RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

LERBRET Marcel

LERBRET Marcel

 

Ajusteur à SAINT BRIEUC  (22)

 

 

Date de naissance : 22 août 1909

Lieu de naissance : PUTEAUX (92)

Date de décès : 27 octobre 1943

Lieu de décès : ANGERS (49)

Circonstances : Fusillé

 

 

 

Méthode de recherches Rail et Mémoire pour cette notice :

 

- A.D.L.A. : cotes 1668 W 21 et 5 M 1683.

- Les cahiers de LA RESISTANCE POPULAIRE n°6/7 Edités par le C.E.R.P. dans les Côtes-du-Nord. - Décembre 1998. Une étude d’Alain Prigent. Pages 36 à 42.

 

 

            Note rédigée par Carlos Fernandez correspondant de Rail et Mémoire.

 

       Marcel Lerbret a tout d’abord travaillé à l’usine Bernard (fabrique de moteurs) à Rueil (Seine et Oise) où il adhère au Parti Communiste en 1936. Le 4 avril 1937 il est nommé ouvrier ajusteur à la S.N.C.F. et est affecté à Lisieux puis le 1er janvier 1941 à Saint-Brieuc. Par l’intermédiaire du cheminot Jean Casson puis de Guilloux il entre en contact avec « Lili » (1) qui est le responsable militaire interrégional de l’O.S. (futur F.T.P.) en septembre 1941. De cette époque à décembre 1942 il devient spécialiste dans la confection de bombes artisanales et participe à de nombreux attentats : sabotage de la ligne téléphonique Paris - Brest, attentat contre le siège de la L.V.F. à Saint-Brieuc puis contre le bureau d’embauche pour l’Allemagne etc ...

 

       Il est arrêté par la police allemande le 9 novembre 1942 pour avoir incité des camarades à ne pas partir travailler en Allemagne. Il est libéré 48 heures après. Le 4 décembre alors qu’il est en déplacement à Brest les allemands se présentent à nouveau à son domicile. A son retour, le lendemain, il en est informé par des cheminots et prend la fuite chez des amis à Paris.

 

       Il entre en clandestinité. Suite à un courrier de « Yves », Marcel Brégeon (2), Marcel Lerbret reprend contact avec l’organisation clandestine et part pour différentes missions en Bretagne. C’est ainsi qu’il participe au plasticage du local R.N.P. à Fougères et au cinéma Royal lors d’une représentation exclusivement réservée aux ressortissants allemands (que des dégâts matériels).

 

       Avec « Yves » il confectionne 3 bombes destinées aux tableaux des transformateurs électriques de l’Arsenal de Brest (il y aura d’importants dégâts matériels). C’est en mai 1943 qu’il rencontre au Mans « André » qui est le responsable politique régional. Cette rencontre sera fatidique à Marcel Lerbret. Est-ce que « André » qui n’est autre que Léon Renard a-t-il déjà été retourné, en ce mois de mai 1943, en se mettant au service de la police ? A ce stade nous l’ignorons.

 

       La confiance règne entre les deux hommes et Marcel Lerbret accepte sa nouvelle mission qui est de rejoindre Nantes pour occuper le poste de Commissaire Politique, Chef des F.T.P. ayant en charge principalement le recrutement.

 

       Début juillet 1943 « André », Léon Renard, propose à Marcel Lerbret d’organiser un attentat au niveau de Chantenay sur la voie ferrée qui relie Nantes à Couëron. Il lui fournit même les détonateurs et cartouches de nitramite. Rendez-vous est fixé le samedi 10 juillet à 22h30 auprès de la gare de Chantenay.

 

       En fait c’est guet-apens très bien organisé par les polices françaises et allemandes (S.R.N.A.M. et SIPO SD) et bien qu’étant armés sont arrêtés sans difficulté : Marcel Lerbret, Pierre Legendre, Pierre Levant (voir cette notice) et Léon Renard. Etonnement la police trouve, notamment dans les chaussures de ce dernier d’importants documents concernant l’organisation clandestine enfreignant ainsi les règles les plus élémentaires de sécurité. De son côté Marcel Lerbret tente, après son arrestation, de sauter de la voiture qui le conduit au commissariat. Il est grièvement blessé.

 

       Le 13 octobre 1943 un tribunal militaire allemand juge Marcel Lerbret, Pierre Legendre et Pierre Levant qui les condamne à la peine de mort. Ils sont fusillés le 27 octobre 1943.

 

       Reste l’absence, dans ce dénouement dramatique de Léon Renard dit « André ». Le soir même de son arrestation, le 10 juillet 1943, Léon Renard livre, sans contrainte ni brutalité, toutes les informations sur l’organisation clandestine (les noms et adresses, les « planques » etc ...). Dans les jours qui suivent 28 militants et résistants communistes sont arrêtés en région nantaise. Parmi eux   8 seront fusillés et 4 décèderont en déportation. Mais ce n’est pas tout. Le 27 juillet il fixe un rendez-vous en gare du Mans à deux dirigeants et non des moindres : Jean Fresnel le responsable du P.C.F. pour la Sarthe et Auguste Delaune qui fut le président fondateur de la F.S.G.T. C’est un nouveau guet-apens. Le premier est abattu sur place et le second, grièvement blessé décèdera quelques jours plus tard.

 

       Léon Renard sévira ensuite, toujours avec les services de police française et allemande dans les Côtes du Nord, avec l’arrestation de dizaines de résistants.

 

       Arrêté le 6 août 1945 il est jugé le 11 juin 1946 à Rennes et condamné à mort. Gracié le 24 octobre 1946 sa peine de travaux forcés à perpétuité sera commuée à 15 ans de détention en juillet 1952. Finalement il sera libéré en .........1953.

 

       Juste avant d’être fusillé le 27 octobre 1943, Marcel Lerbret écrivit : « J’ai été arrêté au moment où je partais faire dérailler le train, Renard en a vendu pas mal ... ».

 

 

 

(1) Louis le Paih sera arrêté le 12 janvier 1943. Jugé et condamné à mort par un tribunal de guerre allemand, lors du procès dit « des 42 », il sera fusillé le 7 mai 1943 à Nantes.

 

 

(2) Marcel Brégeon qui était recherché dans le cadre du procès dit « des 42 » à Nantes est abattu, au moment de son arrestation le 15 avril 1943 à St Brieuc.



21/01/2010
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