AUBERT Charles André
AUBERT Charles André
Photo Coll Familiale pour R&M
Cheminot à SILLÉ le GUILLAUME (72)
Date de naissance : 16 mai 1921
Lieu de naissance : La Roche Sur Yon (85)
Date de décès : 25 août 1943
Lieu de décès : Champ de Tir du Bêle à Nantes (44)
Circonstance : Fusillé.
Méthode de recherches Rail et Mémoire pour cette notice :
Relevé de la plaque de Sillé le guillaume (72) :
photo J. P. HETES: ANCAC R&M > voir SILLÉ LE GUILLAUME (72)
« La collaboration en Loire-Inférieure », Christophe Belzer ; tome 1, pages 90 à 95 Geste Editions 2005.
Notes de Guy Haudebourg (historien).
Archives SNCF cote 118 lm
A.D.L.A. : cotes 1693 W 113 ; 1126 W 417 ; 1668 W 3. : Recherche et Note, Carlos Fernandez correspondant de Rail et Mémoire.
Photo : Recherche Carlos Fernandez , nos Remerciements à la petite nièce de Charles AUBERT . mme Catherine De Moraes.
site Internet : http://giraudeau.pagesperso-orange.fr/page9-2.htm
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Charles Aubert réside au 73 rue du Coudray à Nantes, il vit chez son père qui est Inspecteur principal de la SNCF à Nantes.
Etudiant et titulaire du Baccalauréat ès lettres il se fait embaucher aux Chemins de fer le 21 janvier 1943 pour échapper au S.T.O. (Service du Travail Obligatoire).
Après le démantèlement des jeunesses communistes il devient responsable régional de cette organisation et recrute, aussi, pour le Front National.
Il participe à la rédaction et au tirage du journal clandestin « L’étudiant Patriotique » qu’il remet aux responsables de ses groupes pour diffusion.
A partir de la fin 1942, Charles Aubert participe aux activités de l’O.S. (Organisation Spéciale du P.C.F.). C’est ainsi qu’il est un des acteurs du double attentat à l’explosif perpétué contre les installations ferroviaires du dépôt de Nantes-Blottereau le 16 janvier 1943. La plaque tournante et la station de pompage d’eau sont sérieusement endommagées. Il est arrêté le 20 janvier 1943 en gare de Sillé le Guillaume (Sarthe) où il est attaché « échelle 7 » SNCF.
Il s’est dit, depuis, que son arrestation serait dû à la trahison de sa petite amie, une certaine « Kora » ou « Maryvonne » (selon les sources) un agent du contre espionnage allemand. Nul besoin de pareille hypothèse rocambolesque.
En ce mois de janvier la Préfecture répertorie 22 arrestations dont les principaux dirigeants F.T.P. Parmi celles-ci il y a James Rogier, le secrétaire régional politique du P.C.F. qui a déjà été retourné par la police de Vichy et qui livre, sans difficulté, tout l’organigramme. Il poursuivra ses basses besognes et sera responsable de nombreuses arrestations (1).
Charles Aubert, qui a le pseudonyme de « Marc » dans la résistance est jugé, à Nantes, le 13 août 1943 par un tribunal de guerre allemand. Lors de ce « Procès des 16 » il est condamné à mort. Il a le temps d’écrire une lettre à une amie, son amour non déclaré : « Je pars victime d’une trahison et je tombe pour la France ... garde mon souvenir et sois heureuse avec celui que tu aimeras. Si un jour tu as un garçon parmi ses noms de baptême donne celui de Charles. Je t’embrasse mon seul amour. Charles ».
Charles Aubert est fusillé au Champ de Tir du Bêle à Nantes le 25 août 1943 avec 10 autres F.T.P. suite au « Procès des 16 ».
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Jean Chataigner - 7 juillet 2003 (80 ans) extrait de la page http://giraudeau.pagesperso-orange.fr/page9-2.htm
"J'appartenais alors, depuis le mois de décembre 1940 (j'avais à cette époque 17 ans), au mouvement de résistance " Front National Etudiant " . Au mois d'avril 1943 (je ne me souviens plus exactement de la date), j'avais un rendez-vous avec l'un de mes camarades du Lycée Clemenceau, à Nantes, nommé Charles AUBERT, qui était en contact et faisait partie de ce réseau. Ce rendez-vous était fixé au café " Le Continental ", place Royale à Nantes. Ce-jour là, Charles AUBERT devait me remettre de " vrais-faux papiers ", destinés à des camarades recherchés et à des réfractaires au STO. (Service Travail Obligatoire). Ces " vrais-faux papiers " nous étaient fournis par les services de la préfecture de Nantes. En arrivant, bien entendu, à l'heure dite au " Continental ", je remarque immédiatement la présence, à trois tables différentes, de trois individus qui puent la Gestapo à quinze pas, mais surtout, l'absence de Charles AUBERT. C'est le piège dans toute son horreur, et ce n'est pas le moment de perdre son sang froid ! Bref, je parviens à leur échapper sans qu'ils aient le temps de me tirer dessus. A cette époque j'avais mes jambes de 20 ans et je courais vite. Et puis, c'est la fuite vers l'Espagne où nous avions la chance d'être recueillis par le général FRANCO, et d'échapper ainsi aux Allemands. Malheureusement, pendant ce temps, mon père fut arrêté chez nous par la Gestapo. Ma mère parvenait cependant à me joindre (la veille de mon passage en Espagne) chez l'un de mes oncles près de Perpignan où j'avais trouvé refuge. Aussi pas question pour moi de quitter la France, je retournai au pays sans me faire prendre. J'y apprendrais peu de temps après que Charles AUBERT avait été fusillé ...
Jean CHATAIGNER, a gardé précieusement un souvenir émouvant de Charles AUBERT. En effet, Juste avant d'être fusillé, il avait remis à l'aumônier qui assistait à son exécution, un petit mot destiné à son ami Jean CHATAIGNER, écrit sur deux feuilles de papier à cigarette, au crayon de bois : " très Cher, sois heureux, si un jour tu as un fils, promets-moi de lui donner dans ses prénoms celui de Charles, pour te rappeler ton malheureux ami, je t'embrasse Charlie ". Jean CHATAIGNER n'a pas eu de garçon, mais deux filles et l'une d'elle se prénomme Carole.
(1) Après une pseudo évasion le 12 février 1943, James Rogier dit Jack, participe au démantèlement des F.T.P. de la Sarthe. Le 22 mai 1944 il s’engage dans les F.F.I. en Vendée ! Rapidement démasqué, il est transféré à Nantes, jugé et condamné à mort le 22 mars 1945 puis fusillé le 22 mai 1945.
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