RAIL et MEMOIRE

RAIL et MEMOIRE

VIADIEU Achille

VIADIEU Achille

Pseudonyme: GINOU

 

COMPTABLE  gare de  TOULOUSE (31)

 

Date de naissance : 11 mars 1911

Lieu de naissance : CASTELNAU DURBAN (09) 

Date de décès : 02 juin 1944

Lieu de décès : TOULOUSE (31)

Circonstances : Tué en mission par la Gestapo

 

Méthode de recherches Rail & Mémoire pour cette notice :

 

Relevé de la plaque du monument au mort de la gare de TOULOUSE (31)

Colonel Rémy, Morhange: les chasseurs de traîtres, Flammarion, 1975.

Site internet « anciens des services spéciaux de la défense nationale » http://www.aassdn.org/araMNnom01.html

 Photo SITE Internet  http://tpe-la-resistance-en-haute-garonne.blogspot.com/

 

Extrait de TOULOUSE, mémoire des rues de Elérika LEROY (2006)

 

 

Plaque de Toulouse , détail

 

Achille Viadieu, dit "Ginou" est né à Castelnau-Durban en 1911. Il était l'adjoint de Marcel Taillandier dit "Morhange" sous le nom de X-2. Comptable à la gare de Matabiau, il prend la direction ariégeoise du RNP (Rassemblement National Populaire), puis devient chef régional de ce mouvement fasciste et ultra-collaborationniste (en accord avec le Réseau Morhange) d'où il obtient des renseignements des Allemands.

Il est tué à Toulouse, le 2 juin 1944, dans une opération qui a mal tourné. La rue où il est abattu, à Toulouse, porte maintenant son nom.

Le 2 juin 1944, Achille Viadieu, accompagné de Jacques Combatalade (X-5), un policier du réseau Morhange, retrouve leurs camarades dans un café de la Place du Fer à Cheval. Ils sont en train de préparer une opération pour le soir même. Le rendez-vous est fixé sous l'horloge de la Place du Capitole. Achille Viadieu et Jacques Combatalade ne sont là que pour assurer la surveillance depuis leur Traction. Découvrant la présence de miliciens cachés sous les arcades, ils font le tour de la place pour prévenir les autres membres de l'opération. La Gestapo, dissimulée au côté des miliciens, a reconnu Achille Viadieu. La voiture des deux résistants est aussitôt mitraillée et pourchassée dans les rues de Toulouse. Jacques Combatalade au volant essaie de semer les poursuivants. Sa Traction dérape au carrefour de la rue des Récollets. Achille Viadieu a à peine le temps de sortir de la voiture. Une rafale de mitraillette le tue sur le coup. Jacques Combatalade, gravement blessé, est conduit à l'hôpital Purpan puis à la prison St-Michel. Le réseau parviendra à le libérer quelques semaines plus tard.

 Colonel Rémy, Morhange: les chasseurs de traîtres, Flammarion, 1975.

Pierre Saint Laurens, Conte de faits, X15, Réseau Morhange, éditions Signes du Monde, 1995

 

Né le 11 Mars 1911 à  Castelnau-Durban (Ariège) de Pierre Viadieu  et de  Elisabeth Escaïch Épouse: Aline Nigoul Profession: employé des Chemins de fer 

Décédé le 2 juin 1944  à  Toulouse

 Réseau: S.S.M.F./T.R. - groupe MorhangeAgent P2

 

Achille Viadieu est employé de chemin de fer à Toulouse, il vient de faire la guerre dans les Aérostiers à Toulouse et ses deux enfants, Éliane et Pierre, ont cinq et six ans quand il s'engage, en décembre 1940, dans la Résistance.

Il devient le premier adjoint du chef du groupe Morhange, Marcel Taillandier* (alias Morhange). Ce groupe, rattaché au contre-espionnage, avait pour but la mise hors d'état de nuire des agents ennemis et des traîtres français. "Les hommes de Morhange, dit le colonel Paillole, vont s'introduire dans le P.P.F., le R.N.P. et même la Gestapo. Achille Viadieu, en août 1943, réussira ce tour de force." Les Allemands s'apercevront plus tard "que Viadieu, l'homme du R.N.P., l'ami de Déat, le V Mann de la Gestapo et de l'Abwehr de Toulouse, était depuis près de deux ans un agent de pénétration du C.E. français".

Parmi les multiples activités d'Achille Viadieu, Henri Navarre rapporte que, le 20 janvier 1944, il accompagne, avec Taillandier, le capitaine Bertrand et Monique Giraud, toute jeune fille, dont l'évasion avait été décidée pour qu'elle rejoigne son père à Alger, qu'elle échappe ainsi à la Gestapo et que le général en chef soit soustrait à une éventuelle tentative de chantage allemande. L'évasion devait suivre l'itinéraire suivant: Toulouse, Carcassonne, Capendu, Estagel, Prades, puis train jusqu'à Saillagouse et passage de la frontière à Llivia.

Le capitaine Bertrand relate ainsi une partie de sa mission: "Taillandier et son adjoint Achille Viadieu, avec qui j'avais pris contact à Toulouse, nous accompagnèrent dans la 11 CV d'Achille, discrètement mais fortement armés et munis d'un Ausweiss qui couvrait les passagers et la marchandise.  Le voyage fut sans histoire jusqu'à Prades, où Achille et Taillandier nous quittèrent, chaudement remerciés par nous."

Fin mai 1944, Achille Viadieu va avec Taillandier à Barcelone pour prendre les consignes de Paul Paillole et des subsides. En l'absence des deux hommes, dit Pierre Saint Laurens, "Aline Viadieu, l'épouse d'Achille Viadieu, était allée, à la demande de Pierre Rous, voir l'Oberschar fuhrer Lehmann. A son grand étonnement, elle avait été reçue par Schweiss, qui lui avait déclaré tout net qu'en raison des activités terroristes de son mari, actuellement en Espagne, il était obligé de la mettre en état d'arrestation. Pressée de questions, Aline se voyait perdue, lorsque Lehmann- certainement de mèche avec son collègue- fit son entrée dans le bureau. Feignant ne rien savoir, il se porta garant d'elle et la conduisit en voiture à son domicile, lui demandant avant de la quitter de lui ménager une entrevue avec les messieurs qu'elle avait dernièrement invités à sa table en même temps que lui.

Juste le temps de ramasser quelques affaires et de mettre en place- à l'intention de son mari- le dispositif convenu pour indiquer que la maison était "grillée", Aline Viadieu reprenait la porte et s'en allait chercher refuge ailleurs. A son retour d'Espagne, mis au courant de la situation, Morhange donna pour instruction à Achille Viadieu de quitter Toulouse avec son épouse, et de partir illico à Barcelone en compagnie de Jacky Combatalade, qui l'emmènerait en voiture jusque aux Pyrénées. Mais au lieu de partir comme prévu, le 2 juin, ils se laissèrent entraîner par les camarades et restèrent avec eux pour prendre part à l'opération qui devait se dérouler, le soir même, place du Capitole, contre le transfuge Pujol, soupçonné d'avoir procuré à ses nouveaux employeurs des informations à notre sujet." C'est au cours de cette opération que Viadieu sera tué.

Achille Viadieu sera élevé au grade de capitaine à titre posthume.

Lieu de mémoire: Une rue de Toulouse porte le nom d'Achille Viadieu

 

Références: Archives du Bureau "Résistance"; liste Fontès; "Services Spéciaux" de Paul Paillole, p.515, 525 (Ed. Robert Laffont, 1979); "Le Service de renseignements 1871-1944" de Henri Navarre, p.281 (Ed. Plon, 1978); "Conte de faits", de Pierre Saint Laurens; Bulletin de l'A.A.S.S.D.N. n°1, p.28, n°121, p.33; "Toulouse, mémoire des rues", édité par la mairie de Toulouse.

 



10/11/2010
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