BAILLAND Roger Charles
BAILLAND Roger Charles Joseph Julien
Cheminot, expeditionnaire au DEPOT DE DIJON Perrigny (21)
Date de naissance : 23 mars 1909
Lieu de naissance : Chalon-sur-Saône (71)
Date de décès : 15 avril 1944
Lieu de décès : MATAFELON-GRANGES, Situé à 2 kilomètres de Sonthonnax-la-Montagne (01)
Circonstances : Fusillé, exécuté
Methode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice
Relevé de la plaque des ATELIERS SNCF de Chenôve.(21)
« Le personnel des ateliers de vagons à leur camarades Morts pour la France »
Revue Notre Métier N°24, 20 JUILLET 45
texte de Gilbert REYDELLET, rescapé de Buchenwald, paru dans L'ECLAIREUR DE
L'AIN le 6 Avril 1946.
CAHLM Centre Archives Historiques SNCF Le Mans ,(en ligne) , cote 118 lm 54/2 page 76
Et 118 LM 110/ 2
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Roger BAILLAND était cheminot au depot de dijon Perigny où il était expeditionnaire. Marié à odette SIGOD, le couple avait un enfant, né en 1940.
Roger Bailland était en disponibilité « pour raison de santé » et s’était retiré à Matafelon- Granges dans l’Ain, Depuis qu il habitait cette commune, il était devenu devenu restaurateur, lui et sa femme tenaient et résidaient à l’hotel restaurant de matafelon.
Ils s’occupaient activement de Resistance dans la région.
Il avait directement participé à l’installation d’ un maquis et receuilli de nombreux resistants et refractaires au STO traqués par la Gestapo, ainsi qu’un officier aviateur canadien dont l’ appareil avait été abattu en Bresse.
Roger BAILLAND etait le chef de groupe de l’équipe de maquisards de Chougeat , qui renforcée de camarades de Bourg receptionna le 12 avril 1944 un parachutage d’armes sur le terrain situé à quelques centaines de mètres de I ‘emplacement du maquis qu il avait organisé.
la radio de Londres passe le message convenu :"Troubadour joue avec ces dames, ce soir"...
.à deux heures du matin les containers d’ armes sont largués, receptionnés par son équipe et cachés en vue des combats à venir …
Dénoncé à la Gestapo, il est arrété à son domicile le 15 avril 1944 et abattu quasi imédiatement par les agents de la milice à la ferme de Revers à quelques centaines de mètres de chez lui .
Peut apres son éxécution, les allemands incendaient la maison familiale.
En juillet 1944, sa veuve et sa fille, sa mère furent contraintes de fuir la commune devant les exactions des troupes allemandes à la recherche de maquisards ; la maison de la mère de Roger Bailland fut incendiée par les allemands, ce n était qu' un tas de gravats à leur retour …
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"Premier Parachutage au Plateau de CHOUGEAT"
de Gilbert REYDELLET, rescapé de Buchenwald, paru le 6 Avril 1946 dans L'ECLAIREUR DE L'AIN.
Nuit historique pour les maquisards du fameux Camp de CHOUGEAT que celle du 12 au 13 Avril
1943 au cours de laquelle ils reçurent leur premier parachutage, le premier d'ailleurs de tout le
HAUT BUGEY.
Parachutage fievreusement attendu depuis plusieurs semaines puisqu'il avait été préparé par la
Résistance de Bourg dés Novembre 1942, peu aprés I'occupation de notre département par la
Wehrmacht.
Chaque jour, les patriotes de CHOUGEAT, sont à l'écoute. Le 12 Avril, enfin, la radio de Londres
passe le message convenu :"Troubadour joue avec ces dames, ce soir". Le soir, chacun est à son
poste sur le terrain situé à quelques centaines de metres de I ‘emplacement de notre maquis. Notre
équipe sous la conduite du chef de groupe R BAILLAND a été renforcée de camarades de Bourg
accourus à cet effet.
Et c'est la scène si souvent décrite déjà . Vers deux heures du matin, à peine sensible d'abord, puis de
plus en plus net, le vrombissement des moteurs de l'avion. Bientot, sous le léger clair de lune, celui-ci
apparait : un gros bombardier anglais qui file en direction du lac de Nantua, point de repère ideal,
puis revient au-dessus du plateau. Il prend contact optiquement avec les baliseurs dont les lumières
rouges et blanches indiquent, en angle aigu, la direction du vent.
Et, tout à coup cinq parachutes s'ouvrent au dessus de nos têtes, et cinq containers se posent sur le
terrain choisi cependant que I'avion reprend de la hauteur et repart vers le nord.
Nous inventorions rapidement. Une partie du matériel est emportée à Bourg où elle arrive sans
encombre. Le reste est soigneusement camouflé dans une grotte existant prés de notre camp que
LANCON, SIGOD et PERRIN ont aménagée précédemment. Ce matériel rendra par la suite, de
précieux services aux maquisards qui I'utiliseront.
Les heures d'attente, puis de joie, mais toujours intenses d'émotion ont creusé les appétits et I'on se
rassemble dans ma ferme, autour d'un copieux casse-croute qu'avait préparé notre regretté PERRIN,
Dit "Tintin".
Hélas ! Combien ont disparu aujourd'huit de ce noyau de patriotes ardents réunis ce soir-là sur le
plateau de CHOUGEAT !
PERRIN, tombé au Camp de Brénod, EQUOY, mort à Bourg, empoisonné par les traitres de
Darnand.
BAILLAND, fusillé par les Waffen S. S. Frangais, LEVRIER tué en mission par les
Allemands, Marcel VOLLAND, déporté et dont la famille demeure sans nouvelles et combien
d'autres...
Mais leur souvenir n'est pas disparu et leur ardeur patriotique anime toujours les survivants et sert
d'exemple à ceux qui ont aujourd'hui pour tache de reconstruire la France pour la libération de qui
tant de héros et tant de martyrs ont donné généreusement leur sang.
Ce texte est signé Gilbert REYDELLET, rescapé de Buchenwald, il a paru dans L'ECLAIREUR DE
L'AIN le 6 Avril 1946.
BAILLAND Roger
Né le 23 mars 1909 à Chalon-sur-Saône (Saône-et-Loire) – Exécuté le 15 avril 1944 à Matafelon-Granges (Ain).
Facteur aux écritures à la gare de Dijon-Ville depuis 1937, Roger (Charles, Joseph, Julien) Bailland est nommé expéditionnaire le 15 février 1941 au bureau comptable du dépôt de Dijon-Perrigny. Marié à Odette Sigod, il est père d’une fille née en 1940. À partir du 20 mars 1942, le cheminot est en disponibilité « pour raisons de santé », ce qui l’oblige à se retirer à Matafelon-Granges dans l’Ain où il se reconvertit en restaurateur-hôtelier avec sa femme. Le couple est actif dans la résistance locale. Il participe à l’installation d’un maquis (accueil de résistants et de réfractaires au STO, ravitaillement). Il prend également en charge un aviateur canadien dont l’appareil avait été abattu en Bresse. Tout le ravitaillement pour le maquis arrive dans son restaurant par camion, expédié depuis Bourg-en-Bresse avant d’être acheminé, à pied, à la grotte de Chougeat où le maquis était installé. Avec son épouse, ils assurent également le service postal et la transmission du courrier avec l’extérieur. Le 12 avril 1944, Roger Bailland, à la tête d’une équipe du maquis de Chougeat renforcée de résistants de Bourg-en-Bresse, réceptionne un parachutage d’armes sur un terrain situé à l’emplacement du maquis. La BBC avait signalé ce largage par la phrase-code : «Troubadour joue avec ces dames, ce soir. » Le matériel est caché dans l’attente des combats de la Libération.
Mais dénoncé à la Sipo-SD, Roger Bailland est arrêté à son domicile le 15 avril. Emmené à la ferme de Revers, à quelques centaines de mètres de chez lui, il est abattu sommairement d’une balle dans la nuque. Peu après, les Allemands incendient la maison familiale. En juillet 1944, sa veuve et sa fille prennent la fuite devant les exactions des troupes allemandes à la recherche de maquisards.
Roger Bailland a reçu la Croix de guerre avec étoile de vermeil, le 20 juin 1945, et le titre d’Interné résistant. La mention « Mort pour la France » a été apposée sur son acte de décès.
Hervé Barthélémy, Cédric Neveu
Sources : SNCF, CXXV.8 118 LM 110/2 ; SNCF, 118 LM 054/2 ; SNCF, 2001/001/ATDIV/542/3 ; SNCF, 2002/037/PLM/2/35 ; SHD DAVCC, 21 P 420467 ; RM ; CGC ; Notre Métier, no 24 ; L’Éclaireur de l’Ain (6 avril 1946).
Livre : CHEMINOTS VICTIMES DE LA RÉPRESSION 1940-1945 MÉMORIAL PERRIN / SNCF
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