RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

DETHIER Eucher

DETHIER Eucher

 

Manœuvre au dépôt de LENS (62)

 

 

Date de naissance : 12 juin 1924

Lieu de naissance : BILLY MONTIGNY, (62)

Date de décès : 14 juin 1944

Lieu de décès : ARRAS  (62)

Circonstances : Fusillé (à la citadelle)

 

 

 

Méthode de recherche Rail& Mémoire pour cette notice :

 

Relevé de la Gare de LENS

"Cheminots et chemins de fer en Nord pas de Calais » édité par le  C.E NORD PAS DE CALAIS. Identités régionales et professionnelles 1830 / 2030 "  Comité d'établissement régional du nord pas de calais ; la vie du rail.

Ouvrage de Philippe Leclerc L'Affaire des Manises   suivi de Les ardennais de la résignation à la Résistance : 1940-juin 1944 / préf. de Yanny Hureaux   ;  éditeurs Langres : D. Guéniot, 2004 ; ISBN 2-87825-295-0 (br) : que nous remercions pour les précisions qu’il nous a communiquées

ET SON INCONTOURNABLE SITE  Internet :

 http://ardennetiensferme.over-blog.com/article-1470839.html

 

 

 

Arrêté comme FTPF en voulant rejoindre le maquis des Ardennes.

Fusillé à la citadelle d'Arras le 14 juin 1944.

 " Opération  «  Maquis en Ardennes »

Au moment même où se nouait le drame des Manises un autre épisode tragique se préparait plus à l’ouest, et qui concerne à double titre notre sujet : il se rapporte aux Ardennes, et procède de la même logique que celle qui prévalu à Revin. Les prémisses étaient les mêmes, la conclusion sera semblable.

Le 5 juin au soir est lancé sur les ondes de la B.B.C. le message personnel suivant : « La sirène a les cheveux décolorés ». C’est un ordre de regroupement et de marche pour les 2ème, 5ème, 6ème compagnies F.T.P. du bassin minier du Nord – Pas-de-Calais. Leur objectif : gagner la zone de maquis des Ardennes afin de renforcer les groupes de combats existants (dans la vallée de la Meuse probablement) et/ou créer un nouveau maquis. Ils sont appelés à combattre sur les arrières de l’ennemi…

Le 8 juin, 350 hommes, par groupes, se mettent en route. Les plus jeunes, enthousiastes, manifestent leur patriotisme par des chants qui ne portent pas à équivoque. Certains sont enrôlés en court de route. Mais l’encadrement est défaillant, des jeunes sont rapidement arrêtés ; de plus il semble bien que les allemands connaissent déjà les itinéraires et les relais des groupes constitués.

Le 11 juin, les troupes allemandes encerclent le bois de Bourlon, près de Cambrai, où sont regroupées en une halte provisoire la 5ème compagnie et une partie des effectifs de la 6ème. Après de durs combats, celles-ci sont complètement anéanties. Le 12 juin, la 2ème compagnie arrive aux abords de Guise, dans l’Aisne, puis continue son avance vers Aisonville. Dans la nuit du 13 au 14 juin, elle est arrêtée par les troupes de la Wehrmacht à Vadencourt. Les combats sont impitoyables, et le 14 juin, dans cette commune, les Allemands procèdent à une série d’arrestations de résistants mais aussi d’innocents civils qui sont immédiatement fusillés. Quant à la 2ème compagnie, elle est décimée. Les survivants sont dispersés. Certains détachements vont s’incorporer dans des groupes de l’Aisne avant, fin juin, de recevoir l’ordre de regagner leur base de départ, le Nord - Pas-de-Calais.

Certains autres vont parvenir à rejoindre les Ardennes, à l’instar du Commandant Beaufort, dit « Bruno », commandant de la 2ème compagnie F.T.P.F. du Nord-pas de Calais, qui va se réfugier au maquis de Deville avant de devenir le représentant des F.T.P. auprès de l’état-major des F.F.I. dans les Ardennes. Jacques Watermolen et Charles Weltens, eux aussi de la 2ème compagnie, à leur arrivée dans la région seront aiguillés par la Résistance locale vers le maquis Prisme avec lequel ils combattront jusqu’à la Libération.

Bilan tragique de l’opération : sur 350 hommes, 32 tués au combat, 68 fusillés après capture, 147 déportés…

Cet épisode peut être comparé avec celui des Manises : lors du débarquement, Londres (le B.C.R.A.) appelle à la mobilisation générale des résistants, il faut mettre sur pied de grosses formations, du type de l’armée régulière, pour soutenir l'avance alliée et harceler les arrières allemands (concernant les maquisards F.T.P. du Nord – Pas-de-Calais, un auteur, lui-même ancien F.T.P., a écrit  de cet ordre de regroupement qu’il était une « véritable provocation.). Les maquisards des Manises tomberont en même temps et pour les mêmes raisons que les F.T.P. du Nord – Pas-de-Calais. On peut imputer à cet échec les mêmes causes :

- le manque d’encadrement,

- l’inexpérience au combat d’une grande partie des hommes et leur manque d’instruction militaire,

- le manque de préparation et d’élémentaire prudence lors des déplacements,

- l’impréparation des haltes d’étapes (qui se traduit aux Manises par des bivouacs improvisés avec des toiles de parachutes, des feux allumés, etc…).

Le tout aggravé dans le cas présent par le manque d’armement et par ce que les compagnies F.T.P. vont devoir mener le combat en rase campagne, loin des frondaisons parfois salutaires de la forêt !


J. M. Fossier, Zone Interdite. Nord –Pas-de-Calais. F.N.D.I.R.P., 1994, p. 708.

Sur cet épisode, il convient de remercier ici pour la communication qu’il m’en a faite M. Alain Nice, qui prépare un ouvrage sur l’action des F.T.P. dans le département de l’Aisne.





23/01/2010
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