RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

SICARD Gabriel Edouard

SICARD Gabriel Edouard

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Cheminot à CASTRES (81)

 

 

Date de naissance : 04 décembre 1921

Lieu de naissance : Capdenac Gare (12)

Date de décès : 08 aout 1944

Lieu de décès ; LACAZE  (81)

Circonstances : FFI tué aux combats de la Libération

 

 

Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice

 

Relevé de la Plaque de la gare de CASTRES  81

Notre Métier N° 86 du 27 déc.1946   article Inauguration plaque Castres

SGA  Mdh Cote du dossier   AC-21P-156140

Site Internet mémorial GENWEB pour la photo

Site Internet http://ajl.celeonet.fr/docs/chantier44.pdf un maquis juif dans le  maquis de Vabre

 

 

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Engagé, en tant que réfractaire au STO, dans le "Maquis de Vabre"

http://ajl.celeonet.fr/docs/chantier44.pdf

UN MAQUIS JUIF DANS LE  MAQUIS DE VABRE

LA MALQUIERE

          

La plupart des cadres E.I.F. du Chantier des Ormes – anciens officiers de l’armée française –prirent la décision d’entrer dans la Résistance. Ils s’installèrent vers le 15 décembre 1943, à la Malquière, commune de Viane, une ferme isolée à demi-ruinée. On y trouve Robert Gamzon qui prend le nom de Lagnès, Gilbert Bloch qui devient le Lieutenant Patrick, Adrien Gensburger, Roger Bloch, Jean et Roger Gotshaux, Pierre Kauffmann, Maurice Bernshon, Jean-Louis Lévy, Jean-Paul Nathan, etc. « C’était un maquis pas tout à fait comme les autres dont la singularité tenait à ce qu’il était formé à l’origine exclusivement de juifs, la plupart

venant des E.I.F.

1944

4 janvier : 13 personnes juives sont arrêtées à l’hôtel Maurel de Labessonnié et 2 sont abattues. Le maquis juif décida de « voler les armes » d’un parachutage qui avait eu lieu à  Lautrec, au Causse, et qu’on avait cachées au moulin de Combelasse. C’est grâce à ce kidnapping sans gloire que le maquis E.I.F. put se constituer réellement

. Fin avril, devenus trop nombreux et étant isolés, le maquis de la Malquière, déménagea alors dans deux fermes abandonnées : la Roque, au-dessus de Lacaze, non loin de St Jean del Frech, et Lacado. Ils s’agrégèrent au maquis de Vabre dirigé par Guy de Rouville dit  Pol Roux et par Henri Combes, dit capitaine Campagne, adjoint au maire de Vabre, M. Gourc.  Il formèrent la 2e compagnie dite  Marc Haguenau, en souvenir de ce chef E.I.F. torturé à Grenoble  par la Gestapo, et qui, pour ne pas parler, se défenestra. Cette Compagnie, dirigée par  le commandant Lagnès (Robert Gamzon) comprenait trois sections : la première avec Adrien Gensburger  à Lacado, la deuxième avec Gilbert Bloch à la Roque. La troisième était sous la responsabilité du lieutenant Roger Cahen. Sur les onze officiers, dix étaient juifs. Neuf aussi étaient juifs parmi les onze sous-officiers. Sur les 115 hommes : 67 juifs. Au total : 138

maquisards dont 87 juifs.

 Lacado était un groupe entièrement sioniste. Ambiance scoute.

« Je me souviens particulièrement de Gilbert Bloch qui anima magnifiquement la cérémonie

pascale du Séder. Ma fiancée, Edith, était également des nôtres ». « Les vendredis soirs, il

régnait une atmosphère de prière, de préparation au retour en Terre Sainte. »

. L’esprit qui régna au sein de la Compagnie est unique dans l’histoire de la Résistance française : concilier les nécessités du combat avec une vie juive intense, organisation des veillées sabbatique avec commentaires bibliques et chants traditionnels

.  16 mai 1944 : Léo Cohn est arrêté à Toulouse alors qu’il conduisait un groupe pour le faire passer clandestinement en Espagne. Il fut envoyé au camp de Drancy et de là à Auschwitz où il mourut d’épuisement. Il devait prendre la tête d’un convoi de jeunes scouts pur combattre en Palestine dans la Légion Etrangère. Ses filles partiront en Terre Sainte.

 6 juin : débarquement Allié en Normandie

LE DERNIER PARACHUTAGE :

Le soir du 7 août,  à la tombée de la nuit, eut lieu le dernier parachutage sur le terrain dit Virgule, près de Saussonnière. Henri Lagnès, dirige les opérations avec l’aide du lieutenant Adrien Gensburger du maquis de Lacado et du Lieutenant Patrick du maquis de la Roque. Le lendemain matin 8 août, une attaque est dirigée par les Allemands. Le lieutenant Patrick, 24 ans, est tué au tournant du chemin creux qui descend de la route jusqu’à la Roque, au pied d’un gros chêne qui porta longtemps les marques des balles des auto-mitrailleuses allemandes 46. On trouva sur lui le psautier qui ne le quittait jamais.

Quatre autres maquisards furent tués au-dessus de la Sautié commune de Lacaze, au fond d’un pré dit « la Draille », dans des surgeons de châtaigniers, auprès de deux noyers, au lieu-dit « la Pinsoro », là où le pré se rétrécit et qu’on appelle « l’Escanadou ». Ils furent achevés d’une balle dans la nuque.

C’étaient : Roger Gotshaux, 31 ans (et non pas 21 comme il est porté sur la stèle) - lui aussi                                                venait des Ormes, Rodolphe Horowitz, un israélite de 18 ans, Gabriel Sicard, 23 ans, de Prades et Henri Bernard, 24 ans, de Lespignan.

 

Un autre, Idelfino Cavaliero, 24 ans, fut tué en bas, près du transformateur de la Sautié : c’était un alsacien réfugié à Viane. On ne retrouva les corps que le surlendemain. Le 9 août, à la tombée de la nuit on les mit sur une charrette à vaches et, depuis la Sautié on les  transporta dans la remise de M. Curvale au Moulin du Mas. Lucie Curvale, Maria Culié et Mme Pétinarie, la femme du charbonnier, les lavèrent. L’enterrement eut lieu le lendemain à Viane. Seul aujourd’hui, Gilbert Bloch qui n’avait pas de famille, repose dans ce petit cimetière. Une stèle commémorative sera inaugurée à cet endroit en 1945. Comme les Grecs nous l’on dit : « Les héros ne meurent pas, ils vont rejoindre les étoiles pour éclairer notre firmament et guider notre route ».

7 Mardi 15 août : débarquement des Forces Alliées en Provence. Le soir du samedi 19 août, le maquis, sous les ordres du Commandant Dunoyer de Segonzac et de Robert Gamzon, attaque et stoppe en pleine campagne, près de Labruguière, un train blindé se rendant de Mazamet à Castres, « puissamment armé », doté entre autres de 5 canons de 20 mm à tir rapide. Les Allemands se rendirent. Paul Nisand, un aumônier israélite comme Léo Cohn, faisant le compte des prisonniers, répétait en allant d’un wagon à l’autre :  « Ich bin Jude … Je suis Juif ! » Les ennemis étaient interloqués ! Et Hubert Beuve Méry, le futur fondateur du « Monde » qui s’était caché à Pratlong en juillet 44, rapportant cet événement dont il fut le témoin, termine son article paru le 8 octobre 1944 dans le « Temps Présent » par ces mots : « Je devais ce témoignage à des camarades obscurément tombés, pour aider la France à reconnaître les siens. Son texte a été déposé à Jérusalem au mémorial de Yad Vachem.

. Deux jours après, le lundi 21 août, c’était la libération de Castres. Alors qu’il entrait dans la ville, à la tête de son escadron, Robert Gamzon est très grièvement blessé dans un accident d’auto. En 1945, il écrira dans le Cahier n°1 des Eclaireurs Israélites ces paroles qui cristallisent ce qui a été vécu au Chantier Rural des Ormes : « Le scoutisme Eclaireur Israélite, par ses réalisations durant ces 4 années, a montré qu’il était une méthode d’éducation complète qui a su créer des gars solides qui n’ont pas eu peur, ni de la vie dure, ni de la mort.  Si nous sommes vivants et libres c’est parce que nous avons quelque chose à faire, une mission à accomplir. Alors seulement en donnant notre vie dans la vie, nous serons dignes de nos frères qui ont donné leur vie dans la mort » .

EPILOGUE : Léo Cohn est mort à Auschwitz en 1944. André Lyon Caen avait créé  en Afrique Centrale une exploitation spécialisée dans la culture de l’arachide. Il décéda avec sa femme et ses cinq enfants dans un accident d’avion lors d’un de ses retours en France. Robert Gamzon, parti en Israël avec sa famille, s’est tué accidentellement en 1961.

Estampes : 3 maisons en 1601…aujourd’hui un monceau de ruines… 

La Roucarié : des pans de murs, des toitures effondrées…

Lagrasse : on revoit encore la même cuisine où Robert Gamzon, couvert de neige, arriva un

soir de novembre 1940.

Les dépendances des Ormes : tout a été conservé avec des réaménagements intérieurs. Des

adultes handicapés l’entretiennent et y vivent avec leurs éducateurs. La vie continue.

Le château des Ormes baigne toujours dans la lumière.

Je puis témoigner enfin pour l’avoir entendu plusieurs fois de leur bouche : « Notre séjour aux Ormes a été l’un des plus beaux moments de notre vie ».

In LE CHANTIER RURAL DES ORMES (1940 – 1944) DEUXIEME PERIODE : AUTOMNE  42 – ETE 44. Abbé André MAYNADIER http://ajl.celeonet.fr/docs/chantier44.pdf

 



27/05/2013
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