GUILLON Alexandre
GUILLON Alexandre
Sous Chef de Brigade à LE MANS (72)
Date de naissance : 27 septembre 1897
Lieu de naissance : MESSANGER (44)
Date de décès : 21 février 1942
Lieu de décès : FONTEVRAULT L'ABBAYE (49)
Circonstances : Fusillé
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Relevé plaque Gare de Le Mans
ADLA 44 cote:1J 1131, A.D.L.A., DERNIERE LETTRE, l'une au crayon à papier adressée à sa femme et l'autre au bic à ses soeurs et frère. tous nos remerciements à Carlos FERNANDEZ Correspondant Rail & Mémoire et Valerie ROUX Conservatrice aux ADLA).
AD 72 Le Mans ; Recherches de Mme CHUBERRE COUESPEL Soeur de André COUESPEL, cheminot Fusillé avec tous mes remerciements.
Centre d'Archives historiques de la SNCF du Mans :
Merci à Jean-Pierre SAUVAGE (Comité de Recherches historiques sur la persécution et la répression allemande en Loire Inférieure 1940-1945) et à notre correspondant Carlos FERNANDEZ de Nantes
Site internet www.onac-vg.fr Conception et réalisation Marie Llosa
Coordonnatrice mémoire et communication Région Pays de Loire
Service départemental de l'ONAC de Loire-Atlantique
En partenariat les services départementaux de L'Office national des anciens combattants
de Loire-Atlantique, du Maine-et-Loire, de la Mayenne, de la Sarthe, de la Vendée.
18 mai 2013 ajout photos
Plaque église St Michel de Fontevrault (49)
Joseph ESTEVES, 200 visages de la Résistance et de la Déportation en Sarthe
(à compte d'auteur 2009 ) sur Notice de Pierre PAVOINE
Dernière lettre d'Alexandre Guillon à son épouse
Lettre retrouvée à la déchetterie de Rezé (44) l'une au crayon à papier adressée à sa femme et l'autre au bic à ses soeurs et frère.
Transcription de sa dernière lettre
« Maison Centrale de Fontevrault Le 21 février 1942,
Nom et prénoms Guillon A
Ma chère petite femme,
J'ai un grand malheur à t'apprendre dans 20 heures, je ne serais plus de ce monde.
A mon réveil ce matin, l'on m'a appris que j'étais pris comme otage et à 11h, je vais être fusillé, que la vie n'est pas grand-chose quand même.
J'espère que tu me pardonneras si je t'ai fait quelques misères quelquefois, mais vois-tu j'aimais mon parti et je vais mourir pour lui. Heureusement ma pauvre, j'ai opté pour la retraite, tu auras un peu pour vivre.
Je viens d'avoir la visite de Monsieur l'Aumônier, je vais mourir en chrétien, excuse si j'écris mal car ma main tremble et des larmes tombent sur le papier.
Ecrit à Monsieur Pion et dis lui que je désire que quatre de mes bons amis m'apportent une gerbe de fleurs.
Pion, Robert, Jean, Béasse.
Si tu le peux, ramène mon corps à Teillé.
Embrasse ma maman pour moi ainsi que Roger et sa petite famille.
Adieu ma petite femme chérie.
Ton mari qui t'embrasse une dernière fois.
Adieu,
Alexandre »
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« Le 21 février 1942, il fait partie d'un groupe de dix fusillés sans doute choisis comme otages. Les Manceaux: Alexandre Guillon, cheminot et Pierre Planche, métallurgiste sont assassinés avec lui. Georges Guiet, décorateur dans le Vieux-Mans, subit le même sort le lendemain. »
Ces cheminots avaient été arrêtés et condamnés à la prison et aux travaux
« Le 21 février 1942, il fait partie d'un groupe de dix fusillés sans doute choisis comme otages. Les Manceaux: Alexandre Guillon, cheminot et Pierre Planche, métallurgiste sont assassinés avec lui. Georges Guiet, décorateur dans le Vieux-Mans, subit le même sort le lendemain. »
Ces cheminots avaient été arrêtés et condamnés à la prison et aux travaux
Né le 28 septembre 1897 à Mésanger (Loire-Atlantique), réside à Teillé (Loire-Atlantique).
Fils de Jean Guillon, cultivateur, et demeurant à la Poivelière, et d'Anne, Yvonne Rabu, son épouse.
Marié sans enfants
Sous-chef de brigade à la gare du Mans, réside ensuite 183, rue du Polygone au Mans
- Inscrit sur le monument aux morts de Fontevraud-l'Abbaye.
- Inscrit sur la plaque commémorative SNCF de la gare du Mans.
Parcours de cheminot Profession : cantonnier puis Sous-chef d'équipe aux magasins de la gare du Mans,
- Entré à la SNCF le 24 décembre 1919, il est commissionné le 19 juillet 1921
Signalement : blond, yeux bleus, coupure lèvre droite supérieure, 1,65 m
Incorporé 50e RA (régiment d'artillerie) le 07/01/1916 et 2e canonnier conducteur à la 67e batterie
de dépôt. Congé de démobilisation le 29/09/1919, se retire à Teillé.
Affecté 1er RAL (régiment d'artillerie lourde), classé affecté spécial, 4e section de chemin de fer de campagne le 05/07/1921.
Passé dans la subdivision de Nantes, le 25 août 1927, il est affecté spécial au titre des chemins de fer de l'Etat.
- Arrêté le 5 novembre 1941 par la police, inculpé de propagande communiste d'après les
renseignements fournis par la police mobile d'Angers. Mentionné comme « agent qui n'a donné lieu jusqu'alors à aucune observation ».
- Incarcéré le 5 novembre 1941 par les autorités françaises,
- 10 janvier 1942 : condamné à 7 ans de travaux forcés et 7 ans d'interdiction de séjour pour
activité communiste ; révoqué le 9 janvier 1942,
- 13 mars 1942 copie à titre d'avis, de son avis d'exécution, car il a été fusillé le 21 février 1942.
- Inhumé dans un premier temps à Chacé (49), transfert de corps possible à Teillé (44).
Parcours de résistant
Employé SNCF, arrêté le 5 novembre 1941 par la Police Française et la Gestapo, il est condamné le 11 décembre 1941 par la section spéciale de la Cour d'Appel d'Angers, pour activité communiste à 7 ans de travaux forcés et à 7 ans d'interdiction de séjour. Il est ensuite transféré à la maison d'arrêt centrale de Fontevrault le 22 janvier 1942. Il est fusillé par les autorités allemandes le 21 février 1942 dans cette même ville, en tant qu'otage communiste en représailles d'attentats commis à Tours et Rouen les 4 et 5 novembre 1942. Le titre d'interné politique lui a été attribué par décision ministérielle en date du 15 janvier 1963.
Il a été fusillé avec 6 autres détenus.
Voici le rapport rédigé par le directeur de la Maison Centrale de Fontevrault :
« Fontevrault, le 21 février 1942. Le Directeur de la Maison Centrale de Fontevrault à Monsieur le Ministre de la Justice, Directeur de l'Administration pénitentiaire, - Cabinet du directeur.
J'ai l'honneur de vous rendre compte qu'un officier de l'Administration de la Guerre Allemande de Tours accompagné du Commandant de la Ortskommandantur de Saumur, de sous-officiers et d'hommes de troupes se sont présentés ce matin vers 6 heures à la Maison Centrale de Fontevrault, pour procéder à l'exécution de six condamnés aux travaux forcés dont l'un d'eux avait été extrait le 19 janvier 1942 pour Laval et se trouvait incarcéré à la prison du mans en vue de sa réintégration à l'établissement. Cinq de ces détenus ont dont été fusillés à midi et le sixième (…) n'a été passé par les armes qu'à 18h30, un délai lui ayant été accordé pour écrire à sa famille et s'entretenir avec l'aumônier. Ci-dessous l'état-civil et la situation pénale de ces individus : - Robert, André, Lucien, né le 31 décembre 1908 à Paris, (…) condamné le 27 août 1941 par le Tribunal de la Feldkommandantur 588 à Tours pour manifestation anti-allemande à 10 ans de travaux forcés ;
- Pavoine Pierre, Louis, Théophile, né le 26 décembre 1902 à Rennes (…), condamné le 11
décembre 1941 par la Section spéciale de la Cour d'Appel d'Angers pour activité communiste à 15 ans de travaux forcés et à 20 ans d'interdiction de séjour ;
- Guiet Georges, Emile, né le 5 mai 1912 à Saint-Ouen (…), condamné le 11 novembre 1941
par la Section spéciale de la Cour d'Appel d'Angers pour activité communiste à 10 ans de
travaux forcés et 10 ans d'interdiction de séjour ;
- Guillon Alexandre, né le 28 septembre 1897 à Mésanger (…), condamné le 11 décembre
1941 par la Section spéciale de la Cour d'Appel d'Angers pour activité communiste à 7 ans
de travaux forcés et à 7 ans d'interdiction de séjour ;
- Planche Pierre, né le 12 mars 1907 à Châteaubriant (…), condamné le 4 décembre 1941
par la Section spéciale de la Cour d'Appel d'Angers, pour activité communiste, à 7 ans de
travaux forcés et à 7 ans d'interdiction de séjour ;
- Goualard Robert, né le 25 novembre 1913 à Alençon (…), condamné le 4 décembre 1941
par la Section spéciale de la Cour d'Appel d'Angers, pour activité communiste, à 7 ans de
travaux forcés et à 7 ans d'interdiction de séjour.
(…) Aucun incident n'a été enregistré au cours des préparatifs d'exécution de ces six condamnés, qui ont été passés par les Armes sur le champ de tir de Chanteloup situé à 2 km de l'établissement. »
17 17 Bureau des archives des victimes des conflits contemporains, Caen, dossier coté : 21 P 480 919 et AD 49 : dossier de détenu coté : 248 w 28, n° 2075.
AD 72 Le Mans
Monument dans la Forêt de Fontevraud
proche de l'entrée du Camp Militaire
où a été fusillé Alexandre GUILLON
et ses autres camarades cheminots
© R & M
Plaque Eglise St Michel à Fontevrault
© Photo Rail & Mémoire
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