VOYER Serge
VOYER Serge
CHEMINOT à VITRY SUR SEINE (94)
Date de naissance : le 16 février
Lieu de naissance : BOURGES (18)
Date de décès : 21 août 1944
Lieu de décès : VITRY SUR SEINE (94)
Circonstances : Fusillé
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice
PAGE 176 « les fusillés du Mont Valérien de Arsène Tchakarian » Article paru dans l'édition du 20 août 2004. DE L’HUMANITE
VOYER Serge, pierre Germain né le 16 février à Bourges , groupe Jean BOCK fusillé au lieu dit « le pont Mazagran » à Vitry sur seine, cheminot
La mobilisation et l’action des ouvriers des ateliers SNCF de Vitry à compter du 14 juillet vont servir de tremplin à la grève insurrectionnelle du 10 août.
Dans la France de 1944, le contrôle et le bon fonctionnement du réseau ferroviaire revêtent une importance vitale pour l’armée allemande. Par son maillage serré du territoire, il est l’outil stratégique indispensable du transport de troupes et de l’approvisionnement en armes et en munitions. Paralyser le réseau ferroviaire est une étape incontournable pour précipiter la libération nationale entamée depuis le débarquement du 6 juin 1944 et assurer la réussite de l’insurrection parisienne. " Pour faire reculer le boche, grève. Pour l’aboutissement de nos revendications, grève. Pour la libération totale et définitive de notre pays, grève. " La grève générale et insurrectionnelle déclenchée par la Fédération des cheminots CGT et l’Union des syndicats de la région parisienne est lancée le 10 août.
Près d’un mois auparavant, le 14 juillet 1944, est marqué par plusieurs défilés patriotiques dans plusieurs villes de banlieue et dans des quartiers de Paris. À Vitry, à l’appel de la CGT, près de six cents ouvriers des ateliers SNCF qu’abrite la ville, débrayent. Drapeau tricolore en tête, ils se dirigent vers le centre ville. Tout au long du parcours des Vitriots se joignent au cortège. La manifestation se dirige maintenant vers Choisy. Au pont Mazagran (actuel pont des Fusillés - NDLR), les cheminots de Masséna, d’Ivry et de Villeneuve-Saint-Georges les rejoignent. La manifestation force un barrage de police et parvient à la statue de Rouget de Lisle. À la hauteur des écoles, le cortège essuie le feu des troupes allemandes. Plusieurs manifestants sont blessés tandis que seize d’entre eux, dont sept cheminots vitriots, sont arrêtés. Le 15 juillet au matin, les ouvriers des ateliers SNCF de Vitry sont à nouveau en grève pour obtenir la libération de leurs camarades. Le mouvement de solidarité s’étend. Des grèves éclatent à Villeneuve-Saint-Georges et au dépôt de La Plaine. Les Allemands procèdent à de nouvelles arrestations qui, loin de décourager le mouvement, contribuent à l’alimenter. Dans les jours qui suivent grèves et débrayages gagnent plusieurs dépôts de la région parisienne. La grève générale menace. Effrayé par cette perspective, le ministre du Transport du gouvernement de la collaboration intervient auprès de l’occupant pour obtenir la clémence et tenter ainsi de désamorcer la crise. Les sept de Vitry sont libérés.
Le 10 août, à 9 heures, les sirènes des ateliers SNCF retentissent. Les groupes de résistants réunissent les cheminots. La grève insurrectionnelle est lancée. Dans la soirée, elle gagne une vingtaine de dépôts SNCF de la région parisienne.
Parallèlement au développement de l’action des cheminots, l’insurrection couve à Vitry. Le 8 août, un comité de libération se constitue au cours d’une réunion clandestine. Le 18 août, les premières barricades fleurissent. Des combats ont lieu sur celle de l’avenue du Moulin-de-Saquet défendue par un détachement de FTP. Les Allemands sont mis en fuite. Le 19 août, les FTP emmenés par Paul Armangot, président du Comité de libération, prennent la mairie.
La journée du 21 août est une journée noire pour la résistance vitriote. Alors qu’ils sont partis distribuer des vivres dans le quartier du Moulin-Vert, Paul Armangot et les frères Poirier sont interceptés par une patrouille allemande. Ils seront fusillés le soir même.
« Les cheminots vont également payer un lourd tribut. Vers quinze heures, sept d’entre eux prennent place dans une camionnette pour se rendre sur un lieu où ils doivent trouver des armes. À proximité des ateliers SNCF, leur véhicule est stoppé par une voiture blindée allemande qui ouvre le feu. Blessés, les cheminots tentent de s’enfuir. Un seul réussit. Charles Heller, Jean Brault, Bernard Lalement, Maurice Bondon, Serge Voyer et Jean Bécot sont rattrapés et immédiatement fusillés. »
Pierre-Henri Lab Article paru dans l'édition du 20 août 2004. DE L’HUMANITE
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