RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

MANGÉ Eugène

MANGÉ Eugène

Chauffeur gare à ASCQ (59)                                                                            

 

 

Date de naissance : 08 Janvier  1906

Lieu de naissance : La MADELEINE (59)

Date de décès : 07 juin 1944

Lieu de décès : Fort de SECLIN  (59)

Circonstances : Fusillé

 

 

Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

 

Cheminot et chemin de fer en  NORD PAS DE CALAIS éditions La Vie du Rail

Site Internet : http://beaucoudray.free.fr/ascq2.htm

 

De La Madeleine,

Agent SNCF, membre du réseau «Voix du Nord »,

Arrêté le 21 avril 1944, Condamné par le tribunal militaire allemand de Lille le 30 mai  1944.

Fusillé au fort de Seclin le 7 juin 1944.

 

« … L'Oberfeldkommandantur de Lille communique ce qui suit :

" Dans un avis daté de ce jour ont été publiées la condamnation à la peine de mort d'une bande de terroristes et l'exécution du jugement. Les débats, qui ont eu lieu par-devant le conseil de guerre ont permis de faire la lumière complète sur l'attentat perpétré dans la nuit du ter au 2 avril 1944 contre un transport militaire allemand.

D'après l'enquête du tribunal et d'après leurs propres aveux, Delécluse, Gallois, Marga et Mangé se sont dès le mois d'octobre 1943 associés pour former un groupe terroriste, avec d'autres habitants de la commune d'Ascq, dont les noms sont connus et qui actuellement se trouvent en fuite ; en outre ils ont constitué un dépôt important d'armes de guerre et d'explosifs, dans le but de commettre une série d'actes criminels notamment les attentats du 25 mars, 29 mars et 1er avril contre les installations ferroviaires d'Ascq.

Dans chacun de ces cas les attentats ont été soigneusement préparés. Les auteurs ont à cette fin pris des renseignements exacts sur la cadence du passage des trains, renseignements qui leur ont été d'ailleurs donnés par le cheminot André Olivier tué lors des événements du 1er avril 1944 ; de même l'employé de la Mairie d'Ascq, Henri Leveaux, leur a indiqué l'horaire exact du service des patrouilles des gardes ferroviaires civils. Il s'est avéré que les attentats ont été commis sous la direction de Delécluse par lui-même, Gallois et Marga, tandis que Mangé et le cheminot Édouard Lelong, actuellement en fuite, armés de mitraillettes, faisaient le guet...

 

 

 

« … Comme les armes ne pouvaient provenir que du W.O. ou du B.O.A. et que personne au sein du Mouvement Voix du Nord ne peut affirmer qu'il ait armé le groupe à l'époque, le logique veut que ce contact vienne du W.O. d'autant plus que l'acte d'accusation spécifie que Mangé aurait été chargé d'un sabotage sur le dépôt d'essence Desmarais, objectif qui cadre bien avec les vues du W.O. avec lequel Mangé pouvait être en rapport par son ancien groupe de La Madeleine..

 

Vers la fin novembre (1943), Mangé, réfugié à Ascq, aurait été choisi par le Capitaine Michel pour perpétrer un attentat sur le dépôt d'essence de l'entreprise Desmarais de Ibiarquette pour laquelle il avait travaillé. À cet effet il aurait reçu de Michel dans un sac deux pistolets-mitrailleurs et des explosifs. Le sabotage n'eut pas lieu en raison d'un événement important qui allait secouer le W.O.-Action Sylvestre et couper les vivres à quelques groupes de combat…

 

… Le deuxième transport d'armes provenant d'un parachutage effectué dans la région d'Avesnes arriva donc à Ascq un jour de février 1944 ayant à son bord Maurice Pauwels, Départemental Voix du Nord, Maurice Ormeray son agent de liaison, Stéphane Dewerck et Mangé qui résidait depuis quelque temps à Ascq chez Mile Cools….

…Le 27 mars 1944 il décide de passer à l'action. Est-ce un " essai d'entraînement "? À-t-il eu connaissance des instructions données à la Résistance de s'attaquer au matériel ferroviaire, locomotives notamment, faute de quoi la R.A.F. devrait poursuivre ses mitraillages et bombardements ? Nul ne peut le dire. L'équipe composée de Delécluse, Marlière, Gallois, Marga et Leruste, protégée par les mitraillettes de Lelong et Mangé, dépose un explosif plastique au km 7,4 de la ligne Lille-Tournai. À 22 h 45 une explosion se produit sur la voie 1 au passage du train 9861. - Voie 1 avariée. - Pilotage organisé sur voie 2. - Circulation reprise le 28 mars à 1 h 25 - Durée d'interception 2 h 45….

 

Le vendredi 21 avril 1944, vers les quatre heures du matin, de lourds camions chargés de soldats armés jusqu'aux dents, empruntent la nationale 41 et roulent vers Ascq, suivis par un petit autocar. Nul ne sait si Dénèquc qui a machiné cette opération est présent parmi eux. La nuit va commencer à se lever. Le convoi stoppe à l'embranchement de la nationale 355 de Valenciennes et s'étale jusqu'au carrefour Castelain. La situation est favorable à un encerclement rapide sans possibilité de fuite. Le quartier ne comprend qu'une rangée d'habitations toutes identiques, s'étalant le long de la nationale 41, et formant la petite base d'un vaste trapèze dont les nationales 355 de Valenciennes à gauche et 352 de Seclin à droite s'écartant l'une de l'autre embrassent entre leurs peupliers une partie de la plaine du Mélantois. Une centaine de soldats sautent des camions et comme dans un exercice bien préparé, cernent le quartier en un tour de main. Le roulement des camions puis l'arrêt brusque, le cliquetis des armes mêlé aux bruits des bottes ferrées ont réveillé les habitants. Un drame est à peine fini que la crainte d'une nouvelle horreur hante les esprits. Il peut être cinq heures du matin lorsque les Allemands commencent à frapper aux portes et simultanément chez Delécluse et Mlle Cools. Ils ne peuvent se tromper, le renseignement est sûr et a été contrôlé. L'habitation des Delécluse est fouillée de haut en bas ; aucune arme, aucun papier. Il faut cependant justifier l'attaque du train par des francs-tireurs Ascquois et le dossier notera la présence de balles de mitraillettes. Plus fructueuse est la visite au domicile de Mlle Cools, employée à la préfecture. Les Allemands mettent la main sur un réfractaire du groupe de La Madeleine-Marcq, Eugène Mangé, caché là depuis 8 mois et saisissent un stock d'armes. Ainsi que le relate la feuille 7 R du dossier allemand, les policiers trouvent dans la cave de l'habitation Cools " 12 pistolets-mitrailleurs, i revolver à barillet, 594 rouleaux de dynamite plastique T.N.T. " Le stock complet des armes avait fondu ainsi qu'il appert de l'acte d'accusation où il est dit : " Quelques pistolets-mitrailleurs avaient été remis entre-temps à d'autres groupes, par exemple à Amiens et Marcq-en-Barœul " 1. Aussi important que la prise d'armes aurait été la découverte d'un cahier d'écolier que Delécluse avait confié à Mlle Cools pour le cacher, dans lequel se trouvait un relevé des armes et des explosifs reçus. Delécluse et sa femme, Mlle Cools, Eugène Mangé sont embarqués dans le petit autocar où se trouvent déjà Pierre Chocquel et Abdon Depoorter, stupéfaits de se trouver mêlés à cette aventure…

… Le mardi 30 mai, le conseil de guerre de la Feldkommandantur de Lille se réunissait en vue de juger les résistants ascquois accusés d'attentat contre le train militaire, le ter avril, et de détention d'armes et d'explosifs. La presse allemande avait publié de longs articles sur la découverte à Ascq d'une bande de terroristes qui avait attaqué le train S. S. après en avoir fait sauter une partie. Il fallait bien justifier les réactions et répondre aux dures et accablantes vérités de la radio alliée. Ce que furent les interrogatoires des accusés est facilement imaginable. Tous les moyens usités par la Gestapo furent mis en œuvre mais il faut avouer que les Allemands désiraient obtenir des aveux susceptibles de justifier les représailles. Les alibis fournis furent minutieusement contrôlés et reconnus exacts : Daniel Depriester travaillait ce soir-là aux ateliers d'Hellemmes comme surveillant. Mlle Cools, Mangé, Monnet, Gallois et Marga étaient censés être allés au cinéma ou être restés chez eux tandis que Delécluse avait effectivement joué une partie de cartes au café Méplomt, réussissant avec le tenancier et André Maccou à échapper à la rafle tandis que ses deux autres partenaires, Francke et Deffontaines tombaient sous les balles du commando Weltzmayer près de l'église. Finalement sous la menace, la Gestapo fit signer à mile Cools et aux autres Ascquois des dépositions qu'ils n'avaient jamais faites et qu'ils n'eurent même pas le droit de lire.

Une mise en scène inaccoutumée préside au jugement. L'affaire en vaut la peine. Un tribunal civil au complet siège à côté d'un non moins imposant tribunal militaire. De 9 heures à 17 heures, presque sans désemparer, les juges veulent convaincre les accusés du crime d'attentat à la mitraillette et à la dynamite contre le train. Le docteur Charles Gasper, interprète près le tribunal, traduisait aux accusés les faits reprochés. Après cinq minutes d'audience, les juges les avaient condamnés à mort. Ainsi, pensaient-ils, n'ayant plus rien à craindre, les Ascquois parleraient, ce qui ne se produisit pas. Après des débats mouvementés, le président du tribunal civil fut vivement apostrophé par Delécluse qui lui reprocha de ne pas tenir compte des alibis reconnus vrais par la Gestapo elle-même. La réponse fut claire : " C'est exact, vous n'êtes pas responsables de l'attentat d'Ascq mais vous paierez pour les autres ! " Et les accusés furent une deuxième fois condamnés à mort. L'énoncé du jugement est ainsi libellé :

Tribunal de la Feldkommandantur
Jugement
du Conseil de guerre
Dans l'affaire contre :

1. Delécluse Paul, né le 31 octobre 1910 à Anstaing.

2. Mangé Eugène, né le 8 janvier 1906 à Lille.

3. Gallois Henri, né le 15 novembre 1914 à Ascq.

4. Marga Louis, né le 28 décembre 1898 à Louvil.

5. Monnet Raymond, né le 23 septembre 1910 à Fretin.

6. Depriester Daniel, né le 14 avril 1914 à Ascq.

7. Cools Jeanne, née le 1"r mars 1903 à Ascq.

8. Delécluse Raymonde, née Thieffry, née le 21 septembre 1912 à Annappes.

Tous détenus présentement à la prison de Loos, section allemande, pour avoir favorisé l'ennemi, détention d'armes, sabotages etc...

Le tribunal de guerre de la Feldkommandantur réuni le 30 mai 1944 à Lille...

Au nom du peuple allemand

À reconnu de bon droit :

Sont condamnés à mort :

a) DELÉCLUSE, MANGÉ, GALLOIS, MARGA, MONNET et DEPRIESTER,

pour avoir favorisé l'ennemi en procédant à des actes de sabotage et pour crime contre la loi relative aux explosifs, en outre, en ce qui concerne Delécluse et Mangé, en plus pour détention d'armes et d'explosifs ; en ce qui concerne Gallois, Monnet et Depriester, pour n'avoir pas dénoncé la détention d'armes et d'explosifs.

b) Cools pour avoir favorisé l'ennemi et détention d'armes et d'explosifs et crime prévu par la loi relative aux explosifs. L'accusée Raymonde Delécluse est acquittée.

Les armes et explosifs pris sont confisqués. "

Suivent neuf pages dactylographiées exposant les motifs de cette condamnation et se terminant par ces phrases laconiques :

" Pour toutes ces raisons, la peine de mort ne pouvait être que considérée comme juste et comme expiation nécessaire.

" Conformément au § 40 du Code criminel de l'Empire Allemand et du § 3 de l'Ord. relative à la protection en date du 28 avril 1943 de M. le commandant en chef pour la Belgique et le Nord de la France, les armes et explosifs découverts ont été confisqués. "

Établi à Lille le 2 juin 1944 ...

Conseiller du Conseil de Guerre

Tandis que le 6 juin 1944 se déroule sur les côtes normandes un des plus grands événements de l'histoire de la seconde guerre mondiale, la journée suivante devait être la dernière de ce monde pour les résistants ascquois, dans leur cellule de la section allemande de la prison de Loos-lez-Lille.

 

 

Le 7 juin 1944 vers treize heures, les condamnés à mort apprennent que leur pourvoi est rejeté et qu'ils seront fusillés à 16 heures. À la demande de l'un d'eux, l'inspecteur principal du Tribunal de Guerre, Quasten, fait appeler un prêtre, l'abbé Berthold Kreutz, car cinq désirent se confesser et recevoir les sacrements. La conscience en paix, commence alors l'ultime moment où ils confient au papier leurs dernières pensées avec un courage tranquille touchant au sublime.

" J'apprends à l'instant que notre pourvoi en grâce a été refusé. Excuse-moi de te l'apprendre si brutalement. Je te remercie beaucoup pour tout ce que tu as fait pour moi, mais c'était la destinée comme je te l'ai dit ici même hier. Il est maintenant deux heures et l'exécution doit avoir lieu à quatre heures.

" Je te demande, ma chérie, d'avoir beaucoup de courage pour supporter le coup du sort, c'était le destin. Moi aussi, vois-tu, j'ai beaucoup de courage et je viens d'aller me confesser, tout à l'heure je recevrai la Sainte communion pour la dernière fois.

" Vois-tu l'Homme propose et Dieu dispose, comme dit le proverbe. L'on avait fait tant de projets pour l'arrivée des Anglais et pourtant ils sont à notre porte et certainement nous serons les derniers à être fusillés.

" Tu sais pourquoi nous allons être fusillés et tu sais aussi que je n'ai rien à me reprocher.

" J'ai fait mon devoir, tout mon devoir de Français et c'est en Français que nous mourrons tous... "

" Cette lettre est la dernière, je vais être fusillé dans une heure, ce jour 7 juin 1944. Au moment où les Anglais vont arriver, je ne serai plus, enfin, il faut en prendre son parti. Je meurs en Français et pour tous les Français que j'ai voulu défendre envers et contre tous ; je viens vous dire par ces mots mes derniers adieux.
" Surtout soyez courageux, tous, pensez de temps en temps à moi. Pour les fleurs, je ne puis vous dire de venir m'en mettre, je ne sais même pas où je vais être fusillé ainsi que Delécluse,

Gallois, Monnet, Marga et Mangé.

" je pense à vous tous et je vous aime.

" Adieu, Vive la France ! Je meurs en Français et pour tous. Adieu !

" C'est avec un très grand regret que je t'envoie cette dernière lettre car il est 2 heures de l'après-midi et je vais être fusillé à 4 heures. Je suis certain, ma chère femme et mes chers enfants que vous aurez beaucoup de chagrin, mais que voulez-vous c'est le sort qui m'était réservé. Surtout, ma chère femme, élève nos enfants le mieux possible et ne te fais pas trop de chagrin, il y a tant de tués à la guerre. J'ai une grande consolation c'est d'avoir vu toute la famille avant de mourir.

" Ma chère femme adorée et mes très chers enfants regrettés, votre papa criait quelquefois mais il était bon pour vous. Surtout aidez votre mère et soyez sages, car vous avez une bonne mère et elle ne mérite pas le sort qui lui est réservé mais elle est courageuse et vous l'aiderez dans sa peine...

" Maintenant je te dis, ma chère femme que je vais mourir avec un très grand courage. Sois ferme mais très courageuse... Tu diras adieu à toute la famille et à la mienne... Je vais mourir en Français... Avec courage et fermeté tu viendras à la prison rechercher mes affaires... Je regarde les photos et je les admire sans oser fermer les yeux car le temps diminue, encore une demi-heure et j'en aurai fini.

" ... Le temps diminue encore, une vingtaine de minutes, je fume une cigarette en attendant, çà sera peut-être la dernière... "

Paul Delécluse, fidèle à son idéal, ne tient pas à voir l'aumônier a qui il déclare : " Je suis social-démocrate, je ne veux pas des cérémonies religieuses. " Avec courage, il écrit à son épouse qui sera relâchée le jour de son exécution.

" Le 7 à 2 heures Chère Femme, Chers enfants

J'apprends à l'instant que je suis fusillé à 4 heures. C'est un peu dur à passer, enfin il n'y a rien à faire. Je te recommande surtout les enfants pour qu'ils soient bien élevés selon mes idées. Je t'ai toujours bien aimée et je crois que je t'ai rendue heureuse du moins j'ai fait ce que j'ai pu. En ce moment le curé reçoit la confession des copains. Tu dois te douter que mes dernières pensées seront pour toi et les enfants. Je n'ai fait que remplir mon devoir de Français en faisant ce que j'ai fait et je n'ai rien à reprocher à ma conscience. J'avais espéré être heureux après la guerre surtout qu'elle est bientôt finie et c'est bien dommage pour moi. Quant à vous trois je suis bien heureux que vous soyez tranquilles pour les questions matérielles pour un moment. Tout le monde est plein de courage et remercie bien tout le inonde pour ce qu'ils ont fait pour nous. Nous mourrons tous en chantant la Marseillaise et ferons voir aux Allemands que nous savons nous aussi bien mourir pour un idéal.

" Bien entendu je te laisse libre de refaire ta vie à ta mode mais n'oublie pas de parler de moi aux enfants. Embrasse bien mes parents et les tiens pour moi. Mes amitiés aux autres. Embrasse aussi Lucien, Marguerite, Claude, Claudine, Joséphine et excuse-moi auprès des autres si j'en oublie. Mes amitiés à M. et Mme Debruync et Mlle Tassart. J'ai vu Gisèle, Maman Fernand, Maman et Raymond hier. J'aurai bien voulu voir Mimi mais je vous aurai devant les yeux jusqu'à la dernière minute et mes dernières pensées seront pour vous

Adieu ma petite femme,

Adieu mes chères petites, soyez toujours bien sages et ne faites pas trop de

chagrin à votre maman.

Votre père qui vous a bien aimées toutes

Paul Delécluse

Excuse-moi si j'oublie de parler de certaine chose mais tu dois le comprendre.

À son père, à sa mère, à ses frères, il écrit :

" Je n'ai plus qu'une heure à vivre. Je vous ai causé bien du tracas mais j'espère que vous avez compris que j'étais soldat. "

Vers les seize heures, des camions militaires sortent de la prison de Loos et roulent vers le vieux fort de Seclin. Dans l'un d'eux, les six résistants ont pris place, solidement gardés. Les pelotons se mettent en place tandis que l'aumônier Kreutz les accompagne jusqu'aux poteaux. Dans le morne silence de cette fin d'après-midi du 7 juin 1944, mêlées au cliquetis des armes, s'élèvent soudain les mesures de la Marseillaise entonnée par de mâles voix partant au sacrifice suprême. Les soldats allemands, armes au pied, écoutent au garde-à-vous et le capitaine qui les commande ne peut s'empêcher de penser " qu'effectivement pour eux, le jour de gloire est arrivé, puisque le débarquement a eu lieu ". L'aumônier fait baiser la croix une dernière fois. Seul Paul Delécluse la refuse.

Le front haut, au moment où éclate le commandement guttural et avant que ne crépite la fusillade, s'élève le dernier cri du groupe de résistance Ascquois " Vive la France ". Il est 16 h 30 environ. Le crime est accompli.

 

Pour lire l’intégralité > Site Internet : http://beaucoudray.free.fr/ascq2.htm

 



16/01/2011
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