D'HALLENDRE Eugène
D'HALLENDRE Eugène
Cheminot
Date de naissance : 21 août1898
Lieu de naissance : LA MADELEINE (59)
Date de décès : 27 décembre 1943
Lieu de décès : FORT de BONDUES (59)
Circonstances : Fusillé
Méthode de recherches Rail et Mémoire pour cette notice :
Relevé plaque de la gare d'ARRAS
Cheminots et chemin de fer en Nord pas de Calais du CE NORD PAS DE CALAIS
Site internet : http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2010/06/27/article_familles-dans-l-engagement.shtml
D'HALLENDRE (E.), Eugène D'Hallendre, Cheminot, fusillé par les Allemands le 27 décembre 1943 – Sa participation dans La Voix du Nord, l' « O.C.M. », Réseaux « Centurie », « Pat O'Leary », « Comète », 1979.
D'HALLENDRE (E.), La Résistance à La Madeleine.
Archives concernant les fusillés du Fort de Bondues, Doc RFB2, Musée de la Résistance de Bondues.
http://www.ville-bondues.fr/musee/
« Technicien SNCF,
Arrêté comme membre de I'OCM et du réseau « Comète »,
Condamné par le tribunal militaire allemand de Lille le 12 décembre 1943.
Fusillé à Bondues le 27 décembre 1943 ».
En sa mémoire une rue et une école portent son nom dans la commune de la Madeleine
À La Madeleine, les D'Hallendre
Voici, chez nous à La Madeleine,
En fin 40, nous parvient le premier numéro des Petites Ailes dont l'article de fond était "Ne jugez point et vous ne serez point jugés" qui est antiallemand mais ni contre de Gaulle, ni contre Pétain nous paraît intéressant pour convaincre les pétainistes. » La lecture des Petites Ailes mène à La Voix du Nord clandestine, aux filières d'évasion de pilotes alliés (les réseaux Pat O'Leary, Comète), à l'Organisation civile et militaire (OCM), l'un des grands mouvements de renseignement. Eugène D'Hallendre, sa femme Lucienne comme leur fils Edgar s'y engagent.
C'est à leur domicile de La Madeleine que le 6 avril 1943 se tient une réunion cruciale des chefs d'OCM à laquelle assiste le colonel Passy, grand patron du BCRA envoyé par de Gaulle.
Dénoncé par un agent double - Marcel Dénèque qui fera un tort considérable à la Résistance dans le Nord -, le couple est arrêté le 20 juillet 43, leur fils un peu plus tard. Eugène D'Hallendre est fusillé au fort de Bondues le 27 décembre 1943, sa femme envoyée en déportation en Allemagne où les troupes russes la libèrent le 5 mai 1945.
Edgar, passé par les sinistres cellules d'interrogatoires de la Gestapo à La Madeleine (rue François-de-Badts) est destiné au camp d'Hertogenbosh aux Pays-Bas. Il n'y arrivera pas : interné temporairement à la citadelle de Huy, il est libéré par les Américains après quatorze mois de détention. « Mon dossier allemand me l'apprend : je n'arrive pas à mon camp de déportation parce que, très administratifs, à plusieurs reprises, les Allemands réclament à Loos un papier qui n'arrivera pas. »
Le témoignage d'Edgar D'Hallendre a été recueilli par André Caudron et publié par « La Revue du Nord » en 1994.
Eugène D'Hallendre est né à la Madeleine, le 21 août 1898. Son père est employé et sa mère patronne d'un hôtel café restaurant. Il fréquente la même école que Léon Trulin et y apprend auprès de ses instituteurs l'amour de la Patrie. Il poursuit des études professionnelles et devient mécanicien. En 1922, il entre aux Chemins de Fer du Nord où il fait toute sa carrière.
Eugène D'Hallendre est un patriote : engagé volontaire en 1916, il combat dans la marine puis l'aviation et participe à l'occupation de la Rhénanie. Il poursuit ses activités militaires comme officier de réserve. C'est un citoyen actif : militant CGT, socialiste puis radical socialiste, il est élu au Conseil Municipal de la Madeleine.
En 1940, il refuse l'armistice et ses clauses particulièrement dures pour la région du Nord-Pas-de-Calais. Il s'oppose à toute collaboration et à l'idéologie de Vichy. Dans un premier temps, il refuse de travailler puis il met au service de la Résistance sa profession, ses compétences, ses relations.
Parce qu'il est cheminot dans le service d'entretien et réparation des voies ferrées, il circule facilement entre son domicile situé à La Madeleine et son lieu de travail à Arras, il parcourt toute la région. Il poursuit des activités multiples de renseignement, la recherche de terrains d'atterrissage, de faux papiers. Il obtient des stocks de papier des Etablissements Beghin et après les avoir entreposés chez lui, les livre à La Voix du Nord puis distribue tracts et journaux : d'abord Les Petites Ailes puis La Voix de la Nation, Défense de la France, La Voix du Nord. Gaulliste, il écoute régulièrement la B.B.C. et rédige des tracts antiallemands et antivichystes : 24 numéros du 1er décembre 1940 au 4 septembre 1941 et diffusés dans les trains et les gares. Ces tracts, tapés à la machine, sont signés de son numéro de matricule dans l'armée: 63675.
Il est l'un des fondateurs dans le Nord du mouvement « O.C.M. » (Organisation Civile et Militaire). Ce mouvement est mis en place à la suite de la rencontre de Farjon, Scaillerez, Delassus et D'Hallendre à Arras. La BBC confirme que ce réseau est gaulliste par un message envoyé les 11, 12 et 13 juillet 1942 : « Les 4 amis d'Arras se sont rencontrés ». Le 6 avril 1943, D'Hallendre reçoit les instructions de de Gaulle par l'intermédiaire d'André Dewarin, dit « Passy », chef du B.C.R.A., venu chez lui à la Madeleine. L'O.C.M. est organisée en 3 réseaux : Coups de main, sabotage, évasion. Eugène D'Hallendre est chargé de la direction du réseau évasion.
Il avait été auparavant en contact avec les réseaux « Pat O' Leary » et « Comète » dont il organise la ligne d'évasion Bruxelles – San Sebastian. Il peut compter notamment pour l'hébergement et le convoyage des soldats français et alliés sur plusieurs personnes dont Valentine Ployart à la Madeleine, Rolande Witton à Achicourt, ainsi qu'Albert et Maurice Bricourt qui sont douaniers. De nombreux aviateurs anglais évitent ainsi la capture et rentrent en Angleterre. Le réseau Comète a réussi à faire reprendre le combat à 150 aviateurs britanniques.
Dénoncé par un traître, Marcel Dénèque, qui avait été condamné puis gracié après sa dénonciation de Léon Trulin en 1916, Eugène D'Hallendre est arrêté le 20 juillet 1943. Condamné à mort, il est fusillé le 27 décembre 1943 au Fort de Bondues.
Bibliographie : -DEJONGHE E., LE MANER Y., Le Nord-Pas-de-Calais dans la main allemande, 1940-1944, Editions La Voix du Nord, Lille, 2000.
-DEREZ (L.), Quand Lille avait faim, 1940-1944, S.I.L.I.C., Lille.
-FOSSIER (J-M), Nord-Pas-de-Calais, Zone Interdite, Mai 1940 – Mai 1945, Editions Sociales, Paris, 1977.
-NOGUERES Henri DEGLLIAME-FOUCHE Marcel, VIGIER Jean-Louis, Histoire de la Résistance en France, 2 tomes, Laffont, Paris, 1967.
-L'Engagement dans la Résistance (France du Nord – Belgique), VANDENBUSSCHE R. (Dir.), Centre de Recherches sur l'Histoire de l'Europe du Nord-Ouest, CEGES - Université Charles de Gaulle - Lille 3, Villeneuve d'Ascq, 2003.
-BERNARD (F.), La Madeleine au temps des années sombres, 1939-1944, publié par l'Hôtel de ville de La Madeleine, 1992.
-Résistance 1940-1944, Témoignages, Dossiers, Chronologie, Edition Nord-Pas-de-Calais, Editions Little Big Man, Paris, 2004.
- Les circonstances et les conditions de l'exécution de quatre fusillés à Bondues le 27 décembre 1943, Le Combattant, Flandres, Artois, Hainaut, n° 66, décembre 1992.
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