HAVARD François
HAVARD François
Cheminot Electricien à LE MANS (72)
Date de naissance : 15 mai 1893
Lieu de naissance : COMBLESSAC (35)
Date de décès : 13 mars 1945
Lieu de décès : DACHAU
Circonstances : Mort en déportation
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Relevé de la plaque du Mans
Relevé du livre d’écrou du camp de VOVES (28) merci à Etienne EGRET
Livre mémorial de la FMD page 889 tome 1
Joseph ESTEVES, 100 visages de la Résistance et de la Déportation en Sarthe ( à compte d’auteur 2005 )
Archives départementales de la Sarthe
François, Marie Havard est électricien au Mans ; c’est un militant communiste connu qui entre dans la résistance dès le début de la guerre.
Incarcéré au camp de VOVES sous le numéro 716, (en provenance de Chateaubriant en date du 22 février 1941). Libéré en avril 1942, Il est arrêté une seconde fois le 03 mars 1943 puis interné à Compiègne, il est déporté par le convoi I 100 parti de Compiègne le 08 mai 1943. Enregistré à SACHSENHAUSEN le 10 mai sous le matricule 66727 ; puis à DACHAU sous le numéro 80371
François, Marie Havard est un breton dont l'ascendance irlandaise remonte au XVIIIe siècle. Il est né le 15 mai 1893, non loin du camp de Coëtquidan, à Comblessac (Ille et Vilaine). Ses parents, cultivateurs très catholiques, lui donnent deux frères et trois sœurs. A partir de quatorze ans, il sert comme valet, chez le châtelain local. Artilleur contre les «Boches» dès 1914, il termine la guerre au grade de maréchal des logis. En 1920, à Paris, il est embauché comme manœuvre aux Chemins de Fer de l'Etat. Veuf, il se remarie avec une mancelle: Blanche Dorison, en 1928. Il travaille maintenant au dépôt du Mans où il est promu électricien (1936). Membre actif du parti communiste français, il est même élu au bureau de la Fédération sarthoise.
Pendant l'Occupation, alors qu'il habite à Pontlieue, il participe ardemment aux actions clandestines des cheminots communistes qui occupent un poste stratégique pour se déplacer, surveiller et frapper l'ennemi. Avec Camille Lhuissier et Maurice Bel, ils suivent les consignes de Roger Apolinaire. Le 1er octobre 1940, une réunion de cellule rassemble chez François Havard, au 14, rue de l'Yser (nol3 actuel), de nombreux camarades. Autour d'Emile Chesne dit «Forêt» (secrétaire fédéral du PCF élu en 1933, à l'âge de vingt-cinq ans), se trouvent Jules Bassard ajusteur, Armand Blanchard, Louis Heuzé de Coulaines alias «Toto », André Taffoureau un voisin et Jussime Mandel (un juif de l'avenue Jean Mac, disparu définitivement avec sa famille en 1941). Ils préparent et distribuent les premiers tracts et organisent de petits groupes d'action. Emile Chesne a été fusillé, le 26 janvier 1944 au Fort du Hâ, près de Bordeaux.
En mars 1941, François Havard est arrêté une première fois. Après avoir séjourné au camp de Châteaubriant, il est transféré à celui de Voves en Eure-et-Loir. Libéré en avril 1942, il aurait travaillé quelques temps chez André Garczynski avant de reprendre sa place à
Incarcéré au Vert-Galant, puis à Compiègne, François Havard est déporté à Oranienburg-Sachsenhausen, en mai 1943. Après un an de dures souffrances, il arrive à Dachau, matricule 80371. Il fait du terrassement sur les chantiers de l'entreprise Heinkel, dans la banlieue munichoise.
Ses trois enfants: Bernard, Yvette, François et son épouse attendent son retour. Le jeudi 8 mai 1945, Bernard, le fils aîné fonce à la gare du Mans. Un convoi de rapatriés d'Allemagne vient de s'arrêter. Au milieu de centaines de prisonniers de guerre, heureux en ce jour d'armistice, il remarque «quelques personnes décharnées, visages hâves, peau grisâtre, coudes et genoux énormes ». La faim avait marqué jusqu'à l'extrémité de leurs doigts. Alors, à quinze ans, le jeune Bernard réalisa ce qu'était l'enfer. Parmi ces déportés squelettiques, il n'y avait pas son père... Peu de temps après, Rémi Terreu, un déporté de la région toulousaine, leur apprit l'atroce réalité. Le 12 mars 1945, agonisant, leur père était passé à l'infirmerie et, le lendemain au crématoire du sinistre camp de Dachau. A titre posthume, François Havard a été promu sous lieutenant des Forces françaises combattantes et déclaré «Mort pour la France ». Son idéal de paix et de liberté n'est pas tombé dans l'oubli.
Source => Joseph ESTEVES, 100 visages de la Résistance et de la Déportation en Sarthe ( à compte d’auteur 2005 )
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