RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

CARPENTRAS Louis

CARPENTRAS Louis  

 

Cheminot

ajusteur au dépôt d'Avignon

 
Date de naissance : 23 décembre 1912
Lieu de naissance : Avignon
Date de décès : 15 février 1945
Lieu de décès : Bremen Allemagne                                                                         
Circonstances : Mort en déportation 
 
Si vous possédez des informations, des photographies, sur ce cheminot, vous pouvez nous les faire parvenir afin de compléter cette fiche ; Merci .
railetmemoire@orange.fr
 

Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette fiche

 

Relevé monument aux morts de la gare de Avignon. 
Livre mémorial de la FMD
Livre mémorial du KZ Neuengamme p 8 
Chroniques de la base, André MIGDAL : édition auteur du monde 2006 ISBN 2-916569-00-6
Pour la photo de plaque de rue,  les annexes :  merci à  http://rail-en-vaucluse.blog4ever.com/blog/lirarticle-141963-515885.html
Photo base Valentin site internet http://www.lostplaces.de/cms/content/view/41/33/
 
 
Ajusteur au dépôt d'Avignon, 
Arrêté le 17 mai 1944 après l'attentat des rotondes (Voir annexe 1)                                      « Dans la nuit du 19 au 20 février, les explosifs déposés sur les machines garées au dépôt des rotondes d'Avignon, explosent à intervalles différents entre 18 H 45 et 4 H du matin. (la première explosion a eu lieu trop tôt... Un détonateur de 10 minutes ayant été glissé par erreur dans le lot de détonateurs de 2 H) Trente deux machines ont été minées, mais "seulement" 17 locomotives de vitesse et 5 pour trains de marchandises sont mises hors service pour une plus ou moins longue période (toutes les machines ont été réparées en 4 à 6 semaines). L'explosif transmis via M Chabert, a été "judicieusement" positionné sur les parties névralgiques des machines. La plupart d'entre elles ont eu foyer et cylindres détériorés par les explosions. Le chef du service de contrôle allemand du dépôt, demande alors au chef de dépôt de désigner sur le champ une équipe d'ouvrier pour visiter les machines et ôter les bombes non explosées. Celui ci, confirme qu'il n'est pas habilité à donner de tels ordres à son personnel. Devant l'insistance du gradé allemand, il se déclare prêt à visiter lui même les machines et en retirer les engins... Ce qu'il fait, ensuite accompagné par plusieurs cheminots... Mais, la dernière mise à feu se produit à 4 heures du matin. L'explosion tue sur le coup deux des cheminots du service de nuit réquisitionnés, occupés sous la menace allemande, à retirer la bombe placée sur la 231 G 277. Les corps de Maurice Wolf et Albert Brés sont placés à l'infirmerie du dépôt, alors que deux cheminots allemands blessés par la déflagration, sont conduits à l'hôpital militaire. L'un des deux décédera des suites de ses blessures. Outre le matériel roulant, les installations fixes sont aussi visées. Le local du tour à roues est partiellement démoli, alors que le tour lui même est sérieusement endommagé »
 
 
 
 
Il est déporté par le convoi I 247 parti de Compiègne le 15 Juillet 1944 pour Neuengamme où il arrive après  trois journées de transport .
Il est enregistré sous le numéro de matricule 36668
Le 1er Août , Il est transféré avec 800 autres détenus pour le kommando « BREMEN FARGE  » en Juillet 1944 . Ce kommando de 950 hommes est situé au nord ouest de Bremen sur la Weser. Avec ses compagnons , ils sont employés à des travaux dans le chantier naval des établissements Deschimag à la construction de la base Valentin .
 
 
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NB : Léon BLANCHARD 37121, Armand BENOIT 37124, Gustave BRIAS 37579
Maurice BONNET 36665, Henri BERAUD 36666, Maurice CHAMBONNET 36669 Cheminots de la gare d'Avignon firent partie du même convoi et ne revinrent pas de FARGE
 
 
 
 
 La base Valentin aujourd'hui                       
 
 
 
                                    
 La plaque de la gare et la plaque de rue honorant sa mémoire à Avignon
  
 
 
 
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ANNEXE 1 
ENQUETE MENEE PAR LA POLICE ALLEMANDE A LA SUITE DE L'ATTENTAT
COMMIS LE 19 FEVRIER 1944 AU DEPOT DES MACHINES DES ROTONDES A AVIGNON
A - Première phase : enquête menée par le S.D. 
I. - Dans la nuit du 19 au 20 Février 1944 un attentat a été commis contre le dépôt des machines d'AVIGNON : 18 machines ont été mises hors d'usage par la déflagration d'explosifs qui avaient té placés dans les organes essentiels des locomotives. 
II. - Dés le début de son enquête le S.D. (Sichereits dients) a fait arrêter dix cheminots qui travaillaient au dépôt des machines pendant la journée du samedi 19 février 1944. 
III. - En réponse à une démarche effectuée au nom du préfet le chef du S.D. a donné les renseignements suivants:
"L'un des cheminots arrêtés a été immédiatement relâché en considération de ses charges de famille ; les autres sont maintenus en état d'arrestation à cause de présomption de participation à l'attentat ou de complicité, car il n'est pas concevable qu'un tel attentat ait pu être perpétré sans que les allées et venues de personnes étrangères au dépôt et transportant des charges d'explosifs volumineuses n'aient attiré l'attention du personnel du dépôt. Leurs cas seront examinés et si aucune charge n'est relevée contre eux ils seront relâchés."
IV. - Quelques jours plus tard les représentants des syndicats ouvriers du département ont fait auprès du chef du S.D. une démarche en faveur de leurs camarades cheminots arrêtés. Un représentant du préfet assistait à l'entrevue. Le chef du S.D. leur a fait un rapide exposé de l'action entreprise par les terroristes contre le réseau ferroviaire dans le but d'arrêter ou d'entraver les transports de troupes d'opération. 
Selon son exposé cette action aurait tout d'abord pris la forme de mitraillages des trains par la R.A.F. ; puis un accord serait intervenu entre la R.A.F. et une organisation de résistance dénommée "French" aux termes duquel les mitraillages seraient abandonnés afin de ménager les voyageurs et le personnel cheminot et remplacés par des attentats sur les voies et contre le matériel. 
A la fin de l'entrevue le chef du S.D. a laissé espérer la libération prochaine de quelques cheminots arrêtés. 
V. - Au cours de la deuxième quinzaine de Mars quatre des cheminots arrêtés ont été relâchés, mais trois autres ont été arrêtés ce qui a porté à 8 le nombre des cheminots détenus. 
VI. - Poursuivant leur action de solidarité les cheminots ont envoyé une délégation à VICHY pour solliciter l'intervention du chef du gouvernement en faveur de leurs camarades. 
B. - Deuxième phase : enquête menée par la G.F.P.
I. - Certains renseignements recueillis à propos d'arrestations effectuées par le G.F.P. (Geheim Feld Polizei) ont laissé supposer que ces arrestations étaient en relation avec l'attentat contre le dépôt des machines : un sieur LACOUR était arrêté et presque en même temps un nommé MALARTE dentiste quittait son domicile et disparaissait (sa femme l'avait d'ailleurs précédé). 
Un nommé PIETRI, employé du gaz, personne équivoque, était arrêté à son tour. Enfin la G.F.P. aurait arrêté en gare d'AVIGNON une personne transportant une importante somme d'argent (plusieurs millions). 
II. - Enfin le 6 avril le Président du Tribunal de CARPENTRAS était appréhendé par le G.F.P.. 
Immédiatement le Président fit effectue une démarche d'information. En réponse à cette démarche le commissaire chef de ce service manifesta le désir de faire une visite au préfet. cette visite eut lieu le jour même et le commissaire donna les précisions suivantes : 
"Le président LEYRIS est accusé d'avoir apporté son concours au mouvement terroriste. Il lui est reproché notamment : d'avoir mis un appartement dont il était locataire à AVIGNON à la disposition des terroristes à qui il avait confié la clé.
- d'avoir rencontré certains chefs terroristes dans cet appartement.
- de s'être par là rendu complice de ceux qui apportèrent des explosifs dans l'appartement , explosifs qui furent transformés en engins utilisés pour faire sauter les machines du dépôt.
- D'avoir en outre informé les terroristes des actions intentées contre eux, dont il était amené à avoir connaissance du fait de ses fonctions.
Le chef de la G.F.P. précisa qu'il avait attendu plusieurs semaines avant de procéder à l'arrestation de ce magistrat et qu'il n'avait pris sa décision que lorsque les charges relevées rendirent cette mesure nécessaire.
III. - Le commissaire de la G.F.P. déclara enfin au préfet qu'après l'arrestation de certains chefs terroristes responsables de l'attentat commis contre le dépôt des machines il espérait pouvoir sous peu arrêter les exécutants qui mirent les explosifs en place. IV. - Le préfet fit remarquer au commissaire de la G.F.P que l'hypothèse de la culpabilité des cheminots paraissait écartée il était du plus grand intérêt que les cheminots soient relâchés le plus rapidement possible. 
Document A.D. VAUCLUSE.
 
 
 
 
 
 
 
 
 


15/10/2008
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