CHAMPLON Alix
CHAMPLON Alix
SURVEILLANT ST à Toucy (89)
Date de naissance : 1 Avril 1906
Lieu de naissance : BONIFACCIO (Corse)
Date de décès : 26 Novembre 1943
Lieu de décès : DIJON (21)
Circonstances :Fusillé
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
http://www.arory.com/fileadmin/images/Yonne_memoire/bulletin_11.pdf
http://www.cancoillotte.net/spip.php?article572
CAH SNCF LE MANS
SGA AC-21P-41593
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Sources : Musée de la Résistance, Auxerre
Le mouvement Résistance
Au printemps 1943, un groupe de résistants s’est formé à Auxerre autour du docteur Seguin et en Puisaye autour d’André Baudon, Félix François et Bernard Moreau. Ce groupe, qui s’est rattaché dans l’été au mouvement national Résistance, commence à fabriquer de faux papiers et à prendre en charge les nombreux réfractaires
qui cherchent alors à se cacher en Puisaye. En septembre 1943, le docteur Seguin est avisé par le directeur régional de l’Urbaine électrique à Auxerre, Marcel Felser, que530 kgde cuivre réquisitionnés par les Allemands sont stockés en gare de Toucy, prêts à partir pour l’Allemagne qui en a besoin pour son industrie d’armement. Felser prévient André Baudon, le responsable départemental du mouvement Résistance, qui se récuse, pour des raisons que nous ne connaissons pas. C’est alors Félix François, chef électricien à l’Urbaine électrique de Toucy et responsable du mouvement Résistance dans le secteur Toucy- Charny qui accepte d’organiser l’enlèvement du cuivre.
Le vol du cuivre
Il contacte les sédentaires de Toucy et c’est une équipe de huit ou neuf hommes qui exécute l’opération dans la nuit du 29 au 30 septembre 1943. Le cuivre est emporté dans un camion prêté par Paul Botté, transporteur à
Toucy et déposé dans une petite ferme inhabitée entre Dracy et Tannerre-en-Puisaye. Tout s’est déroulé sans problèmes ; mais au petit jour, le 30 au matin, alors que deux membres du groupe, Jacques Bombert et Raymond
Pesant, de Champignelles, regagnent leur village, ils sont arrêtés sur la route par les Allemands. L’un des deux hommes porte un revolver ; ils sont emmenés à Auxerre et sans doute torturés. Il est probable que l’un des deux ait avoué et désigné les autres protagonistes de l’affaire. Le même jour, les arrestations se multiplient à Champignelles : les parents de Raymond Pesant ainsi que Pierre Bertrand sont à leur tour incarcérés à la prison d’Auxerre. Le 5 octobre, les gendarmes de Toucy préviennent Félix François que les Allemands se préparent à l’arrêter. Celui-ci fait prévenir le pharmacien de Toucy, Claverie, qui fait aussi partie du mouvement Résistance, puis va chez lui pour détruire des papiers compromettants (dont des listes contenant les noms des membres du mouvement Résistance). Malheureusement cette opération dure un certain temps et lorsqu’il est enfin prêt à partir, les Allemands arrivent à son domicile. Il tente de s’échapper en bousculant un soldat allemand mais les autres lui tirent dessus. Il est blessé au pied et à la main et rapidement maîtrisé.
Les Allemands arrêtent ensuite presque toutes les autres personnes ayant participé à l’enlèvement du cuivre : Alix Champlon, Roland Potel, Paul Botté et son fils Robert. Seul Francis Revillon, un jeune réfractaire de Montereau caché à Toucy échappe à l’arrestation grâce à l’abbé Bouillier de Mézilles qui le fait cacher chez
l’abbé Boisserolles. Francis Revillon tentera ensuite, en vain, de récupérer le cuivre toujours entreposé à la ferme et que les Allemands ont cessé de garder au bout de quelques jours. Claverie quitte la région pour ne revenir à
Toucy qu’en décembre 1943 et n’aura plus de contacts avec le mouvement Résistance. Trois autres personnes de Toucy, Thibault, Devaux et Lallier sont arrêtées pour la même affaire, mais relâchées quelques jours plus tard.
La répression
La répression s’abat durement sur les personnes arrêtées. Jacques Bombert, Raymond Pesant et Félix François sont fusillés le 13 novembre 1943 au champ de tir d’Egriselles ; Alix Champlon est fusillé à Dijon en
décembre.
Roland Potel est déporté au camp d’Oranienburg ; Paul Botté et Pierre Bertrand sont déportés
au camp de Sachsenhausen ; Pierre Bertrand, transféré ensuite au camp d’Oranienburg y décède le 11 février 1945. Robert Botté, sans doute en raison de son jeune âge (17 ans) n’est pas envoyé en camp de concentration mais est interné à la prison de Francfort. Marcel Felser et le docteur Seguin sont arrêtés le 15 octobre, sans qu’on sache si ces arrestations sont liées à l’affaire du cuivre de Toucy ou si elles ont été provoquées par la trahison de Marius Guillemand, qui avait pris contact avec eux peu de temps auparavant. Tous deux sont déportés en janvier 1944 à Buchenwald : le docteur Seguin y meurt le 7 avril 1944 et Marcel Felser le 17 décembre de la même année. Ainsi cette affaire du cuivre aura été un désastre : quatre personnes ont été fusillées, quatre sont mortes en déportation ; trois seulement, Paul et Robert Botté et Roland Potel en reviendront. Le groupe Résistance de la région de Toucy est en partie démantelé. Il se reconstitue partiellement dans l’hiver suivant mais une grande partie de ses membres va rejoindre le Service national maquis qui s’installe en Puisaye au printemps 1944 et combattra au sein de ce mouvement.z
Claude Delasselle
Sources : ADY, 1 W 151, signalements
reçus des arrestations opérées par les
autorités d’occupation. ADY, 1 W 157,
répertoire des arrestations opérées par
les autorités d’occupation. ADY, 33 J 18,
témoignage de M. Claverie recueilli par
M. Vauthier en 1950 et 1951. Bailly
Robert, La Croix de Saint-André,
Clamecy, éditions ANACR-Yonne, 1983,
332 p
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Les frères Maire et Alix Champlon sont trois soldats de Saône morts pendant la seconde guerre mondiale.
Alix Champlon était cheminot, résistant appartenant au réseau "Résistance Fer". Arrêté le 8 octobre 1943, il a été fusillé à Dijon le 26 novembre de la même année.
rue Alix CHAMPLON à Saone (25)
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