RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

NONNET Marcel

NONNET Marcel Louis

 

Facteur Mixte à MEZIDON   (14)

 

 

 

Date de naissance : 20 Avril 1910

Lieu de naissance : BUZANCAIS  (36)

Date de décès : 16 JANVIER 1943

Lieu de décès : AUSCHWITZ

Circonstances : Mort en déportation

Enregistré sous le matricule 45929 ( ?) à AUSCHWITZ

 

Cheminot du Convoi des 45000 

  

Méthode  de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

 

Revue «  Notre Métier » Novembre 1946

Livre mémorial FMD Tome I page 438

Site Mémoire Vive http://dev.memoirevive.org/biographies/45929.html

Site Internet déportés du convoi du 6 juillet 1942, :  http://politique-auschwitz.blogspot.com/2010/06/nonnet-marcel.html

 

 

Il est né le 20 avril 1910 au 13, rue des Renards à Buzançais (Indre - 36).

 

Au moment de son arrestation, il est domicilié à Bretteville-sur-Dives (Calvados - 14). Marié, il est père de cinq enfants entre 4 et 11 ans. Cheminot (n° d'agent 403564), il milite à la fois à la CGT et au Parti communiste.

 

Dans la nuit du 1er au 2 mai 1942, il est arrêté à son domicile par la police française, comme communiste. Il figure sur une liste d'arrestations demandées par la Kommandantur de Caen à la suite du déraillement de Moult-Argences (Airan)*. Le 4 mai, remis aux autorités d'occupation, il est emmené au "petit lycée" où sont rassemblés les otages du Calvados. Le soir même, il fait partie du groupe de détenus conduits à la gare de marchandise de Caen pour être transféré au camp allemand de Royallieu à Compiègne (Oise - 60), Frontstalag 122 Polizeihaftlager. Ils y arrivent le 5 mai, en soirée. André Montagne, de Caen, l'a bien connu dans ce camp.

D'autres cheminots du département ont été pris lors de cette rafle. La répression est telle que le fonctionnement du service en est gêné, et la SNCF obtient la libération de huit cheminots du Calvados, considérés comme de "bons éléments", alors détenus à Compiègne. Mais d'autres, retenus comme communistes, n'auront pas cette chance, comme Georges Auguste et Albert Coispeau, de Caen, Georges Bigot et Pierre Duchemin, de Bayeux, Robert Dupont, de Mondeville, Pierre Lebreton, de Vire, Alphonse Marie, de Saint-Jacques-de-Lisieux, Emmanuel Michel, de Trouville.

 

Marcel Nonnet est déporté dans le convoi de 1125 otages "communistes" et 50 otages juifs qui part de la gare de Compiègne le 6 juillet 1942, en représailles d'actions armées de la résistance.

 

Le 8 juillet 1942, il est enregistré à Auschwitz, peut-être sous le numéro 45929, selon les listes reconstituées (sa photo d'immatriculation n'a pas été retrouvée).

 

Le 13 juillet - après les cinq premiers jours passés par tous les "45000" à Birkenau - il fait partie de la moitié du convoi qui reste dans ce camp en construction, choisi pour mettre en œuvre la "solution finale".

 

Il est enregistré plusieurs fois sur le registre de distribution des médicaments au Revier de Birkenau entre le 1er novembre 1942 et le 4 janvier 1943. Il meurt le 16 janvier 1943.

 

Le 16 juillet 1942, une carte imprimée en allemand a été envoyé à sa famille depuis Compiègne indiquant : « Par décision de nos services, le détenu susnommé a été transféré dans un camp pour y travailler. Sa destination étant inconnue, il vous faudra attendre pour avoir de ses nouvelles. »

 

Après la guerre, André Montagne rédige un document certifiant la mort de Marcel Nonnet à Birkenau.

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* Le double déraillement d'Airan et les otages du Calvados

 

Dans la nuit du 15 au 16 avril 1942, le train quotidien Maastricht-Cherbourg transportant des permissionnaires de la Wermacht déraille à 17 kilomètres de Caen, à l'est de la gare de Moult-Argence, à la hauteur du village d'Airan, suite au déboulonnement d'un rail par un groupe de résistance. On compte 28 morts et 19 blessés allemands.

L'armée d'occupation met en œuvre des mesures de représailles importantes, prévoyant des exécutions massives d'otages et des déportations. Le préfet du Calvados obtient un sursis en attendant les conclusions de l'enquête de police. Mais, faute de résultats, 24 otages choisis comme Juifs et/ou communistes sont fusillés le 30 avril, dont deux à Caen.

Dans la nuit du 30 avril au 1er mai, un deuxième déraillement a lieu, au même endroit et par le même procédé. Un rapport allemand signale 10 morts et 22 blessés parmi les soldats.

Ces deux déraillements sont au nombre des actions les plus meurtrières commises en France contre l'armée d'occupation.

 

Au soir de l'attentat - à partir de listes de communistes et de juifs (130 noms sur le département) transmises au préfet par le Feldkommandant - commence une vague d'arrestations, opérées par la police et la gendarmerie françaises avec quelques Feldgendarmes. Dans la nuit des 1er et 2 mai et le jour suivant, 84 hommes au moins sont arrêtés dans le Calvados et conduits en différents lieux de détention. Pour le commandement militaire allemand, ceux qui sont maintenu en détention ont le statut d'otage.

Tous les hommes désignés n'ayant pu être arrêtés, une autre vague d'arrestations, moins importante, a lieu les 7 et 8 mai. Le préfet ayant cette fois-ci refusé son concours, ces arrestations d'otages sont essentiellement opérées par la Wehrmacht.

Au total plus de la moitié des détenus sont, ou ont été, adhérents du Parti communiste.

Un quart est désigné comme Juif (la qualité de résistant de certains n'est pas connue ou privilégiée par les autorités).

Des auteurs d'actes patriotiques, proches du gaullisme, sont également touchés par la deuxième série d'arrestations.

Tous passent par le "petit lycée", contigu à l'ancien lycée Malherbe (lequel est devenu Hôtel de Ville), où ils sont rapidement interrogés.

Le 4 mai, 48 détenus arrêtés dans la première rafle sont transférés en train au camp de police allemande de Compiègne-Royallieu ; puis d'autres, moins nombreux, jusqu'au 9 mai (19 ce jour-là).

Les 8 et 9 mai, 28 otages communistes sont fusillés, au Mont-Valérien (Hauts-de-Seine) pour la plupart (trois à Caen). Le 14 mai, onze otages communistes sont  encore fusillés à Caen.

La plus grande partie des otages du Calvados transférés à Compiègne sera déportée à Auschwitz le 6 juillet 1942 : 57 politiques et 23 Juifs (près de la moitié des otages juifs du convoi).

 

Source : 
- Claudine Cardon-Hamet, notice biographique in De Caen à Auschwitz, par le collège Paul Verlaine d'Evrecy, le lycée Malherbe de Caen et l'association Mémoire Vive, éditions Cahiers du Temps, Cabourg (14390), juin 2001, pages 31, 56, 91.
- Cl. Cardon-Hamet, Triangles rouges à Auschwitz, Le convoi politique du 6 juillet 1942, éditions Autrement, collection mémoires, Paris 2005, pages 360 et 415.
- Jean Quellien (1992), sur le site non officiel de Beaucoudray, <http://beaucoudray.free.fr/sabotages.htm>, peut-être extrait de son livre "Résistance et sabotages en Normandie", éditions Corlet.
- Claude Doktor, Le Calvados et Dives-sur-Mer sous l'Occupation, 1940-1944, La répression, éditions Charles Corlet, novembre 2000, Condé-sur-Noireau, page 206.
- Liste de détenus ayant reçu des médicaments à Birkenau, transmise par André Nouvian.
- Death Books from Auschwitz, Musée d'État d'Auschwitz-Birkenau, 1995 ; relevé des registres (incomplets) d'actes de décès du camp d'Auschwitz dans lesquels a été inscrit, du 27 juillet 1941 au 31 décembre 1943, la mort de 68 864 détenus immatriculés dans le camp (sans indication du numéro attribué).



18/11/2010
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