RECOUVREUX Raymond
RECOUVREUX Raymond Alexandre.
Ouvrier menuisier aux Ateliers de VILLENEUVE SAINT GEORGES.
Date de naissance : 02 AVRIL 1925
Lieu de naissance : CHAUSSIN (39)
Date de décès : 06 avril 1945
Lieu de décès : MORSCH (ALLEMAGNE)
Circonstances : Tué au combat
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Article journal « notre métier » oct. 1946
Note de Philippe Frilley.
Site Internet sur le combat de MORSCH http://aupech.free.fr/resistancedeportation/siteseleves/site2004/verdonnetintegrale.htm
« Le Special Operations Executive britannique a un noyau depuis 1943 dans le centre de formations des apprentis de Villeneuve saint Georges et il lance le sabotage systématique des plaques tournantes et des arrivées d'eau, le commando de jeunes saboteurs: Pierre PERIN "Pepo", Maurice GRELAUD "Croquis", Charles LATOUR, Georges TERNOT, Georges FERNET, Maurice LEBUGLE.
Ils participeront à des coups de mains dans la Libération de Paris et s'engageront ensemble comme les autres FFI villeneuvois (Bataillon 104/22) et formeront la 1ère Compagnie du 42è RI en novembre 44 de l'armée de Lattre, transféré au 21e R.I.C.
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S'engagent aussi d'autres cheminots Jean CARRÉ et Georges BOUCHARD, et RECOUVREUX Alexandre qui sera tué après la prise de Colmar. »
Cheminot, jeune FFI de Villeneuve-St-Georges, participe à des coups de mains dans la Libération de Paris et s'engagera comme les autres FFI villeneuvois (Bataillon 104/22) pour former la 1ere Compagnie du 42e RI en novembre 44 de l'armée de Lattre transféré au 21e R.I.C.
« On en a beaucoup parlé parce que de Lattre appelait ça la victoire de la bretelle de Morsch. Pourquoi la bretelle? Parce qu'il y avait tout un système de fortifications autour de Morsch, c'était une ligne importante les Allemands voulaient empêcher notre progression. Il y avait les blockhaus, à intervalles assez courts, et puis il y avait des tranchées qui permettaient de joindre les blockhaus entre eux. Il y avait là une mine de résistance très forte.
LE COMBAT DE MORSCH
Le 5 avril 1945 au matin, la 6e Cie du 21e R.I.C., commandée par le Capitaine SURUN, arrive aux abords de MORSCH, un gras bourg sur la route de RASTATT. Peu après son départ de KARLSRUHE, la colonne subit le harcèlement de l'artillerie allemande. Les pertes sont très légères. Mais, aux premières maisons de MORSCH, elle est soumise à un tir intense de mitrailleuses. Et commence le lourd vacarme de la guerre : rafales de pistolets-mitrailleurs, explosions de bazookas. Le combat de rues commence. Les éclaireurs de la 6e Cie ripostent énergiquement aux tireurs ennemis, fréquemment dissimulés derrière les soupiraux des caves. Des hommes tombent, parfois blessés grièvement. Leurs camarades, couverts au fusil-mitrailleur, les atteignent et les traînent à l'abri, parmi les éclatements d'obus de mortiers.
En s'infiltrant de rues en rues, les voltigeurs de la 6e Cie parviennent au centre de MORSCH, sous un feu toujours nourri. Puis c'est l'accalmie qui ne présage rien de bon ... Des hommes de la 6e Cie atteint la sortie du bourg, aux dernières heures de l'après-midi, accompagnés de chars Shermann, lorsque tout à coup un déchaînement d'armes automatiques et de grenades les cloue sur place. L'ennemi s'était replié, mais pour peu de temps, et sa réaction devenait à nouveau très agressive.
Deux Shermann brûlent maintenant, touchés par des panzer-fost. Le lieutenant de la première section de voltige s'abat, une balle en pleine tête. Son second, un sergent-chef, est presque coupé en deux par une rafale de mitrailleuse. Les blessés se font nombreux. Le Capitaine Surun confie au Caporal Verdonnet, seul gradé valide, le commandement des rescapés de sa section: ils ne sont plus que seize...
Le Caporal Verdonnet, qui s'est " porté spontanément en avant pour observer l'origine d'un tir violent" (cf. citation N° 71, du 22.05. 1945, à l'Ordre de la Division) est touché à son tour, le visage et les yeux criblés par des éclats de balle explosive. Le Capitaine Surun veut qu'on l'évacue. Le Caporal Verdonnet lui répond : " Ce n'est pas le moment, les gars ont encore besoin de moi "
COMBAT DE MORSCH
Tout dans le paysage n'est que ruines et désolation. Des granges flambent et des porcs hurlent en courant. Ordre a été donné au 2e Bataillon du 21e R.1.C. de se retrancher à l'intérieur de MORSCH.
Sur le bourg qu'éclairent les flammes des incendies, troués par les hululements des minenwerfer dont l'effet est particulièrement démoralisateur, la nuit descend... comme dans les yeux du jeune caporal : on constatera plus tard qu'il a reçu 17 éclats de balle. Le Capitaine Surun est encore venu lui proposer de se laisser évacuer. Un nouveau refus lui est opposé avec la même obstination : " Si je les quitte, plusieurs de mes gars risquent de flancher. Tant que je serai avec eux, ils tiendront ". Les larmes et le sang se mêlent sur ses joues qu'il essuie d'un revers de manche de son battle-dress. Il est calme, résigné. Il se répète la phrase d'Alain Fournier: " On n'a rien donné, tant que l'on n'a pas tout donné ". Longuement, la main du Capitaine Surun lui a serré l'épaule. Les plaintes montent parfois des mourants restes entre les lignes, et pour qui le jour ne se lèvera plus...
Au matin, la Wehrmacht a fait retraite.
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