SARETE Jean
SARÊTE Jean
Apprenti à TOURS (37)
Date de naissance : 4 novembre 1908
Lieu de naissance : PERIGUEUX (24)
Date de décès : 2 mai 1945
Lieu de décès : sur le bateau CAP ACORNA Baie de Neustadt (Allemagne)
Circonstances : Mort en Déportation
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Site des Cheminots Apprentis : http://gparam.free.fr/index2.html
voir le site http://la2gm.unblog.fr/les-marches-de-la-mort-et-le-bois-de-below/ sur les "marches de la mort "
Contact avec son fils , Jacques, que nous remercions vivement
Le Maitron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l'Atelier, 2003
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NOTE BIOGRAPHIQUE CONCERNANT
Jean SARETE
Mort en déportation le 2 Mai 1945
1908 : Naissance à PERIGUEUX (24), le 4 Novembre)
1924 à 1927 : Apprentissage à la Compagnie de Chemin de fer P.O. (Ajusteur Electricien)
1928 à 1929 : Service Militaire à la base aérienne d'AVORD (18)
1929 : Réintégration à la Compagnie P.O.(future SNCF) à PARIS-MASSENA
1930 : 30 Juin. Mariage avec Lucienne MORAND
1931 : Mutation à TOURS (37). Travail au Magasin Général P.O.
1932 : Achat d'une maison à TOURS (le couple la répare).
1935 : 15 Octobre : naissance du fils Jacques (restera fils unique).
1937 : Mutation au Dépôt des Machines à ST.PIERRE DES CORPS (37).
Jean SARETE suit des cours de formation professionnelle.
1939 : Agrandissement et surélévation de la maison achetée en 1937.
1941 : Entre au Service Vapeur et est nommé Mécanicien de Route.
1942 : Est nommé Conducteur Electricien.
Entre en Résistance. (Il se livre d'abord à des actions individuelles)
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Est nommé Chef de Réserve (Sous-Chef de Dépôt) au Dépôt de St. Pierre des Corps.
S'affilie au Réseau AKAK (sous le pseudonyme de « Bernard ») (Son action, outre les sabotages, consistera à fournir aux Américains, par le biais dun réseau, la composition des trains Allemands circulant dans la zône Tours – St-Pierre- des-Corps).
21 Mai 1944 : Destruction de la maison lors du gros bombardement sur Tours dans la nuit du 20 au 21 Mai.
22 Juin 1944 : Arrestation de « Roland », Chef du Réseau AKAK (Il sera libéré le 9 Août, mais personne ne prévient Jean SARETE de cet événement)
7 Juillet 1944 : Arrestation de Jean SARETE par la GESTAPO. Est transféré à la prison
de TOURS, où il est interrogé et torturé. (Dossier GESTAPO N° 12 769)
10 Août 1944 : Extrait de la prison et mis dans un train qui stationnera toute la nuit dans le triage de la gare de St. Pierre des Corps sans que personne ne tente rien. Le convoi partira vers 1h du matin dans la nuit du 10 au 11 Aoüt.
11 Août 1944 : Départ pour l'Allemagne. (à 1h du matin le 11 Août)
15 Août 1944 : Arrivée à BELFORT. (Date probable).
29 Août 1944 : Départ de BELFORT pour l'Allemagne.
1er Septembre 1944 : Arrivée au Camp de Concentration de NEUNGAMME.
Jean SARETE n'y est probablement resté que peu de temps (« quarantaine » minimum de 15 jours) ayant été affecté à la base sous marine (arsenal) de de WILHEMSHAVEN en tant que tourneur, dans le cadre du Kommando « Banter Strass » - Block 3, (devenu 4 par la suite), (Alter Banter Weg). Il y passera 8 mois).
5 – 6 Avril 1945 : Evacuation de la Base de WILHEMSHAVEN (Convoi de déportés à pied) et marche vers LUBECK.
16 ou 17 Avril 1945 : Jean SARETE, épuisé, est chargé avec une centaine d'autres déportés dans des wagons à marchandises (plats dit un témoignage) en gare de BREMERVOERDE, à destination de HAMBOURG. Il est ensuite perdu de vue par ses camarades qui effectueront d'hallucinants périples, certains parvenant à HAMBOURG, d'autres se retrouvant au Camp de SAMBOSTEL où quelques survivants furent libérés par les Alliés.
20 à 29 Avril 1945 Marge de dates entre lesquelles Jean a pû arriver à Lubeck.
27 à 29 Avril 1945 Marge de dates du transfert de Jean SARETE sur le CAP ARCONA. (Le ARCONA n'est en tout état de cause arrivé dans la baie de Lubeck que le 14 Avril,et n'a commencé à prendre des déportés à son bord que le 27 Avril.
2 Mai 1945 – 15h10 : Décès de Jean SARETE à bord du CAP ARCONA des suites d'une entérocolite.
(Ainsi qu'en fait foi la dépêche des la Croix-Rouge de Genève du 16 Octobre 1945, sous le N° de déporté 43.229 au camp de Neuengamme)
Nota : l'acte de décès officiel ne fut finalement fourni par la Mairie de Neustadt que le 31 Mai 1948. Il porte le décès au 3 Mai à 16h00, moment du naufrage du Cap Arcona . On se demande pourquoi… C'est la dépêche de la Croix-Rouge qui est dans la vérité, compte tenu de ses précisions) Par ailleurs, lors de la restitution de la chevalière et de l'alliance de Jean après la guerre par le Ministère des Anciens Combattants ( Service des transferts de Fonds), cette restitution se fit sous le n° de déporté 43.699, lequel serait, paraît-il Le bon… Cette discordance n'est pas encore éclaircie…
3 mai 1945 – matin Transfert à NEUSTADT, par chaloupe, des morts de la veille, dont Jean SARETE.
(NDR – Février 2013 : Aucune preuve – Seule la logique des événements permet cette explication.)
(Voir livre pour plus de détail)
3 Mai 1945 – 16h00 : Bombardement, incendie, destruction et naufrage du CAP ARCONA et du
THIELBECK par la chasse aérienne Anglaise qui ignorait que plusieurs milliers de déportés s'y trouvaient…
? Mai 1945 (date inconnue) : inhumation de Jean SARETE avec 17 autres Français décédés avant le naufrage dans une petite fosse commune au cimetière Nord de NEUSTADT.
Ce n'est que le 30 Octobre 1945 que la famille a été avisée du décès de Jean SARETE.
Ce n'est qu'en 1954, grâce au voyage en Allemagne de la famille SARETE, et aux recherches qu'elle a ensuite effectuées, que le lieu d'inhumation a pu être déterminé.
Malgré les renseignements fournis lorsque les corps furent relevés, l'identification de celui de Jean SARETE ne fut pas possible faute de signes distinctifs.
Finalement, tous les restes des malheureux perdus dans la baie de Lubeck furent regroupés dans un cimetière spécial à HAFFKRUG (à quelques kilomètres au Sud Ouest de NEUSTADT). Jean SARETE y serait… y serait, car la famille n'a jamais été prévenue de l'exhumation des corps à NEUSTADT, et de leur ré-inhumation à HAFFKRUG…
Un nouveau voyage en Allemagne dans les années 60 permit seulement de se recueillir dans ce nouveau cimetière de HAFFKRUG…
A l'entrée du cimetière, une simple plaque signale, en plusieurs langues :
Aux Morts de la catastrophe du CAP ARCONA et du THIELBECK dans la baie de NEUSTADT, le 3 Mai 1945 .
CITATIONS ET DECORATIONS
Par Décision N° 1047 du 27 Juillet 1945, le Général de Gaulle, Président du Gouvernement Provisoire de la République Française citait Jean Sarête à l'Ordre du Corps d'Armée en tant que membre des Forces Françaises Combattantes, et lui attribuait la Croix de Guerre 1939 avec Etoile de Vermeil.
Voici le texte de la citation:
"Agent de renseignements d'élite, qui a porté très haut le sens du devoir envers la Patrie, par son courage, sa volonté tenace, en dépit d'une surveillance étroite de l'ennemi, est parvenu à saboter et à identifier toute l'activité ferroviaire de la Gare de Saint-Pierre-des-Corps.
Sa maison étant détruite par un bombardement Allié, a poursuivi la lutte avec encore plus d'acharnement.
Arrêté par la Gestapo le 6 Juillet 1944, a été déporté à Wilhenshaffen, et a disparu".
La citation était signée pour ordre par le Général JUIN
Le 3 Octobre 1945, Attestation de la Présidence du Gouvernement Provisoire de la République Française ; Le Colonel Dulac, Chef du Service de la France Combattante, certifie que Monsieur SARETE jean est lié au service en vertu du décret 366, qu'il appartient à la D.G.E.R. en qualité de chargé de mission de 3ème classe (grade d'assimilation correspondant : Sous- Lieutenant) et que son dossier est constitué en vue d'homologation pour être soumis à la commission.
Par décret du 10 Octobre 1946 du Ministère des Armées, Délégation Générale FFCI, l'homologation au grade de Sous/Lieutenant au titre posthume est prononcée en faveur de Jean Sarête, avec prise de rang au 1et Juin 1944.
Attribution à Jean, à titre posthume le 2 Octobre 1946, par le Lieutenant Général LEE, de la Medal of Freedom , avec la citation suivante ;
« Jean Sarête, Lieutenant, French Army, attached to the Office of Stratégic Services Détachment, Méditerranean Theater of Opérations, for exceptionally meritorious conduct in the performance of outstanding services in Southern France from March 1944 to August 1944. Lieutenant Sarête, at almost constant peril of his life, performed outstanding services in connection with préparations for the Allied Landing in Southern France until his capture by the Germans.»
Par décret du 11 Mars 1947, la Médaille de la Resistance Française est attribuée, à titre posthume, à Jean Sarête, par le Grand Chancelier de l'Ordre de la Libération.
Le 2 Juillet 1948, certificat du Ministère des Prisonniers Déportés et Réfugiés, attestant que « Jean Sarête, né le 4 Novembre 1908 à Périgueux (Dordogne) a été déporté politique au camp de NEUENGAMME LE 7 Juillet 1944, et n'a pas encore été rapatrié à ce jour »
Le 10 Août 1949, par décision n°816 bis, Le Secrétaire d'Etat aux Forces Armées « Guerre » Max Lejeune, cite à l'Ordre du Corps d'Armée, à titre posthume, Jean Sarête. Citation : « Agent de renseignement de haute valeur morale, a exécuté de nombreux sabotages dans la gare et le Dépôt de Saint-Pierre-des-Corps, malgré une surveillance constamment accrue. A fait preuve de sang-froid et d'audace dans des circonstances extrêmement périlleuses. Arrêté par la Gestapo le 6 Juillet 1944, déporté en Allemagne le 7 Juillet 1944 est décédé le 3 Mai 1945 dans la baie de Lubeck »
Cette citation comporte l'attribution de la Croix de Guerre avec Etoile de Vermeil.
Le 6 Décembre 1949, attestation d'appartenance aux FFC, par le Secrétariat d'Etat aux Forces Armées : « Jean Sarête né le 4.11.1908 a signé un contrat d'engagement en application du décret 366 du 25 Juillet 1942. Réseau : AKAK. Arrêté le 8/7/44. Décédé le 2/5/45.
Les services accomplis comme agent P2 comptent du 1/1/44 au 2.5.45 en qualité de Chargé de mission de 3ème classe. Grade correspondant : Sous Lieutenant. »
Le 10 Décembre 1949, par décret du même jour, le Président de la République Vincent Auriol nomme Chevalier de la Legion d'Honneur, à titre posthume, Monsieur Sarête Jean, Sous Lieutenant, Mort pour la France.
La nomination est signée par le Grand Chancelier de la Légion d'Honneur, le Général Dassault.
Jacques SARETE, fils de Jean SARETE
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MAJ du 22 juin 2011 : Source " Notre Métier "
Article ci dessous et photo
MAJ du 15 octobre 2011 : Source le Fils de Jean
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SARETE Jean.
Né le 4 novembre 1908 à Périgueux (Dordogne), mort en déportation fin avril 1945 ; cheminot ; résistant.
Ancien apprenti PO, après son service militaire, Jean Sarété entra dans l'entreprise Rimailho (répération de matériel ferroviaire), puis en 1929 à la Compagnie des chemins de fer à Paris-Masséna. En 1935, il intégra le dépôt de Saint-Pierre-des-Corps (Indreet- Loire) comme mécanicien vapeur et conducteur électricien.
En 1942 il passa avec succès l'examen de chef de réserve et exerça jusqu'à son arrestation les fonctions de « sous-chef de feuilles » (sous-chef de dépôt).
Début 1942, il adhéra au réseau AKAK sous le nom de Bernard. Son épouse ne devait connaître réellement ses activités que trois mois avant son arrestation. Alors elle l'aida en recopiant les renseignements qu'il recueillait sur toute l'activité ferroviaire des convois allemands à la gare de Saint-Pierre-des-Corps, en dépit de la surveillance étroite de l'ennemi.
Arrêté le 7 juillet 1944 par la Gestapo à son domicile, 13, rue Jules Grévy à Tours, il fut interné à la prison de Tours, torturé puis déporté au camp de Neuengamme sur la rive droite de l'Elbe, au milieu des marais, à 25 km de Hambourg, le 11 août 1944.
Fin avril 1945, devant l'avance alliée, les nazis évacuèrent les camps de la mort et entassèrent 1 200 déportés dans trois bateaux dont le « Cap Arcona » stationnés dans la baie de Lübeck (Allemagne), Jean Sarété fut répertorié sur le livre de bord de ce bateau, mais en réalité il mourut d'épuisement et des sévices reçus pendant 85 kms de marche à pied avant de l'atteindre.
Jean Sarété, dont une rue de Saint-Pierre-des-Corps porte le nom, fut marié et père d'un enfant.
In : Le Maitron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l'Atelier, 2003
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