RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

JEULIN Marcel

JEULIN Marcel                                    

 

Ajusteur  à  TOURS (37)

 

 COMPAGNON DE LA LIBÉRATION

 

 

 

Date de naissance : 3 février 1921

Lieu de naissance : LA TRIMOUILLE (86)

Date de décès : 20 mai 1944

Lieu de décès : PARIS (75) 

Circonstances : Abattu par la Gestapo

 

 

Méthode  de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

Notre Métier  du 10 nov 1944 

CONTACT avec Antoine LISON que nous remercions pour les photos et renseignements fournis.

 CD-Rom « La Résistance en Indre-et-Loire », Collection AERI (2005) – Commentaire écrit par Gabriel CHAMEROIS

Site internet http://fr.wikipedia.org/wiki/Cat%C3%A9gorie:R%C3%A9sistant_fran%C3%A7ais

Site Internet http://www.plaques-commemoratives.org

Site Internet http://www.ordredelaliberation.fr/fr_compagnon/501.html


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Né le 3 février 1921 à La Trimouille (Vienne), ajusteur aux ateliers SNCF de Tours, il demeure à Saint-Avertin. Il est arrêté par la police allemande le 16 septembre 1942. Le préfet, dans une réponse à DE BRINON, signale : "affaire très sérieuse, je ne suis pas intervenu" et en marge, au crayon il est noté : "serait suspecté de l'assassinat d'une sentinelle allemande".

Incarcéré à la prison de Tours, il confectionne une fausse clé et s'évade, avec Paul JOURDAIN, le 23 décembre 1943 à 6h30 du matin par la porte principale.

Il est membre du réseau Action du BOA.

En avril 1944, il échappe à l'arrestation lors d'une rafle à Paris en sautant dans la Seine et en restant dissimulé sous un remorqueur.

Le 20 mai 1944, sur dénonciation, la Gestapo vient l'arrêter à Paris. Il tente de s'enfuir par les toits, abat deux de ses poursuivants et est abattu.


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Christiane Jeulin vient de retrouver un document qui sera remis à l'Ordre de la Libération.

Tous nos remerciements à Antoine Lison

Il s'agit du mot remis par Marcel Jeulin à un de ses geôliers qui le fera passer à la Résistance par l'intermédiaire d'Emma Klein, alors au lycée de jeunes filles Rue du Faubourg Poissonnière (face au 98) : la corde récupérée permettra à Jeulin de s'évader.Je vous le joins pour enrichir votre site, l'émotion est palpable dans ces quelques lignes. 

Par ailleurs, le chemin emprunté par Jeulin et Jourdain après leur évasion de la prison de Tours met en lumière l'engagement de beaucoup d'anonymes durant cette période.

Ils sont d'abord accueillis par le Commissaire de Police Brisset  puis par Jacques Lecomte (mort à Leau le 22 mars 1945).

Ils passent chez un marchand de meuble rue de la République à Tours avant de rejoindre Huismes le 19 janvier 1944 où ils échappent au massacre du Groupe Malecot. Direction Lyon mais leur rendez-vous avec Londres est compromis, l'avion qui les attend est surchargé, ils redescendent.

Ils ont alors rendez-vous avec leur destin à Paris. 

Antoine Lison

 

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 extrait de Notre Métier N° 3 du 10 nov 1944 





Jeulin Marcel


93 avenue Michel Bizot, 12ème, Paris (75012), Ile de France, France (Carte) 


Marcel Jeulin est né le 3 février 1921 à la Trimouille dans la Vienne.


Orphelin à l'âge de 9 ans, il est recueilli par sa nourrice et, après le certificat d études apprend le métier de forgeron à Saint-Cyr sur Loire.


Employé aux ateliers de la SNCF, il s'engage à Tours pour la durée de la guerre en devançant l'appel le 7 octobre 1939. Affecté au 49e Bataillon de Chars, il participe à la campagne de France au cours de laquelle il est blessé devant l'ennemi le 25 mai 1940 et évacué. La semaine suivante il est nommé caporal.

 

Démobilisé le 27 juillet 1940 après avoir reçu la Croix de Guerre, il se retire en Indre-et-Loire.

 

N'acceptant pas la défaite, Marcel Jeulin se lance tout seul dans la résistance active. Il organise sans aucun contact extérieur un groupe de résistance avec quelques camarades sûrs et des moyens de fortune.

 

Suite de la biographie sur le site de l'Ordre de la Libération

 

Marcel Jeulin

 

Après avoir travaillé à Versailles et Colombes, il devient ouvrier à la SNCF et s'engage le 7 octobre 1939 à l'Intendance Militaire de Tours en devançant l'appel. Affecté au 49e Bataillon de Chars, il participe à la campagne de France au cours de laquelle il est blessé à l'ennemi le 25 mai 1940.Peu après, il est nommé caporal.

Décoré de la Croix de Guerre et démobilisé le 27 juillet 1940, il rentre en Indre-et-Loire.

Il entre spontanément dans la résistance active et organise un groupe avec quelques camarades sans aucun contact extérieur.

Jeulin rejoint l'atelier des forges des Chemins de fer en mars 1941. Il fait sauter un train d'essence allemand à Saint-Pierre-des-Corps et abat une sentinelle allemande Rue du Sanitas à Tours. Dénoncé à la Gestapo par Métaireau, qui avait été interné à Compiègne comme communiste, il est arrêté à son travail aux ateliers SNCF de Tours le  16 septembre 1942 par Georg Brückle et torturé par la redoutable Clara Knecht.

En prison, Jeulin apprend l'allemand et prépare son évasion. Il fait la connaissance de Paul Jourdain alias Pierre Joubert, 34 ans, arrêté le 2 octobre 1943. Ce dernier, également dénoncé, a été torturé par Brückle et revient à peine de l'hôpital.

Épicier à Tours et carbonisateur pour l'Indre-et-Loire, il est un des dirigeants du Groupe Rabelais dont le fondateur est Alfred Bernard alias Oncle Fred, 44 ans, ancien communiste passé à la SFIO avant guerre.

Ce groupe de résistance, fort de 300 membres en septembre 1943, fait partie du réseau militaire d'action de la zone nord, Région « M » (Normandie, Bretagne, Anjou, Touraine, 14 départements) du BOA « bureau des opérations aériennes », dont Jean-François Clouet des Pesruches alias Galilée, 26 ans, est le délégué militaire régional.

« Jeulin, qui sort et rentre dans sa cellule comme il le souhaite grâce aux clefs qu'il s'est forgées, et se déplace officiellement deux heures par matinée parce qu'il s'est porté volontaire pour la corvée de balayage des couloirs, s'est procuré des vêtements civils. Il se met en tête de s'évader avec Jourdain, enfermé dans une cellule de l'étage inférieur, avec qui il communique grâce à un tuyau d'évacuation. Il lui demande de se faire parvenir une serviette, des lunettes à grosses montures d'écaille, un manteau élégant et un chapeau.

Et, le 23 décembre 1943, Jeulin, qui a reproduit les clefs de la cellule de Jourdain, le sort de sa cellule et le conduit, balai à la main, vers la sortie : c'est un homme de service qui pilote avec déférence un avocat à travers les méandres de la prison. Parvenus au guichet d'entrée, l'avocat, sur la demande de son escorteur, produit ses papiers d'autorisation de visite au préposé qui vient juste de prendre sa faction. La relève est ponctuelle, l'homme n'a donc pas vu l'avocat pénétrer dans la prison. Jeulin et Jourdain se prodiguent d'aimables salutations tandis que la grande porte s'entrebâille. Avant que le garde n'ait le temps de le repousser, Jeulin s'est faufilé derrière le faux avocat et s'enfonce dans la rue passante. Quelques coups de feu trop tardifs. Les deux hommes sont loin. » (Extrait de Brigitte Friang : Regarde-toi qui meurs, 1970).

Leur tête est mise à prix. Jeulin vit désormais à Paris, il devient garde du corps de Clouet des Pesruches. Il lui sauve la vie en abattant avec son revolver deux policiers allemands venus l'interpeller dans un café proche de la place de l'Etoile.

Le 21 mars 1944, la secrétaire de Clouet, Elisabeth Friang dite Brigitte alias Galilée 2, 20 ans, est arrêtée après avoir reçu une balle et transférée à l'Hôpital de La Pitié, dans le pavillon Charles-Quentin réquisitionné par l'armée allemande. Jeulin est chargé de l'opération de sauvetage. Le 10 avril au soir, l'attaque échoue, la garde ayant été renforcée dans l'après-midi. Le 11, alors que Jeulin prépare un second coup de main, Brigitte est transférée à la prison de Fresnes.

Poursuivi, Jeulin réussit à s'échapper à ceux qui voulaient l'arrêter dans les couloirs du métro en abattant un policier des RG.

Mais, le lendemain, il est arrêté, porteur de mitraillettes et de grenades, par la police française, et conduit à la Préfecture de police de Paris, quai de Gesvres. Il fait prévenir Clouet, reçoit une corde grâce à des complicités, et s'évade du 2e étage, contraint de plonger dans la Seine pour échapper aux balles.

Le 19 mai vers minuit, Jourdain se suicide en se jetant du 4e étage d'un hôtel près de la Porte Dorée, rue Pergolèse, alors que la Milice l'attendait à sa porte. Interrogée, sa compagne donne l'adresse de Bernard, non loin de là, au 93 de l'avenue du Général Bizot. Il est hébergé avec Jeulin chez l'épouse du Secrétaire d'Etat au ravitaillement, François Chasseigne.

Le 20 mai 1944 à 6h00, à son domicile, au 93 rue Michel Bizot , dans le 20em arrondissement , une soixantaine agents de la gestapo et de la milice viennent l'arrêter. Un allemand frappe à la porte,  Marcel Jeulin ouvre et l'abat , il est blessé et en voulant couvrir la fuite d'Oncle Fred, Clouet des Pesruches, il est abattu sur les toits de l'immeuble d'une balle en pleine tête. Bernard est arrêté et mourra sous la torture en juillet 1944.

Marcel JEULIN est nommé Compagnon de la Libération par décret du 7 juillet 1945.



08/01/2011
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