RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

DEVÉ Jean

DEVÉ  Jean   -  Alias : Dewey

 

© site Compagnons Libération URL ci dessous

Chef de district à VILLEDIEU LES POELES (50)

 

Date de naissance : 04 Février 1897

Lieu de naissance : BREST (29)

Date de décès : 12 juin 1942

Lieu de décès : BIR HAKEIM

Circonstances : Tué au combat

 

C O M P A G NO N  de la L I B E R A T I O N

 

Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

 

Relevé du monument aux mort de la gare  de Villedieu les poêles,  (50 )

LES COMPAGNONS   ;  Jacques CHABAN-DELMAS  Paris, Albin Michel, 1986  (pp207-215),

Site Internet   http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/285.html

 Site Internet   http://www.francaislibres.net/liste/fiche.php?index=13458

 

 

Fils de marin, Jean Devé est né à Brest, le 4 février 1897. 

Engagé volontaire dans un régiment de Cuirassiers, il participe aux combats de la Grande Guerre. Passé comme fantassin au 60e Régiment d'infanterie en 1915, il est engagé de dans durs combats avant de passer dans l'Armée de l'Air. Il est breveté pilote juste avant l'armistice de novembre 1918.

Décoré de la Croix de Guerre et de la Médaille Militaire, il est rendu à la vie civile et entre dans les chemins de fer. Il profite de ses moments de liberté pour perfectionner son pilotage dans le civil et dans ses périodes de réserve.

Mobilisé en septembre 1939 comme lieutenant, il est trop âgé pour servir comme pilote et reçoit une affectation dans les chemins de fer de campagne. Engagé volontaire dans un régiment de Cuirassiers, il participe aux combats de la Grande Guerre. Passé comme fantassin au 60e Régiment d'infanterie en 1915, il est engagé de dans durs combats avant de passer dans l'Armée de l'Air. Il est breveté pilote juste avant l'armistice de novembre 1918.

Décoré de la Croix de Guerre et de la Médaille Militaire, il est rendu à la vie civile et entre dans les chemins de fer. Il profite de ses moments de liberté pour perfectionner son pilotage dans le civil et dans ses périodes de réserve.

Mobilisé en septembre 1939 comme lieutenant, il est trop âgé pour servir comme pilote et reçoit une affectation dans les chemins de fer de campagne.

 

Deux jours après l'armistice de juin 1940, il n'hésite pas, malgré son âge, refusant la défaite, à rejoindre le général de Gaulle à Londres pour poursuivre la lutte. Engagé dans les Forces françaises libres, sous le nom de Dewey, il reçoit un emploi dans un état-major mais demande rapidement une mutation à la Légion étrangère.

Affecté comme lieutenant, chef de section, à la 13e Demi-brigade de Légion étrangère, il prend part à l'expédition de Dakar en septembre 1940. Il participe ensuite à la campagne d'Erythrée, où il s'empare d'une batterie de montagne et démine la voie ferrée de Massaoua à Asmara sur 80 kilomètres. Se servant de ses qualités professionnelles, il ne tarde pas à ouvrir la ligne aux automotrices franco-britanniques, transportant hommes et équipement. Lors de la prise de Massaoua, il s'empare, avec six hommes, d'un nid de mitrailleuses servi par vingt Italiens.

Jean Dewey prend part ensuite à la campagne de Syrie en juin 1941 et aux opérations en Libye avec la 1ère Brigade française libre du général Koenig.

Il commande à Bir-Hakeim la section des chenillettes Bren Carriers de la 9e Compagnie du 3e Bataillon de la 13e DBLE. Du 25 mai au 5 juin 1942, il multiplie les patrouilles au nord de la position.

La section des chenillettes Bren Carriers du lieutenant Dewey est chargée, dans la nuit du 10 au 11 juin 1942, lors de la sortie de vive force de la position de Bir-Hakeim, d'ouvrir la voie aux convois d'ambulances.

Jean Dewey se distingue à cette occasion en chargeant lui-même à trois reprises des mitrailleuses ennemies échelonnées qui gênent le convoi des blessés. Il passe les trois échelons mais il est tué sur le coup en recevant de plein fouet un obus antichar.

Rapatrié en France après la guerre, son corps est inhumé au cimetière de Brest Saint Martin.

• Chevalier de la Légion d'Honneur
• Compagnon de la Libération - décret du 11 mai 1943
• Médaille Militaire
• Croix de Guerre 14/18
• Croix de Guerre 39/45 avec palme                                                                                                   source
http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/285.html

 

Le lieutenant Jean Devé, dit Dewey, est un ancien de la Grande guerre, solide cheminot breton, militant de gauche, certains disent « communiste », officier de réserve de 48 ans, taciturne et courageux, unanimement apprécié. Retenez le nom de ce héros, nous en reparlerons plus loin.

la sortie de vive force de Bir- Hakeim dans la nuit du 10 au 11 juin 1942. 

La section Dewey est en tête, Gravier embarque à côté de Dewey et donne l'ordre d'engagement. Il raconte :

 

« La traversée des lignes allemandes se fait sans encombre. Dewey tire avec son FM. Le passage d'une tranchée a failli être fatal. Les lignes allemandes franchies, une pause. La section est complètement dispersée dans le noir. Or on voit, vers la sortie, un véhicule qui brûle en éclairant tout le paysage, et il y a, là à droite, un canon de 50 qui tire sur tout ce qui sort et oblige les conducteurs à s'éloigner des lueurs en pénétrant dans le marais de mines. Il faut détruire ce canon. Gravier donne l'ordre à Dewey de faire demi-tour, le Bren retraverse les lignes et se trouve nez à nez avec le canon. Dewey saisit une grenade et se lève pour la lancer, Gravier reprend le FM et tire en fauchant. Les Allemands sont tués, mais ils ont tiré en même temps. Leur obus éclate sur le blindage, Dewey s'écroule, tué sur le coup, Gravier a reçu une vingtaine d'éclats dans la figure, l'œil droit crevé. IL faut dégager Dewey qui bloque les leviers de commande, mais ceci fait, le Bren refuse de repartir. Gravier, en sang, s'allonge sur le sol pour récupérer, tandis que le conducteur et son compagnon s'en vont vers leur salut… » Ils rendront compte de la mort de Dewey et de Gravier.

http://www.birhakeim-association.org/Textes/genie2.htm

 

…Un autre aura marqué même son chef, qui en parle avec émotion : « Brave des braves, nous l'aimions infiniment… » dit le Gal Koenig en parlant du Lt Dewey, cheminot breton au parcours et aux opinions politiques très à gauche. 

C'est le grand mérite du Général Koenig d'avoir animé une troupe cohérente à partir de cet ensemble hétérogène.    

 http://www.birhakeim-association.org/Textes/retrospectiveBatBH.htm

 

Le lieutenant Dewey suit l'exemple de son chef, le capitaine Lamaze. A la tête de sa section de bren carriers il franchit les deux premières lignes ennemies, écrasant les points d'appui italo-allemand sous les chenilles de son petit blindé. Il est déchiqueté par un obus sur la troisième ligne de défense mais le légionnaire De Brick, seul survivant, percute le canon de 20 mm ennemi avant de poursuivre sur un autre véhicule.
Cette charge des légionnaires ouvre la voie. Sous la conduite du général Koenig qui fonce avec sa jeune conductrice anglaise au volant, les unités encore bloquées se ruent dans la brèche. Toute action coordonnée est désormais impossible. De petits groupes se forment sous la conduite d'hommes décidés
.   http://www.net4war.com/e-revue/dossiers/2gm/birhakeim/birhakeim04.htm

 

Le Livre d'or

 Mort à Bir-Hakeim

A l'occasion du 40e anniversaire de la bataille de Bir Hakeim, Pierre Messmer rend hommage à un "humble" disparu de la bataille.

Il était arrivé en Angleterre dès le mois de juin 1940, venant de France pour s'engager aussitôt dans les Forces Françaises Libres, sous un nom tellement faux, qu'on ne savait pas comment l'écrire, Devet, Devey ou, à l'anglo-saxonne, Dewey: finalement, on s'était décidé pour l'orthographe phonétique, Devé.
Il approchait la cinquantaine puisque, en août 1914, il avait pris part à la bataille de Charleroi, à cheval avec un régiment de cuirassiers dans lequel il accomplissait depuis deux ans son service militaire. Ensuite, quatre ans de guerre dans l'infanterie qu'il finit avec le galon d'adjudant et quelques cicatrices. Après sa démobilisation, il était entré aux chemins de fer. (on ne disait pas encore SNCF), au service de la voie et était devenu militant syndicaliste, refusant d'être permanent parce qu'il détestait les bureaucrates civils et militaires. Devé y avait gagné une réputation de communiste, qu'il n'était pas, et de "dur" qu'il était vraiment, bien qu'il s'en défendît.
A Londres, en raison de son âge, on l'avait affecté, contre son gré, à la compagnie du Quartier Général. Il s'y rendit volontairement insupportable au point qu'il obtint, après quelques mois, sa mutation à la 13e demi-brigade de Légion étrangère. C'est ainsi que je fis sa connaissance, en 1941, quand, vieux lieutenant, il rejoignit la compagnie que je commandais. Nous avons tout de suite compris que son expérience des combats à la mitraillette et à la grenade dépassait largement la nôtre et aussi sa connaissance de la mécanique auto qui étonnait jusqu'aux spécialistes.
Naturellement, ce fut Devé qui reçut le commandement d'une section de bren carriers (petits véhicules à chenilles, légèrement blindés, destinés au transport d'une équipe de fantassins servant un fusil mitrailleur "bren gun") quand la première brigade fut envoyée en Libye. Son esprit combatif et son goût de la mécanique l'incitèrent à monter sur deux des sept "carriers" de sa section des canons de 25 antichars qui servirent peu au combat mais beaucoup pour augmenter la fierté de ses légionnaires et plonger les Anglais dans un ébahissement profond.
A Bir Hakeim, Devé était connu pour les remarquables travaux d'organisation du terrain, qu'il fit exécuter par sa section, peut-être les meilleurs de toute la position. Son expérience de la guerre 14-18 lui avait beaucoup appris. Il commença par aménager, pour les "carriers", des garages semi-enterrés avec annexes enterrées pour loger l'équipage et les réserves d'essence, de vivres, de munitions; il se lança ensuite dans un projet grandiose, resté inachevé, d'un abri collectif creusé à cinq mètres de profondeur dans le roc, à l'épreuve - disait-il - de tous les calibres d'artillerie et de toutes les bombes d'avion. Quoi qu'il en soit, sa section ne perdit ni un homme ni un véhicule du fait des bombardements d'artillerie et d'aviation.
Le siège offrit à Devé la grande bataille qu'il attendait et qu'il désirait, par patriotisme et aussi peut-être pour des motifs personnels: malgré son silence il était facile de comprendre qu'il n'attendait plus rien de la vie. Pendant les derniers jours, sa section, que le général Koenig avait gardée en réserve à sa disposition, fut engagée dans presque toutes les contre-­attaques. Pour la sortie, avec les cinq équipages survivants Devé reçut la mission d'ouvrir une brèche dans les lignes allemandes. A côté du pilote, debout pour mieux voir, il lança son propre "carrier" contre deux emplacements de mitrailleuses qu'il écrasa, successivement. Il voulut alors s'attaquer à un canon, antichar : le morceau était trop dur et, à vingt mètres, Devé fut tué et le "carrier" détruit. Son équipage le vengea en liquidant à la grenade l'équipe de pièce allemande. Le corps de l'homme qui servait sous le nom de Devé n'a jamais été retrouvé.

(Pierre Messmer, Espoir, septembre 1982)

Un portrait de Jean Dewey par Gustave Camerini, Compagnon de la Libération comme lui : (extrait de son livre "Ce soir nous monterons tous au Paradis")


"....Encore quelqu'un dont je veux parler. C'est quelqu'un que nous ne trouvons jamais ou presque dans aucun livre, sur aucune photo, au garde-à-vous en train de recevoir des décorations, ni défilant devant un général ou lui serrant la main. Non
Jean
Dewey était un solide Breton. Il venait des syndicats, je crois, des chemins de fer, il etait cheminot dans le civil. En plus, il était socialiste. Que venait-il faire l) comme officier, lieutenant, dans un régiment de Légion étrangère, c'était assez curieux. C'était un homme solide, silencieux, toutefois il parlait si on pouvait parler politique. Alors là, il aimait bien se secouer car, en bon vieux socialiste, il voyait le monde futur d'une certaine façon, et je crois qu'il se battait de tous son cœur parce qu'il rêvait à ce monde futur, qui était peut-être ce qu'il aimait le mieux. Quoi qu'il en soit, ce Breton silencieux était avec nous et je ne pourrai certainement pas vous parler de lui très longuement puisque, à par ces conversations politiques, il n'avait pas beaucoup de conversation. Ce n'était pas un homme brillant mais je l'aimais bien. Je l'aimais bien parce qu'il était solide, honnête, et que, de temps en temps, il souriait. Ca lui plaisait, je crois, cette vie militaire. Je ne vais pas vous raconter comment ça se termina car j'en parlerai quand nous parlerons de la bataille du désert où il sacrifia sa vie comme il avait vécu, simplement, en attaquant de front l'ennemi. Et puis ce fut tout. Adieu, Dewey, on reparlera bientôt de toi...."



28/01/2010
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