagnante ressemble au bruit produit par une bombe ».
Trois mois plus tard, à la Libération il faudra quatre longues journées pour remonter dans une cage spéciale des cadavres affreusement mutilés. Trente et un en tout : 29 patriotes, dont deux femmes d'origine allemande, et deux miliciens. Figures symboliques d'une période aussi trouble que sombre.
Devant le puits de Célas, transformé en mémorial par le Comité d'union de la résistance alésienne, au pied d'une plaque gravée du nom des patriotes, et rehaussée d'un relief saisissant du peintre Nasil Wertel, les familles des victimes ont déposé les premières gerbes de fleurs. Imitées, pour la première fois, par deux classes de CM1 et CM2 de l'école Marcel-Pagnol de Salindres. Un écart au protocole, justifié par Francis Clavel : « Il est primordial, pour nous les anciens, que les jeunes prennent la relève » . Une scène particulièrement émouvante d'un devoir de mémoire qui s'impose à tous afin que ce passé funèbre demeure à jamais au fond du gouffre de l'histoire.  R.D.

 

 

 

A partir des lettres de Gustave Nouvel retrouvées il y a quatre ans au grenier de sa maison familiale juste après la mort de sa mère (Lydie), lettres adressées à celle-ci, Hélène Larrivé effectue une recherche autant sur sa mère que sur Gustave qui l'aimait et mourut sous la torture au Fort Vauban d'Alès... et fut précipité le premier dans le puits de Célas, un puits de mine désaffecté de cent trente mètres de fond. Trente autres environ suivirent. La recherche d'Hélène donne des résultats inattendus... De multiples témoignages suivirent... d'où la création de la maison d'édition HBL, "paroles de femmes"... Et d'hommes aussi.

In memoriam : Paul Bayle, Lucien Belnot, André Cabanel, Pierre Castelarnau, Aimé Crégut, Etienne Gervais, Gabriel Guiraud, Lucien Jalabert, Jean Jalatte, Gilbert Suchs, Henri Lanot, Mandran, Gustave Nouvel, Lisa Ost, Marcel Pantel, Roger Pascal, Sully Pasquier, Robert Pillon, Joseph Portal, Hedwig Ramel-Robbin, Barthélémy Ramier, Marius Rascalon, Georges Sujol, Emile Valmalle, Hugues Zerbini, Louis Zilaï, Manuel Zurita, Roger Sirvens, Eugène Bertrand... Et probablement bien d'autres dont les corps ne furent pas retrouvés ou identifiés...

A ceux qui tombèrent

 

Vous étiez vingt et huit, et tant d'autres, inconnus,

En ce dernier été de bruit et de fureur,

Vingt et huit au fond de ce puits noir, rompus :

Eclatés et debout, sous les genêts en fleurs.

 

Vous auriez pu être nos pères et vous l'avez été :

De votre amour, en plein vol arrêté …

De la colombe abattue et de l'amant foudroyé

Vous êtes le symbole et la réalité.

 

Vingt et huit et tant d'autres

Qui  auraient voulu vivre,

Aimer, lire, et vieillir pas à pas,

Vingt et huit et tant d'autres

A qui il faut écrire et dire

Merci. Sans vous je ne serai pas.

 

 

… Parmi vous deux maffieux gestapistes

Qui eux aussi s'écrasèrent en lambeaux

Et à vous se mêlèrent ; communistes

Et barbeaux, et tant d'autres, enlacés,

Humiliation suprême, peaux à peaux

 

Au fond du gouffre noir de la mine abattue,

Quand reverrez-vous le soleil sur la plaine?

Les oliviers de la combe et la vie qui s'est tue

Au fond de ce Puits noir, en cette aurore blême

D'un été crépuscule qui jamais ne finit

Ce Puits, cette tombe où nous sommes aussi

 

Et tant d'autres : toutes ces femmes d'ailleurs,

Dont il ne reste rien, dans la ville aux  corbeaux*,

Où en silence leur âme et parfois quelques  fleurs

Sur le lac épandues, flottent, au fil de l'eau…

 

Mais pour celles qui vivent, pour l'aurore qui luit

Celles qui portent les mots, les enfants et la vie

Qui ont sauvé l'honneur et avec lui l'avenir

Qui résistent encore à l'absence et au souvenir

Pour Josette et Lisette, pour Suzette et Lydie…

Et tant d'autres aussi :

Ces quelques mots dérisoires et tenaces

Vous êtes nos mères et vous devons la vie…

*Ravensbrück.

 

Hélène Brahic-Larrivé (in Lettres  à Lydie)



18/10/2009
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