ARPAJOU Robert
ARPAJOU Robert
Cheminot en Gare de Dieppe (76)
Date de naissance : 29 juin 1886
Lieu de naissance : MAUREILLAS (66)
Date de décès : 6 avril 1943
Lieu de décès : SACHSENHAUSEN (Allemagne)
Circonstances : Mort en déportation
Contact avec son petit fils
Le Maitron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l'Atelier, 2003
Livre mémorial de
Mémorial Gen Web
Robert ARPAJOU faisait parti du convoi I 74 parti de Compiègne le 24 janvier 1943 pour Sachsenhausen où il est décédé le 06 04 1943
« Robert Arpajou né en
Il est interné à Compiègne, matricule 1439 et a été affecté au bâtiment 7 chambre 10 cela est attesté par ses carnets de notes (carnets que je songe à scanner et mettre à disposition pour toute étude concernant la vie en camp de concentration).
Durant son enfermement il n' a cessé de s'instruire, lui qui avait commencé de travailler avant 14 ans. Cours d'espéranto, d'espagnol, de math et de géométrie, compta, dessin industriel et le tout d'une écriture nette et régulière qui révèle un désir de ne pas se laisser abattre, de résister à la résignation. Comme d'autres il a gardé espoir aussi infime celui ci fut-il, et malgré la préfiguration d'un sort encore bien plus funeste.
Sources : Arnaud ARPAJOU son petit fils. »
Monsieur
le 12 avril mon père est décédé, et en examinant ses papiers et documents relatifs à l' histoire familiale, j' ai déniché un article de journal consacré à mon grand-père en vue d' élections' probablement les législatives de 36.
Il s'agit bien entendu d'une publication partisane, mais je pense que tous les éléments d'ordre professionnel et politiques émanent directement d'informations collectées auprès de mon aïeul.
Je joins donc la transcription de l'article, mais je n' ai pas déterminé dans quel journal il est paru.
En info complémentaire, je peux vous dire qu'il a probablement servi dans la marine sur le croiseur "D' Entrecasteaux", à l'instar de nombreux élèves de l'école des Mécaniciens de Lorient.
J'ai demandé à mon père de retranscrire la carrière de mon grand-père, ce qu'il a eu le temps de faire peu avant sa mort et j'ai complété le document dont vous trouverez copie ci-après.
Ayant aussi rédigé ces notes à l'attention d'autres personnes,
je vous prie d'excuser la redondance des infos avec ce que je vous ai précédemment écrit.
J'espère que ces quelques indications vous seront utile et renouvelle mes remerciements quant à l'intérêt que vous portez aux actions de vos prédécesseurs.
Je vous ferai parvenir au fur et à mesure de mes recherches les résultats de celles-ci, en souhaitant ne pas prendre trop de temps pour les effectuer Restant à votre disposition, je vous salue
Arnault Arpajou
Camarades électeurs
Le parti communiste présente à vos suffrages, le camarade Arpajou Robert, cheminot.
Né le 29 juin 1886, d' une famille de travailleurs, petit-fils de proscrit, dès l' âge de 13 ans il quitte son pays natal pour gagner sa vie. A 15 ans, ébloui par les affiches dont le Ministère de
Le 7 avril 1903, il est admis avec le numéro 1 à l'école des mécaniciens de
Lorient. Flatté par ce premier succès, il travaille avec enthousiasme, mais malgré son ardeur, pas plus que ses camarades, il n' est exempt de brimades.
Vite désillusionné sur les alléchantes promesses des belles affiches, il fit tout son service en révolté.
Congédié le 30 septembre 1909, il entre à l'arsenal de Brest comme ouvrier ajusteur ; c' est parmi les ouvriers de l' arsenal que se développa sa conscience de classe. Tout de suite syndiqué, il suivit avec assiduité toutes les réunions syndicales.
Pendant la campagne électorale de 1910, Arpajou fut un fervent admirateur de Goude, alors socialite-communiste-collectiviste. Depuis cette époque, alors que son éducateur, de reniement en reniement, est devenu un bourgeois, lui est resté fidèle à la doctrine communiste.
Entré aux chemins de fer, au dépôt de Dieppe , le 18 août 1911, Arpajou reste un militant syndical. Mobilisé le 22 octobre 1914, il n' est libéré que le 20 mai 1919.
Surpris à la tête du syndicat en mai 1920, il est impitoyablement révoqué.
Boycotté par tous les chantiers et usines de Dieppe, il s' improvise commerçant et conquiert la sympathie, la confiance et l' estime de tous ceux qui traitent avec lui, même quand ils ne partagent pas ses idées.
Adhérent au parti communiste en 1921, aprés la scission de Tours, il n' a pas cessé de militer, ne ménageant ni son temps, ni sa peine.
Réintégré aux chemins de fer en 1925, il reprend sa place au syndicat, défendant en toutes circonstance les intérêts de ses camarades.
Tous ceux qui le connaissent intimement ont pu l' apprécier comme un camarade extrêmement sensible envers ceux qui sont dans la misère.
Porte-drapeau du parti communiste dans maintes circonstances, et notamment aux élections législatives de 1932, Arpajou doit rallier sur son nom les suffrages de tous ceux qui reconnaissent dans le programme du parti communiste le seul moyen de sortir de la crise et de faire une France libre, belle et heureuse.
Ceci est une copie d'un article paru dans un journal ou une édition locale,
probablement pour les élections législatives de 1936. »
1886 26 juin naissance à Maureillas (PO)
1903 Lorient école des mécanicien sert sur le croiseur d'Entrecasteaux (?)
1909 est libéré; entre à l' arsenal de Brest, ouvrier ajusteur
1911 Dieppe Chemin de fer, dépôt
1914-1919 mobilisé
1919-1920 Dieppe Chemin de fer, dépôt ?
1920 révoqué pour syndicalisme; devient commerçant (marchand de primeurs)
1921 adhère au PC
1925 réintègre les Chemins de Fer
1932 Porte-drapeau du parti communiste, se présente aux élections législatives
1936 se présente aux élections législatives (cf article)?
1941 suite à sa participation à la résistance contre l'occupant nazi, il est arrêté le 26 juin interné à Compiègne Royallieu, matricule 1439, bat. A7 ch. 10
Il y suit des cours d' esperanto, de maths, de comptabilité, d'espagnol....
7 juin 1942, obtient le diplôme de meilleur damiste du bat A2 (plus probablement A7)
Ses lettres font preuve d'une grande foi quant à une prochaine libération, probablement plus pour soutenir le moral de sa compagne (ma grand-mère) et de son fils (mon père) que par réel espoir.
1943 23 janvier il est déporté à Sachsenhausen, matricule n° 58908, block 15 ses compagnons d' infortune ont attesté qu'il avait quitté Compiègne en relativement bonne santé.
il décède le 6 avril 1943 des suites des traitements infligés par les nazis.
Repères bibliographiques
Sachso, Collectif, Plon-Terre Humaine
Le Camp de
Tristan Bernard) Albin Michel 1944
Dictionnaire du mouvement ouvrier français, Collectif, Editions Ouvrières, tome
XVII A, 4° partie 1914-1939
Souvenons Nous, bulletin de l' Amicale des Anciens déportés du camp d' Oranienburg-Sachsenhausen
Cheminots et militants : un siècle de syndicalisme ferroviaire / sous la dir. de Marie-Louise Goergen Éd. de l'Atelier : les Éd. ouvrières, 2003
Dieppe et la région dieppoise sous l' occupant nazi, Jean Bellocq, section
dieppoise de
correspondance familiale et dossiers administratifs relatifs à la reconnaissance en tant que pupille de la nation de Daniel Arpajou, fils de Robert, ainsi que ceux établissant les droits et indemnisations accordés à la suite de cette reconnaissance.
NOTE COMPLEMENTAIRE
ARPAJOU Robert.
Né le 29 juin 1886 à Maureillas (Pyrénées-Orientales), mort en déportation le 6 avril 1943 à Oranienburg ; cheminot en Seine-Inférieure, marchand de légumes, métallurgiste ; syndicaliste CGT puis CGTU ; communiste.
Robert Arpajou fut ajusteur aux chemins de fer de l'État de Dieppe (Seine-Inférieure).
Minoritaire de
Refusant de solliciter sa réintégration aux chemins de fer, il s'installa comme marchand de légumes en septembre 1924 ; il abandonna son commerce pour participer à la formation de l'Union locale unitaire dont il fut élu archiviste à la création, le 2 mai 1926.
Candidat malheureux du BOP aux élections municipales de Dieppe en mai 1929, il partit peu après pour Fécamp où il fut embauché comme métallurgiste. C'est d'ailleurs comme délégué du syndicat unitaire des Métaux qu'il assista le 1er décembre 1929 au congrès de la 19e UR à
En 1930, il revint à Dieppe et fut élu secrétaire de l'UL unitaire, poste qu'il conserva jusqu'en 1935. Il fut candidat communiste aux élections législatives de 1932 et 1936.
Secrétaire adjoint de réunifiée jusqu'à la guerre, il continua de militer activement à la tête du PC dieppois.
Arrêté le 26 juin 1941 par les autorités allemandes en tant que militant communiste, interné à Compiègne, il fut déporté à Oranienburg où il mourut le 6 avril 1943.
Robert Arpajou s'était marié le 31 octobre 1919 à Dieppe avec Marie, Josèphe Gourlet.
SOURCES : Arch. Dép. Seine-Inférieure,
1407. — Arch. Mun. Partis politiques et
combattants et victimes de guerre.
Le Maitron => Cheminots et Militants, un siècle de syndicalisme ferroviaire, sous la direction de Marie-Louise GOERGEN, Collection Jean MAITRON (Dictionnaire biographique du mouvement ouvrier français, Les Editions de l'Atelier, 2003
Les documents et photos qui suivent nous ont été communiqués par Arnault ARPAJOU, petit fils de Robert , merci à lui
Merci si vous pouvez nous aider à identifier les signatures sur le menu de Noël et la signature du dessin de Daniel (Fils de Robert) faite au Camp.
Mot parvenu à son épouse, d'un de ses camarades de captivité
Le PCF et la campagne électorale de Robert ARPAJOU
ARPAJOU Daniel, fils de Robert, Père de Aranault
MENU DE NOEL 1941 au Frontstalag 122
DIPLOME DE DAMISTE délivré au Camp de Compiègne à Robert ARPAJOU
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