RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

DESCHAMPS Claudius

DESCHAMPS Claudius

 

Cheminot à LYON (69)

 

Date de naissance : xx xx 1908

Lieu de naissance : CORCELLES en BEAUJOLAIS  (69)

Date de décès : 01 février 1944

Lieu de décès : VILLEURBANNE (LA DOUA)  (69)

Circonstances : Fusillé

 

Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :

 

Site INTERNET  Mémorial GENWEB pour la photo

Site INTERNET : maquis du Morvan  à consulter IMPERATIVEMENT : http://maquismorvan.blogspirit.com/archive/2005/12/29/j-de-beaubery-a-villefranche-sur-saone.html

 

 

 

 

 Résistant FFI arrêté à GIBLES (71) le 14 novembre 1943 et fusillé à Lyon-La Doua

 36 ans, originaire de, Corcelles en Beaujolais (69)

Cheminot, Maquis de Beaubery (71).

 

 

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« Beaubery est un village que l'on rencontre sur la route de Saint-Bonnet-de-Joux à La Clayette, à une dizaine de kilomètres de Charolles, aux limites du Brionnais et des hauteurs du Charollais qui y atteignent cinq à six cents mètres (Mont Botey). C'est ce pays que le Commandant Ziegel, avec quelques officiers de l'ancien 5e Dragons de Mâcon, choisit pour préparer la libération…

…Beaubery apparaissait comme devant être le pôle d'attraction des réfractaires de plusieurs grandes villes et centres importants : au nord, Montceau-les-Mines, à l'ouest, Mâcon, au sud, Roanne et Lyon. De plus, ce pays se trouvait au milieu d'une région favorisée au point de vue alimentaire (élevage, viticulture), boisée, facile à défendre et favorable à l'attaque, puisque permettant, dans le secteur immédiat, de contrôler et de couper les voies ferrées qui dessinent une sorte de losange autour de lui (dont la ligne de Lyon).

Dès juillet 1943, le maquis comptait un effectif de cent cinquante hommes, pour moitié dispersés dans les environs et pour moitié installés au hameau de Givry (à deux kilomètres au nord-ouest du bourg) où une ferme était inhabitée. Afin de former des officiers subalternes, le Capitaine Claude projeta la création d'un maquis de cadres qui fut placé sous son commandement, les autres groupes restant sous celui de « Dédé » Gaudillat et de Jules Gireaud.

Ce maquis de cadres fut établi à la ferme de Pierres qui donne son nom à l'un des affluents de l'Arconce. Vingt-cinq, puis cinquante hommes y subirent un entraînement spécial, ne disposant que d'un très piètre armement (mousquetons pris aux postes de D. C. A. dissous, un pistolet modèle de 1892). Malgré tout, à force de recherches le petit stock constitué s'augmenta de deux F.-M. de l'Armée de 1940 et de plusieurs fusils de 1914. En août, un parachutage apporta quelques mitraillettes, un F.-M. Brenn, deux grenades Gammon, etc...

Approvisionnement en munitions et équipements, tels furent, ici comme ailleurs, les problèmes qui se posèrent de prime abord. Comme nous l'explique le Commandant Ziegel, « les hommes avaient rejoint le maquis généralement après avoir dû fuir en toute hâte de chez eux, avec fort peu de bagages, la plupart, jeunes ouvriers déjà mal équipés par suite des restrictions de la guerre, arrivaient avec des habits très usés et de mauvaise qualité. Très vite, à dormir dans la paille, à faire l’exercice ou les corvées dans les clairières et les bois, ils devenaient en haillons. Il n'y avait qu'une seule ressource pour économiser le linge : vivre nus et les paysans voisins du maquis regardaient de loin, avec quelque étonnement, cette bande de jeunes sauvages vêtus d'un slip ou d'un petit caleçon, pieds nus ou chaussés de sabots, accomplir des exercices à travers les prés et les taillis, ou, assis en rond autour de leur chef, écouter une séance de théorie... »

Dénués de tout, les maquisards songèrent à s'adresser aux magasins d'habillement des Chantiers de Jeunesse de Cormatin, situés à trente kilomètres. Pour leur bonheur leur « cambriolage » réussit, mais pour leur malheur, cet événement fut trop ébruité et son retentissement vint aux oreilles des Allemands qui considérèrent Beaubery comme un centre de résistance à terrasser le plus rapidement possible.

Pour mieux comprendre la partie qui se joua alors, « ressuscitons » un instant le passé.

C'est aujourd'hui le 11 novembre 1943. — Depuis octobre, où il groupait deux cent cinquante hommes, le Maquis de Beaubery a été organisé pour devenir uniquement un maquis d'où sortiront les cadres utiles lors de l'insurrection générale du département ou des régions voisines. Il comprend deux formations, l'une à Combrenod, grossie par les ouvriers jusque-là placés dans les fermes, et l'autre à Villars, entre Beaubery et Montmelard. C'est dans ce dernier bourg que le Capitaine Claude, décide, avec ses troupes, de rendre les honneurs à nos Morts de 1914-18 et de défiler en armes, drapeau en tête. Tandis qu'il dépose une gerbe au pied du monument, voici qu'un agent de liaison apporte une mauvaise nouvelle : quatre cents Allemands environ montés dans douze camions, sont partis tout à l'heure de Mâcon pour attaquer les camps (1).

Avertis donc de l'imminence d'un encerclement, les maquisards vont prendre leurs dispositions de combat. Cinquante hommes se trouvent à Villars, à deux kilomètres du gros des troupes, et ignorent tout des événements. Le Capitaine Claude leur envoie un détachement de sept hommes pour les faire se replier à temps vers lui. Trop tard. Les Allemands arrivent déjà sur les lieux et ouvrent le feu sur eux. Il est environ douze heures.

Bien renseignés sur les positions de Villars qu'ils contournent par le sud, les Boches engagent une bataille sérieuse. Les maquisards amorcent une retraite vers le nord, tandis que le détachement, qui avait pour mission d'entrer en contact avec eux, tombe dans les filets de l'ennemi en plein bois, et entame une lutte sans espoir. Les Allemands le déciment, tuant quatre hommes (2) en blessant deux et faisant le septième prisonnier.

Puis ils s'avancent sur Combrenod, croyant gagner promptement la partie. Mais là, ils se heurtent à une défense qui s'avère efficace, en dépit d'une infériorité numérique et matérielle, car les assiégés sont quatre-vingt-dix et les assaillants quatre cent cinquante. A dix-neuf heures, ils sont forcés de desserrer leur étau et se retirent en emmenant sept otages. La victoire a souri à la Résistance, qui bien qu'inexpérimentée a montré de solides qualités militaires et un inébranlable courage. Vingt-sept hommes de l'orgueilleuse Wehrmacht sont morts : « Nous croyions, dira le Général allemand de Mâcon, trouver des bandits, nous avons trouvé des soldats. »

A la nuit, les maquisards après avoir, faiblement éclairés par une bougie, inhumé ceux des leurs qui ont succombé (3), quittent leurs cantonnements pour se diriger vers Gibles, au sud-ouest de Montmelard, en attendant d'être transportés en camion vers les carrières de Sylla, à trente cinq kilomètres plus au nord.

13 novembre. — Le plan établi à cet effet, entre le Capitaine Claude et Robin, n'est pas exécuté et pour cause ! La police allemande a fait une « enquête » à Beaubery et arrété Robin, qui devait trouver le camion, M. Guillou et un maquisard.

14 novembre. — C'est l'heure du déjeuner. Le Capitaine Claude se demande avec anxiété pour quelle raison son ami n'est pas venu, car personne n'a pu encore le joindre pour lui apprendre la fatale nouvelle. Soudain, le silence est troublé par des bruits de moteurs. Ce sont les Allemands qui ont monté une deuxième expédition. Encore deux kilomètres et ils se déploieront autour des Français. Il faut prendre les devants et s'enfoncer dans la montagne, d'autant plus que les munitions sont maigres (sept cartouches par fusil). Le salut est dans la fuite. Oui, mais le maquis est encerclé... par six cent cinquante Boches qui possèdent quatre canons et tirent à la mitrailleuse... Situation critique. Néanmoins, sous la neige tourbillonnante tous les maquisards, sauf douze, dont six appartiennent à l'arrière-garde, s'échapperont de justesse. Les Boches auront deux tués et un blessé et ils brûleront une ferme….

…Le 1er février 1944, les F. F. I. arrêtés à la suite des combats de Beaubery-Montmelard furent exécutés par les Allemands.

In Memoriam : Lucien Guillou, Philibert Morel, de Reyssouze et leurs compagnons : Clovis Bernard, de Lyon; Claudius Deschamps de Corcelle-en-Beaujolais; Edouard Falaize, du Bois d'Arcy (Seine-et-Oise); Jean Gardenet, de Mâcon; Georges Genevois, de Parayle-Monial; Jean Lathuillère, de Collonges-Mont d'Or; Lucien et Michel Mazaud, de Lyon; Paul Meyer (Robin), de Metz; Bruno Quinchez, de Lyon; Marcel Renard, de Mâcon; René Richard, de Levallois (Seine) et Antoine Trivino, de Vénissieux.

 

Pour lire  L’intégralité de ce texte : CONSULTER LE SITE en lien http://maquismorvan.blogspirit.com/archive/2005/12/29/j-de-beaubery-a-villefranche-sur-saone.html

 



19/01/2010
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