RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

AUROY Jean

AUROY Jean

 

 

 

 

 

 

 

 

 Homme d’équipe à MONTLUCON (03 )

 

 

Date de naissance : 22 ou 23 mai 1921

Lieu de naissance : St Sathurnin (18)

Date de décès : 19 juin 1944

Lieu de décès : St Denis de fubet (36)

Circonstances : éxécuté , massacré par allemands lors de son transfert à l'hopital

 

Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

 

Relevé de la Plaque de gare de Montluçon (03)

Site Internet Mémoire des hommes SGA Cote du dossier AC-21P-10748

La répression allemande durant l'été 1944 / Jean-Louis Laubry . http://alain.gievis.chez-alice.fr/REPRESS/repallete44.html ; http://alain.gievis.chez-alice.fr/PIROT/pirotjeu.html

Ecris-moi: un siècle de vies   Par Daniel Alaphilippe    p 157

CAH SNCF Le Mans

 

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Jean AUROY était cheminot à Montluçon où il résidait rue Beaumarchais . Il était célibataire.

Résistant , et faisait partie des FFI, groupe Indre Est, 1er bat léger .

 A une date inconnue mais très probablement le 06 juin 1944, il rejoint le maquis de Jeu Les Bois dans l Indre. Le 12 juin, les maquisards, victime d un dénonciateur, sont attaqués par les allemands.

 

Jean Auroy est grievement blessé lors du combat. Il est hospitalisé clandestinement à l hôpital de la Chatre, et ;  devant le ratissage systématiques des allemands, à la recherche des maquisards ; il doit être évacué avec son camarade Jean Traversat.

 

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« Le 19 juin 1944 Le 19 juin 1944, une colonne allemande comprenant des autos-mitrailleuses, canons, voitures, radio et environ 300 soldats S.S. traversait vers 11 heures le bourg de Saint-Denis-de-Jouhet, se dirigeant vers La Châtre en battant les bois se trouvant sur son passage. Une voiture automobile transportant deux F.F.I blessés au combat de Jeu-les-Bois (Auroy Jean et Traversat Jean), évacués de l'hôpital de La Châtre pour être dirigés sur une maison de repos, se trouva face à face avec la colonne au lieu-dit « Lusignan » à deux kilomètres du bourg. Les occupants de la voiture F.F.I. s'enfuirent abandonnant les deux blessés étendus sur des civières et incapables de marcher. Les corps de ces derniers furent retrouvés le soir même par des habitants de la commune, étendus dans une flaque de sang, de chaque côté du chemin. Ils avaient été tués par coups à la face et au crâne. M. Béguin, gendarme à Châteaumeillant (10), qui a vu tuer ses deux camarades serait susceptible de donner des renseignements complémentaires.

La répression allemande durant l'été 1944 / Jean-Louis Laubry

http://alain.gievis.chez-alice.fr/REPRESS/repallete44.html

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le maquis de Jeu-les-Bois

Quelques jours après, ce fut le débarquement tant attendu. Avec les armes et l'équipement que nous avions récupérés au parachutage, des mitraillettes, des fusils mitrailleurs, des revolvers et des munitions, nous pûmes armer une soixantaine de gars qui se trouvaient à la ferme des Jodons le soir du 6 Juin, en grande partie des gars de l'usine Bloch. Nous partîmes le lendemain soir, pour un cantonnement que j'avais été chargé de trouver. En cours de route, sous la conduite de Jeannot, quelques pylônes à haute tension furent plastiqués. Dès notre arrivée aux Buttes de l'Âge, les uns sous les marabouts en plein bois, les autres autour d'un cabanon en bordure d'un étang à sec, il fallut s'occuper du ravitaillement sans trop se faire remarquer et récupérer du matériel de transport. Je suis rentré en contact avec les gendarmes d'Ardentes et ils devaient nous fournir des renseignements sur les déplacements des unités allemandes, dans la mesure de leurs possibilités. Nous nous mîmes d'accord avec deux pour faire un semblant d'attaque de la gendarmerie en vue de récupérer leurs armes. En même temps, nous avions pris contact avec le maquis de l'A.S. qui se trouvait au Seuil, près de Mers, pour préparer des sabotages en commun. C'est avec eux que nous devions attaquer la gendarmerie d'Ardentes. Avec Chéry, nous avions donc été les avertir le matin, et en revenant nous eûmes une panne, ce qui fit que les gars du maquis de Robert Vollet (65) et de Duplaix (66), ex-gendarme de Neuvy-Saint-Sépulchre, attaquèrent la gendarmerie d'Ardentes sans nous. Néanmoins, ils acceptèrent de nous donner une partie du matériel.

Nous avions déjà une équipe sous la direction de Jeannot qui avait fait sauter le Pont du Gué de Venet souvent emprunté par les Allemands se rendant d'Éguzon à Châteauroux.

Le 11 juin, j'avais reçu l'ordre d'aller arrêter un soi-disant collaborateur notoire à Orsennes. J'avais rassemblé quelques gars bien décidés et, tous armés de carabines plus un fusil-mitrailleur, nous partîmes vers Orsennes. Le plus court chemin était de passer par Cluis, mais, pour plus de sécurité, j'ai décidé de prendre les petites routes, c'est-à-dire par Bouesse, Maillet et Hallé. Bien nous en prit, car à Cluis, il y avait un détachement d'Allemands cantonné sur le champ de foire. Notre arrivée à Orsennes fut assez sensationnelle et discrète. Bartho, un Polonais, était en position avec son fusil-mitrailleur en plein carrefour de la place d'Orsennes. Je partis avec Barbaran au domicile de l'individu, mais, malgré une perquisition, nous fûmes obligés de constater qu'il avait mis les voiles !

De retour aux Buttes, je reçus un autre ordre, de perquisitionner une ferme de la commune de Mâron, pour y récupérer de l'essence. Mais là encore, pas de veine, le fameux dépôt d'essence qui nous avait été signalé était tout simplement du fuel.

Nous rentrâmes dans la nuit, et dans tous ces va-et-vient, par l'intermédiaire d'un res ponsable, Roland Lamousse, un certain nombre de gars avaient quitté le cantonnement pour une maison inhabitée dans le village des Laboureaux. C'est donc là que nous arrivâmes le soir du 11. Dans cet intervalle, un contingent de jeunes venant de La Châtre, avec Yoyo (aujourd'hui Mme Rapoport (67)), était arrivé à notre maquis, avec Gilbert Le Forain, rejoint par la suite de Paul Schissenger l'alsacien, René Bellet et quelques autres dont je m'excuse de ne donner tous les noms.

N'étant pas responsable militaire, j'ignorais comment les sentinelles étaient placées. Cela avait une grande importance, car le lendemain, le maquis fut attaqué par un fort contingent de deux mille Allemands environ ! Je venais de faire ma toilette quand j'entendis un premier coup de carabine. Je ne pensais pas à une attaque imminente, mais après une rafale de mitrailleuse et des explosions de grenade, je compris et pris un revolver, ayant donné ma carabine à un jeune qui se plaignait de n'avoir pas d'armes. Je sortis donc sur le chemin donnant derrière la maison où nous campions. Je me suis trouvé devant deux grands Allemands armés de mitraillettes. Comme j'étais arrivé en courant, je les avais surpris et j'ai tiré sur eux à moins de cin quante mètres. Je crus en toucher un, et aussitôt ils se jetèrent dans le fossé, ignorant s'il y avait quelqu'un derrière. Mon revolver s'étant enrayé, je fis demi-tour en vitesse en appelant les gars de façon à se rassembler le plus vite possible et réagir rapidement. Le camarade Duhout tirait au jugé à travers les buissons et je me permis de lui dire de ménager ses cartouches. Au moment où j'ai sauté dans le chemin, Duhout fut touché mortellement. Bartho me rejoignit ainsi que Blanco, un Espagnol, et Camille (68) qui participa à la Résistance dans l'Indre dans à peu près tous les secteurs (lieutenant Camille, Madeleine Dumez).

J'ignorais qu'il y avait des gars couchés dans les greniers qui n'avaient pas eu le temps de se débiner ; plusieurs furent prisonniers. Aussitôt sur le chemin où un buisson nous empêchait d'être vus, je dis à Bartho de mettre son fusil-mitrailleur en batterie, mais il me dit qu'il n'avait qu'un chargeur et que les autres étaient restés sur la table. Apercevant Chéry dans la cour, je lui ai crié d'essayer de récupérer le sac de chargeurs, mais il fut intercepté par les Allemands et fait prisonnier. Il réussit néanmoins par la suite à leur fausser compagnie en forêt de Châteauroux. N'ayant qu'un seul chargeur, je jugeai utile de le garder en réserve pour le moment, et avec les quelques camarades, nous gagnâmes la forêt en traversant la route de la Feuge. Parce que j'avais aperçu des mitrailleuses allemandes qui tiraient à une certaine hauteur, je fis traverser tous les gars à quatre pattes et, une fois en forêt, nous contournâmes Jeu-les-Bois pour essayer de rejoindre les rescapés de la bagarre. La première victime de la journée fut Rousselet qui, étant de sentinelle au coin de la route menant à la maison, tira sur le premier camion d'Allemands et lâcha sûrement une grenade. Au début de l'attaque, nos camarades cantonnés aux Buttes envoyèrent Jeannot avertir le maquis de Robert Vollet (qui se trouvait au Château du Magnet) pour venir à la rescousse. Alors, les deux équipes se déployèrent face au carrefour des Laboureaux et avec les bazookas firent de nombreux tués parmi les Allemands. Malheureusement, de notre côté, dix-neuf maquisards furent tués sur place et d'autres prisonniers et fusillés par la suite. [...]

Chez les Allemands, il a été difficile d'évaluer les pertes, car les tués étaient enlevés au fur et à mesure, mais le chiffre d'une quarantaine est certainement près de la réalité.

La bagarre avait duré plusieurs heures, mais devant le nombre important des Allemands, les maquisards des deux camps avaient bien été obligés de décrocher. Quant à nous qui avions gagné la forêt avec Camille, Barbaran, Bartho, Blanco, Marius, Spada et Manuel, nous étions un peu surpris de s'en être sortis ainsi. Si les Allemands avaient bien connu les lieux, ils auraient pu nous encercler et nous aurions eu du mal à nous en sortir. Heureusement que nous avions agi vite ! Nous décidâmes d'essayer de rallier nos autres camarades de l'A.S. et des F.T.P. En cours de route, ayant camouflé l'équipe, je suis allé chez un ami, un paysan du coin, pour nous ravitailler. J'en ai profité pour faire dire à ma femme que nous nous en étions sortis. Roland Lamousse, qui était chez moi, avait entendu la bagarre et était très inquiet.

Nous rejoignîmes la vallée de l'Indre que nous traversâmes, culottes retroussées, pour savoir si les maquis étaient restés dans les environs. J'ai laissé mes camarades au bord de l'Indre et suis allé chercher des renseignements auprès d'un garde du Magnet que je connaissais. J'appris qu'ils étaient partis vers La Châtre.

Toute la journée du 12, des avions avaient rodé dans la région pour essayer de repérer les maquisards.

Arrivé à Mers avec les quelques camarades que je vous ai cités plus haut, je les ai laissés dans une prairie près du bourg et suis allé chez les camarades Barrois que je connaissais bien et qui me procurèrent du ravitaillement pour notre petit groupe. Je partis avec un copain de Neuvy-Saint-Sépulchre essayer de reprendre la liaison. À Neuvy, j'ai retrouvé Maurice Desfougères (69) qui, presque par miracle, avait échappé aux Allemands en se camouflant sous une porte de grange, mais comme les Allemands avaient mis le feu au bâtiment, il faillit y être grillé. D'ailleurs, il avait les sourcils tout grillés ; il avait eu chaud mais après le départ des Allemands, il s'en était tout de même sorti. À Neuvy, j'appris que les maquis F.T.P. et A.S. étaient regroupés au Virolant près de Briantes. Je m'y rendis et, avec un camion, nous sommes venus chercher mes camarades que j'avais laissés à Mers. Quelle satisfaction pour tous ceux qui se retrouvèrent car il y avait, comme je l'ai dit plus haut, beaucoup de manquants.

Quant à l'attaque de Jeu, une enquête nous apprit que c'était par une dénonciation que nous avions été attaqués. Un nommé Joly fut arrêté parce que soupçonné et après certaines preuves, il fut condamné à plusieurs années d'emprisonnement, mais il en sortit au bout de deux ans et mourut juste après.

Ce Joly était un drôle de loustic ! Il jouait sur les deux tableaux. Il était entré en relation avec Roland Lamousse dans des circonstances que j'ai toujours ignorées. Toujours est-il qu'il s'était vanté de pouvoir nous donner des renseignements sur les déplacements des Allemands, étant en contact avec certains éléments de la Milice qui, d'après lui, ignoraient qu'il aurait été avec nous. D'ailleurs, le jour de l'attaque de Jeu, il avait proposé de nous faire arrêter un docteur de Châteauroux qui collaborait avec les Allemands. Nous avions désigné un jeune maquisard de Châteauroux pour surveiller le domicile du docteur, le matin du 12 juin. Joly devait pénétrer dans l'immeuble et si, au bout de cinq minutes, il n'était pas ressorti, notre jeune camarade devait sauter sur un vélo et venir nous avertir derrière l'hôpital où nous devions nous trouver à deux ou trois, avec une traction pour arrêter cet homme. Au moment de l'attaque, le jeune homme prit peur et ne revint pas au maquis.

Joly était également en relation avec une personnalité de Jeu, un réfugié que j'avais soupçonné de nous avoir dénoncé au moment où la Gestapo avait perquisitionné les Jodons. Mais, faute de preuves, il ne fut pas inquiété. C'était un drôle de bonhomme, lui aussi. Il avait réussi à procurer des fausses cartes d'identité à quelques jeunes. Il avait essayé de prendre contact avec moi, mais sans résultat car je m'en méfiais beaucoup trop, surtout quand j'ai eu connaissance de ses relations avec Joly (70).

C'était une période où la vigilance était de rigueur et, hélas, beaucoup de camarades ont payé pour l'avoir oubliée.http://alain.gievis.chez-alice.fr/PIROT/pirotjeu.html

 

 

 

 

 « Le 12 juin 1944, le hameau des labouraux à un kilomètre de Jeu-les-Bois (Indre) connaissait une tragédie sanglante. Le matin, à l’aube, les Allemands investissaient le camp des Labouraux occupé par le maquis (dénoncé par un collaborateur). La maison occupée par Noël Blanchard, prisonnier de guerre au moment des faits, tenait lieu d’abri aux maquisards qui faisaient partie des FTP (Francs Tireurs et Partisans Français) ; ceux qui sont venus ce jour-là à leur secours étaient membres de l’AS (Armée Secrète) commandés par le colonel Vollet.

Le combat a été particulièrement violent, et 17 de mes camarades sont tombés sous les balles allemandes. Duhoux, un maquisard venu du Nord, embusqué et bien camouflé avec son FM, a pu tenir en respect les Allemands un long moment, en tuant un grand nombre, avant de tomber à son tour.

Duhoux repose au cimetière de Jeu-les-Bois, sans que personne ne connaisse, à ce jour, sa véritable identité ni d’où il venait exactement. Depuis, j’ai assisté à toutes les commémorations du jour anniversaire de cet événement jusqu’en 1990, année où je suis arrivée aux Grands-Chênes.

 

Le 19 mai 1994, j’ai pu, en compagnie de Patricia (Aide-soignante aux Grands-Chênes), aller me recueillir avec une grande émotion au monument érigé en mémoire de mes camarades morts pour la France sur le lieu de combat, il y a 50 ans. Nous sommes allées également nous recueillir sur trois autres stèles, une sur la route de Laveau où Paul Rousselet a été exécuté, et les deux autres sur la route de Fourche, à l’endroit même où Pierre Bailly et Robert Bourdon sont tombés.

N’oublions pas”, la jeunesse en particulier, ces héros qui ont fait don à la France du sacrifice de leur vie.  “Gisèle” Marguerite PALMINO (79 ans) »

dans Ecris-moi: un siècle de vies   Par Daniel Alaphilippe p 157

 

 

 

 

 

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27/03/2013
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