OUDOT Bernard
OUDOT Bernard
Cheminot, ouvrier chaudronnier au dépôt des Laumes (21)
Date de naissance : 04 décembre 1911
Lieu de naissance : Azans /Dole (39)
Date de décès : 28 avril 1944
Lieu de décès : Besançon (25)
Circonstances : fusillé
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Relevé de la plaque de la gare de DOLE (39)
SGA DMPA cote AC 21 P 125022
CAHLM / Centre d’ Archives Historiques de la SNCF Le Mans , en ligne , cote 118LM109/2
Site Internet http://www.cheminotcgtbfc.fr/accueil/communiques/481-cheminots-de-dole-dans-la-resistance.
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Bernard OUDOT est né le 04 decembre 1911 à AZANS 39, (commune rattachée à DOLE en 1953).
Il était marié, le couple avait deux enfants agés de 10 et 5 ans en 1944.
Il entre à la SNCF le 26 mars 1938 ; en 1944 il était Ouvrier-ajusteur au dépôt SNCF de Dôle, Il était militant syndicaliste et militant du parti Communiste.
La famille résidait au 2 rue Arney à Dôle .
En 1939, il est mobilisé et rejoint le 11eme régiment de chasseur à Vesoul, et de là, participe aux combats sur le front . Il est fait prisonnier le 6 mai 1940.
Le 10 mai 1943, gravement malade il est rapatrié et reste quelques mois dans un sanatorium . Apres cette période de soins, il reprend son travail au dépôt de Dole comme ajusteur.
Immédiatement il rentre dans la résistance et rejoint les Forces Françaises de l’interieur (FFI) groupe des FTP Maurice Pagnon appartenant au groupe « ville » crée en 1943 . Il participe à de nombreux actes de sabotage, et il distribue des journaux clandestins, la « Vie Ouvrière », « l’Humanité », le « Franc Tireur ».
Le 18 février 1944, suite à une dénonciation, il est arrété par la gestapo avec certains de ses camarades de combat, parmi eux, le cheminot Pierre Conreux (voir cette notice ) .
Gilbert Poulet, Pierre Conreux et Bernard Oudot sont Incarcérés à la Butte à Besançon, ils sont fusillés à la Citadelle, respectivement les 23, 24 mars 1944 et le 28 avril 1944.
Maurice Pagnon blessé par balle au cours de son arrestation le 24 février 1944, est transféré à Dijon où il succombe sous la torture le 10 mars 1944.
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OUDOT Bernard http://www.cheminotcgtbfc.fr/accueil/communiques/481-cheminots-de-dole-dans-la-resistance
D’autres noms s’ajoutent aussi à cet opuscule, noms de martyrs, noms de héros morts, pour que la France vive. Ceux-là aussi ont leur part de gloire, leur nom sera immortel, leur souvenir sera ineffaçable dans notre métier comme celui de leur chef vénéré, notre regretté Maurice PAGNON.
Bernard OUDOT, enfant de la commune d’Azans (à quelque cent mètres de Dole où il est né en 1911, vint à Dole très jeune, qu’il ne quitte pas ou presque pas.
Qui ne connaissait pas Bernard, qui ne connaissait pas son sourire, son caractère gai et aimable et aussi son opiniâtreté à défendre ses idées? Tous ceux qui l’ont connu, ses camarades d’atelier, ses voisins, l’admiraient, l’aimaient, le respectaient. Militant syndicaliste de combat, toujours en avant il savait, il connaissait les paroles qu’il fallait employer, contre ceux qui cherchaient à léser les intérêts de ses camarades de travail et les siens, il appliquait dans toute sa ligne la vieille maxime si juste : Un pour tous, tous pour un. Bernard rentre à la SNCF au dépôt des Laumes en qualité d’ouvrier chaudronnier en 1937, il revint à Dole en 1939, ce fut là d’ailleurs que la grande mangeuse d’hommes le trouva le 4 septembre. Il fit comme beaucoup de ses camarades cheminots, il partit défendre son pays, il rejoignit son corps, le 11e chasseurs à Vesoul, et de là, parti au front. Fait prisonnier le 6 mai 1940, il fut rapatrié comme malade le 10 mai 1943. Après un stage de quelques mois dans un sanatorium de la Côte d’Or, il reprit son labeur au dépôt de Dole comme ajusteur. Immédiatement il se mit en contact avec notre cher Maurice, il fut son dévoué second, il participa à de nombreux attentats contre l’oppresseur, d’actes de sabotage, il était diffuseur par excellence de la presse clandestine, la « Vie Ouvrière », « l’Humanité », le « Franc Tireur », etc. Maurice était la tête qui commandait, lui était la main qui exécutait. Il était un de ceux qui avaient compris, bien compris ce qu’était cette drôle de guerre, pourquoi elle avait été suscitée, il était de ceux qui savaient qu’il n’existait qu’un remède, pour couper et détruire ce mal, l’union de tous pour chasser l’oppresseur, pour abattre les ennemis du peuple, de ce bon peuple, dont il était issu, il en donna l’exemple avec abnégation : il fut suivi par de nombreux camarades. Hélas de vils délateurs, des lâches, des traîtres, le livrèrent à l’infâme Gestapo. À ce sujet : je me rappelle la veille de son arrestation, en discutant, comme nous le faisions tous les matins, environ à la même heure ce que nous appelions tous deux notre conseil de guerre, il me paraissait ce matin-là soucieux, angoissé, abattu, il ne souriait pas comme d’habitude et tout de suite, sans préambule, il me dit ceci (textuel) « Henri, je sens le brûlé, je ne sais pas, mais il y a quelque chose qui me travaille, aussi je te préviens, en cas de coup dur, à l’endroit que tu connais, il y a des papiers compromettants pour moi et pour d’autres, surtout fais-les disparaître ». Ma réponse fut celle que n’importe qui aurait fait en ce cas là en un coup de cafard, j’essayais de le remonter, de lui chasser ses idées noires, à lui redonner courage. Hélas ! Deux fois hélas, il n’avait que trop raison, je ne devais plus le revoir !! Quelle fut ma stupeur en allant prendre mon travail, quand un de nos camarades illégaux me prévint que Bernard était arrêté. Ce n’était que trop vrai, son pressentiment ne l’avait pas trompé, il ne devait plus revenir parmi nous, car le 28 avril 1944 par une matinée grisâtre et brumeuse il était assassiné par les boches abhorrés il tomba sous leurs balles à Besançon, à la Butte de sinistre mémoire. Il est mort en héros de la résistance, en martyr du parti Communiste, dont il était un ardent militant de longue date. Il est tombé avec le sourire et le mot vive la France aux lèvres.
Le groupe Maurice Pagnon
L’action s’amplifia, des passages clandestins aux sabotages de la machine de guerre au service de l’ennemi. Le 7 mars 1942 Pierre Semard né à Bragny-sur-Saône Secrétaire Général de la Fédération CGT des cheminots, fut fusillé par l'occupant. Cette exécution mobilisa l’ensemble des cheminots contre l’occupant et déclencha des sabotages de toute nature. Pierre Georges, alias « Colonel Fabien » et Pierre Durand vinrent à Dole organiser le groupe « F.T.P [1] Ville » en 1943. Ce groupe était dirigé par Maurice Pagnon. Il effectua de nombreux déraillements, notamment sous le tunnel de Champvans, le 7 janvier 1944 à Rochefort, Foucherans, etc… ainsi que des actions contre les écluses de la « Prise d’eau » et de « Bons repos ». À la suite d’un travail de police, ce groupe »ville » fut localisé et des arrestations s’en suivirent. Le responsable de ce groupe Maurice Pagnon, Bernard Oudot, Pierre Conreux deux cheminots appartenant au groupe « ville » et Gilbert Poulet furent arrêtés. Roger Monge et Robert Pagnon échappèrent à l’arrestation. Maurice Pagnon blessé par balle au cours de son arrestation le 24 février 1944, fut transféré à Dijon où il succombera sous la torture le 10 mars 1944. Gilbert Poulet, Pierre Conreux et Bernard Oudot furent arrêtés le 18 février 1944. Incarcérés à la Butte à Besançon, ils furent fusillés à la Citadelle, respectivement les 23, 24 mars 1944 et le 28 avril 1944.
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