RIGLET Louis
RIGLET Louis
Menuisier à VILLENEUVE SAINT GEORGES
Date de naissance : 25 février 1910
Lieu de naissance : VARZY (58)
Date de décès : 4 avril 1944
Lieu de décès : AUXERRE (89) à la prison
Circonstances : Mort sous la torture
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Le Maitron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l'Atelier, 2003
BOURSIER Jean-Yves, Mémoire et engagement,1993. VINCENT Alain, La bataille du rail à Laroche-Migennes, 1996. BAILLY Robert, La Croix de Saint-André, 1981 ; Si la Résistance m'était contée, 1990 ; Ceux qui ont fait la Résistance vous parlent, 1992. Archives départementales de l'Yonne, dossier 1W102.
LOUIS RIGLET.
Embauché en novembre 1936 aux ateliers PLM de Villeneuve-Saint-Georges un ouvrier menuisier qui, par son courage et sa personnalité exceptionnels, va devenir l'acteur n° 1 dans la bataille du rail. Son père Emile, Nivernais d'origine, et sa mère, née à Sainpuits, se sont installés, après la guerre de 1914, à Auxerre où Louis fréquente l'école communale de la rue du Pont ; à 14 ans, il commence un apprentissage de charron chez Delinon,
rue Saint-Pèlerin. Compagnon charpentier, il travaille dans diverses entreprises du chef-lieu. C'est à Auxerre aussi qu'il se marie à 18 ans, en 1928, avec Louise Quenardelle, serveuse au Chalet de l'Arquebuse. Louis aime la vie : musicien à la fanfare l'Indépendance auxerroise, il taquine aussi l'accordéon. Route de Chablis, il a construit une petite maison pour passer les jours de congé avec ses deux fillettes, il y a aussi creusé une petite cave ; c'est un bon ouvrier, amateur de joies simples, que les événements de 1936 ont converti au syndicalisme.
Dès son arrivée au dépôt, il s'associe à Georges Chabanna pour constituer un groupe FTP ; il s'acquitte de diverses missions : diffusion de tracts, aide à un réseau d'évasion, récupération d'armes. En janvier 1943, Chabanna est arrêté et déporté.
Riglet prend conscience que la lutte doit s'intensifier ; il faut à la fois nuire aux activités allemandes par des sabotages et susciter chez les Français un sursaut pour redonner espoir. Dans cet esprit, il organise, en février 1943, l'incendie d'une usine de filets de camouflage installée à Migennes. Cette action spectaculaire renforce la crédibilité de la Résistance locale. Ses objectifs ont quatre volets : la désorganisation du service par de petits sabotages, les déraillements, la destruction des machines et des actions hors chemin de fer
(comme le dynamitage d'écluses su r les canaux).18 locomotives sautent Suscités par Riglet ou le groupe gaulliste Bayard, les sabotages quotidiens visent à paralyser le trafic ! ce sont notamment les grippages d'essieux de locomotives : jusqu'à 60 par jour ! Pour ces actes comme pour les déraillements, Riglet délègue à des groupes de volontaires, mais il se réserve les actions les plus spectaculaires et les plus dangereuses. En mars 1943, il se procure, par des voies restées mystérieuses, du plastic, explosif nouveau et malléable et, dès le mois de mai, il endommage gravement en plein jour deux « Pacific », alors les plus prestigieuses des « bêtes humaines ». Le 25 août suivant, avec son fidèle lieutenant Seguinet, ce sont 18 locomotives qu'il fait sauter en quelques heures ! Arrivés dès les premières explosions, les Allemands assistent affolés et impuissants à ce stupéfiant feu d'artifice. Une autre fois, il neutralise pour 48 heures l'approvisionnement en eau des locomotives.
Chacune de ces actions se fait au prix de minutieux préparatifs, en but à des mesures de surveillance toujours plus fortes, le moindre complice démasqué risquant d'être fusillé sur le champ. Le sang-froid, la dextérité de Riglet, le magnétisme de son regard et la chaleur de son amitié permettent seuls tant de réussites. Il sait aussi frapper psychologiquement : c'est un 11 novembre que saute un transformateur électrique à Migennes ; le 20 septembre 1943, il fête la victoire de Valmy en sabotant trois locomotives en gare de Sens et, le 7 mars 1944, il marque l'anniversaire de la mort de Pierre Semard par un déraillement très meurtrier pour les troupes allemandes. Prudent, solitaire, Riglet sait aussi s'associer avec d'autres groupes de résistants, c'est avec le groupe Victor qu'il mène la destruction d'une partie des ateliers, fin 1943.
Riglet ne parle pas
Tant d'actions ne sauraient toujours demeurer anonymes. Bavardages et mouchardages sont à l'œuvre. Le groupe Bayard prévient Riglet des dangers qu'il court. Mais avant de s'évanouir dans la clandestinité, il veut mener à bien un dernier déraillement, celui du convoi d'un « gros bonnet » nazi. Il n'en a pas le temps ; le 31 mars 1944, la gestapo s'empare de lui. Transféré à la prison d'Auxerre, il est conduit enchaîné auprès des résistants prisonniers. A chaque cellule, refusant de reconnaître le détenu, il est frappé à coup de charbonnettes. Puis c'est la descente dans la salle des tortures de l'hôpital psychiatrique. Affreusement mutilé pendant quatre jours, pas plus que Jean Moulin, celui qui savait tous les secrets de la bataille du rail, n'a parlé. Au point que les Allemands en vinrent à douter de sa responsabilité. Embarrassés, ils convoquent le maire d'Auxerre Jean Moreau ; ils voudraient enterrer au plus vite, à la sauvette, ce pauvre corps disloqué. Le maire s'y oppose et conduit lui-même le deuil. Transférée en 1945 au carré des fusillés, sa dépouille sera rendue aux siens en 1959 et repose désormais dans le caveau familial. De même, c'est dans le quartier Saint-Amâtre où il jouait enfant, que la municipalité fait ériger en 1994 une stèle commémorative.
SOURCE SITE INTERNET in France Saône et Loire
La gare de Laroche-Migennes était pendant l'Occupation le troisième dépôt ferroviaire de France, employant plus de 1500 personnes, et un centre de triage très important, au carrefour de la grande ligne Paris-Lyon-Marseille et de plusieurs lignes secondaires desservant le centre et l'est de la France.
Dès 1941 un noyau de résistance s'est constitué, mais il est démantelé par des arrestations dans l'hiver 1941-1942. Deux groupes de résistants vont rapidement se reconstituer, à partir d'avril 1942, l'un d'obédience communiste, autour de Louis Riglet, l'autre, rattaché au groupe Bayard (Libération-Nord) de Joigny, autour de Roger Varrey et Henri Pannequin. Ces deux groupes de cheminots, qui s'ignorent au départ et agissent de façon séparée, vont mener des actions conjointes à partir de l'été 1943.
Pour éviter de se faire repérer, les deux groupes vont plutôt orienter leur action, à l'automne et dans l'hiver 1943, vers des sabotages de voies ferrées, mais la surveillance se resserre et, à la suite de bavardages imprudents, va aboutir à l'arrestation de Louis Riglet, le 31 mars 1944, et de Roger Varrey, quelques jours plus tard, ce qui va désorganiser durablement l'action résistante à la gare de Laroche-Migennes.
louis RIGLET
1835 - 1920
Né le 25.02.1910 à Varzy, mort le 4.04.1944 à Auxerre, résistant arrêté en 1944 et torturé à mort par la Gestapo
Banquier, au conseil d'administration du PLM de ? à 1920 (Décision de conseil municipal du 17.03.1945)
Fusillé par les nazis (inscription inexacte de la plaque).
Doutant finalement de sa responsabilité, ses tortionnaires nazis convoquèrent le maire d'Auxerre, Jean MOREAU, pour qu'il fasse enterrer sans bruit le corps mutilé de leur victime. Celui-ci refusa et conduisit le deuil. Transféré au carré des fusillés en 1945, la dépouille de Louis RIGLET fut rendue à la famille en 1959.
Porté sur la plaque commémorative du pignon Paris du Bâtiment Voyageurs de Laroche-Migennes,
Porté sur la plaque commémorative de la façade Lyon du B.O.T. du dépôt de Laroche,
Porté sur la plaque commémorative du 1er arrondissement Traction située dans l'entrée du Centre Henri-LANG, entrée du PAR-LGV,
Entré à la Compagnie en 1936, Charron au dépôt de Laroche, arrivé à Laroche en avril 1942, il s'associa à Georges CHABANNA pour constituer un groupe FTPF
Une stèle commémorative élevée en 1994 dans le quartier Saint-Gervais à Auxerre, ex-Rue (Rodolphe) Hottinguer,
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