RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

TOLOSANO Jean

TOLOSANO Jean

 

 

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Cheminot à NICE (06) 

 

Date de naissance : 16 novembre 1907       

Lieu de naissance : Roquebrune Cap Martin (06)

Date de décès : 12 aout 1944

Lieu de décès : SOSPEL  (06)

Circonstances : Fusillé

 

Méthode de recherches Rail & Mémoire pour cette notice :

 

Relevé de la plaque SNCF de NICE  (06) voir > NICE (06) Avant et Après

Cliquer   >    https://railetmemoire.blog4ever.com/nice-06-avant-et-apres

Jean-Louis PANICACCI, "Les lieux de mémoire de la deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes", Collection Actual, Editions Serre, Nice, 1997, pages 23-24 et Musée de la résistance azuréenne, « La répression de la résistance par Vichy, par les occupants dans les Alpes-Maritimes »,

Site Internet Mémorial GenWeb

Site Internet http://resistance.azur.free.fr/dossier/sospel.htm

SGA DMPA Caen ; cote du dossier AC21P402944

 

 

 

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Jean TOLOSANO était Cheminot en gare de Nice. Ainsi que son camaradeAlphonse ROSTAGNI  ( VOIR CETTE NOTICE  )  >  https://railetmemoire.blog4ever.com/rostagni-alphonse

  Il était Résistant,  il faisait partie du maquis Franco-Italien du Grammondo, il fut fait fait prisonnier avec ses camarades et torturés pendant 3 jours par les douaniers allemands à la caserne Salel à Sospel (06) – Tous furent fusillés  par les allemands le 14 aout  1944.

 

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Monument de sospel avec photo en medaillon

 

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Le maquis franco-italien Franco-Italien du Grammondo est attaqué par les fascistes et les allemands en juillet 1944

 Il se scinde en deux groupes dont l’un se replie à l’Albarea à Sospel (06)

 Un prétendu déserteur tchèque de l’armée allemande les rejoint Il s’agit en fait d’un espion, le sous-officier SWARK, qui guide les allemands pour attaquer le maquis de l’Albarea le 9 août 1944 - Sauro DARDONE et Giovanni VESQUO sont tués - Emilio PIZZOL, blessé, décède à Vintimille le 11 août - trois se cachent puis s’enfuient : Domenico FERRARO, Giuseppe ORENGO et Nadino GANDOLFI, les deux derniers décèdent le 2 septembre au cours d’une traversée en mer des lignes allemandes - 17 autres sont faits prisonniers - Les prisonniers sont torturés pendant 3 jours par les douaniers allemands à la caserne Salel à Sospel (06) ? 15 sont transportés à travers Sospel (06) par voiture hippomobile bâchée jusque dans la cour de la coopérative de Sospel (06) où ils sont fusillés attachés par groupe de trois ? Les deux derniers prisonniers (Bruno BELLON et Mario RONCELLO) sont fusillés à des dates et dans des lieux restés inconnus  Un carré des fusillés est aménagé dans la cour de coopérative de Sospel (06) Il comporte deux plaques non nominatives inaugurées en 1945 (française) et en 1949 (italienne) et une plaque nominative franco-italienne inaugurée en 1994  Une stèle commémorative avec photographies se trouve également au cimetière de Sospel (06)

Une plaque y est également apposée pour évoquer la mémoire du caporal RONCELLI (patronyme de la mère de Mario TIRONI) –

Source : Jean-Louis PANICACCI, ""Les lieux de mémoire de la deuxième guerre mondiale dans les Alpes-Maritimes"", Collection Actual, Editions Serre, Nice, 1997, pages 23-24, Musée de la résistance azuréenne, « La répression de la résistance par Vichy et par les occupants dans les Alpes-Maritimes », documents, témoignages, recherches n°31 et Musée de la résistance azuréenne, « Le maquis franco-italien de l’Albarea et le drame de Sospel  », documents, témoignages, recherches."

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Le drame de Sospel

Recherches de Benoît Gaziello

http://resistance.azur.free.fr/dossier/sospel.htm

La capture

Dans la nuit du jeudi 3 août 1944, les troupes allemandes du bassin de Sospel sont en alerte. Un grand déploiement s’effectue très tôt le matin du 4 août. Des éléments partent de Sospel pour Castillon, via le Scuvion, le Razet, Roulabre, la Baisse, Albaréa ; d’autres par Pian German. Toute la partie haute de la montagne est bouclée.

 

Deux autre groupes partent du chemin vicinal Sospel-Castellar, d’autres montent par le chemin de Suez, la Valette et l’encerclement est définitif. L’opération est soigneusement montée par des stratèges [5].

 

Au lever du jour, l’attaque commence. Les maquisard sont surpris : beaucoup dorment encore. Ils sont dans l’impossibilité de se défendre. Cela commence par un arrosage d’armes automatiques et de lance-grenades. Certains maquisards tentent de résister et font le coup de feu, mais les forces en présence sont trop inégales. D’autres tentent de fuir, hélas sans succès.

Deux maquisard se terrent dans la paille, celle-ci brûlera sur eux, mais ils échapperont ainsi à la capture et à la mort. Deux maquisards sont tués lors du combat : Uora Dardone et Giovanni Vesquo [6].

 

Les Allemands, par porte-voix, demandent aux survivants de se rendre et de déposer les armes. N’ayant pas le choix, ils obéissent. Ils ne se doutent pas du sort qui leur est réservé. Mais d’abord les nazis leur font enlever les chaussures et leur attachent les mains derrière le dos. Ils sont emmenés, pieds nus sur le sentier pierreux et plein d’épines. Deux heures après, ils font leur entrée dans Sospel où ils sont internés à la caserne Salel. Les portes de l’enfer se referment sur eux !

 

Le calvaire

 

La longue agonie commence. Interrogatoires musclés de jour et ne nuit, sans manger ni boire, tortures, coups assénés en permanence avec un gros gourdin de bois vert dont l’écorce éclate, s’arrache et se couvre de sang…

Les Sospellois et les Sospelloises qui vécurent ces moments ont encore en mémoire les plaintes, les cris de douleir, les hurlements de souffrance, les appels au secours qui parvenaient à leurs oreilles, et leur donnaient le frisson de la peur.

 

Cet ignoble traitement dura plus de huit jours. Le maire de l’époque, M. Domérégo, fit une démarche auprès de l’occupant afin que cesse ce supplice. Rien n’y fit, les barbares refusèrent. Tous les raffinements de la cruauté furent mis en œuvre, et pour conclure, les barbares annonçaient à leurs victimes qu’elles étaient libres et qu’elles pouvaient partir.

 

Se tenant les uns aux autres, les maquisards se dirigèrent vers la sortie. Une fois arrivés à mi parcours, les brutes lâchèrent les chiens bergers allemands. Comme des fauves, les bêtes se ruèrent sur les malheureux, plantant leurs crocs puissants, excités par leurs maîtres, sous les rires des troupes du cantonnement.

 

Sous de tels traitements, le manque de soins, le manque de nourriture, et la chaleur du mois d’août aidant, l’infection et la maladie les terrassèrent.

Aussi ce sont des morts-vivants que, ce samedi 12 août 1944, les Allemands chargent sur une voiture hippomobile bâchée, attachés en trois groupes par des cordes.

 

Ces cordes, le jeune Daniel en lavera le sang au bassin de la fontaine, face au garage Michaud, devant l’officier allemand qui lui dit : « Ne les coupez pas, elle serviront pour d’autres » (Peut-être l’Allemand pensait-il à une prochaine attaque sur le maquis de Segra).

 

Entouré par le peloton d’exécution, le sinistre cortège traverse tout Sospel pour se rendre au clos de la coopérative. Il parcourt une ville tremblante de peur, mais qui serre les poings. Volets clos, les femmes se mettent à genoux dans leurs maisons, font le signe de la croix et prient. Pas un cri, pas une plainte ne sort du cercueil ambulant. Dans la cour de la coopérative, les nazis déchargent ces demi-morts qui s’affalent aux pieds des piliers de pierre.

 

La fusillade du peloton assassine ces corps pour la deuxième fois. Ils sont abandonnés sur place. Le jeune Dominique Daniel avait quitté son travail à midi, chez Charles Rey, transporteur, et se rendait chez ses parents. C’est de la maison, pendant le repas, qu’il entend les détonations. Son père dit : « Ils les ont tués ». Dominique sort et gagne la place de la mairie.

 

Le maire, M. Domérégo, sort de celle-ci avec l’officier allemand venu l’informer et lui donner l’ordre d’enlever les corps des quinze maquisards, de faire creuser une fosse commune au cimetière, et de les enterrer sans cercueils, sans cérémonie d’aucune sorte, en ne laissant aucune trace.

 

Dès que le maire aperçoit le jeune Daniel, il l’interpelle, lui ordonne d’aller quérir chez son patron une voiture et des hommes pour charger les morts et les transporter à la chapelle Sainte-Anne, près du cimetière, en attendant que la fosse soit creusée.

 

Une camionnette ayant à son bord Dominique Daniel et le chauffeur Eddy Burzio se rend sur les lieux. Un terrible spectacle les attend. Rendus méconnaissables par les tortures, les quinze corps ensanglantés gisent, entassés les uns sur les autres.

 

Les Sospellois requis, auxquels s’étaient joints Germain Albin, dit «Pascalin», et le garde Le Prompt, eurent du mal à détacher les cordes qui liaient les corps, et qui s’étaient incrustées dans les chairs enflées, puis à les hisser sur le plateau de la camionnette, sur lequel Dominique Daniel était monté pour les aligner. Travail exténuant pour ces hommes, tachés de sang sur leurs mains, leurs visages, leurs vêtements.

 

A la chapelle Saint Anne, où quelques personnes attendaient [7], le chanoine Gouget vint en cachette bénir les corps et dire aux gens de partir : les Allemands avaient pris place autour du cimetière : une trentaine d’hommes en armes, avec deux mitrailleuses. Toute cérémonie aurait été durement réprimée.

 

Le maire avait requis quatre hommes, dont Marius Mior, très jeune lui aussi, qui raconte : « Nous partîmes vers le cimetière avec pics et pelles, et nous mîmes au travail. Tard dans la soirée, la fosse était prête. A la chapelle, les corps avaient reçu une sommaire toilette mortuaire faite par quelques femmes dont Angélique Bosio. Elles allèrent même chercher des linges pour protéger les visages de la terre. Dans la fosse trop étroite, les corps furent serrés les uns contre les autres. Les quinze jeunes patriotes, français et italiens, restaient unis dans la mort, comme ils l’avaient été dans le combat pour la liberté [8].

 

Hélas, pour Sospel et ses habitants, la guerre n’était pas finie, d’autres épreuves les attendaient : la faim, la peur, les bombardements américains puis allemands, les razzias sur les biens et le cheptel, les fusillés et pour finir, l’exode vers l’Italie. Ah, que maudite soit la guerre !

 

Les Allemands quittèrent Sospel le samedi 28 octobre 1944, mais la libération s’arrêta aux portes même de la cité. Il faudra attendre le 25 avril 1945 pour que la liberté et la fin des combat devienne ici une réalité.

 

Benoît Gaziello,

Armée Secrète

F.T.P.F.- F.F.I.

 

Documents-Témoignages-Recherche  publié par le Musée de la Résistance Azuréenne

http://resistance.azur.free.fr                 resistance.azur@free.fr

Douments-Témoignages-Recherche

publié par le Musée de la Résistance Azuréenne
http://resistance.azur.free.fr
resistance.azur@free.fr

 

 

 

 

 

 



08/09/2014
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