BLANCHARD Armand
BLANCHARD Armand
Chef de Train à LE MANS (72)
Date de naissance : 1er septembre1889
Lieu de naissance : MACHECOUL (44)
Date de décès : 1er juin 1943
Lieu de décès : Camp d'AUVOURS (72) près de LE MANS
Circonstances : Fusillé
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Cahier du Maine Libre N° 4 du 1er décembre 1944
Relevé plaque gare de Le Mans
Recherche AD - 72 fonds PIOGER 9 J 32
Sylvie CHEVALIER correspondante Sarthe et Pays de Loire
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BLANCHARD Armand
Sur la plaque du Mans Chef de train. Fusillé ou mort en déportation.
Arrêté comme FTP , emprisonné le 8 mars 1943
il est fusillé sur la place d'exercice du camp d'Auvours le 1er juin
1943 à 17h10 et inhumé à Mulsanes (72) près du circuit des 24h
« Militant syndicaliste aimé de ses camarades, estimé de ses chefs, Blanchard, délégué du personnel, eut jusqu'au bout les plus généreuses préoccupations sociales. Avant de mourir, il voulut en faire part à son ami Henri Grouard et à ses camarades de travail. »
Le Mans, le 7 mai 1943.
Camarades,
Le Conseil de guerre allemand s'étant réuni le 6 mai, à 9 heures du matin, au Palais de Justice du Mans. Figuraient à son ordre du jour les 13' communistes arrêtés du 5 au 9 mars 1943, avec comme chef d'accusation : « Formations de sections de francs-tireurs avec aide et complicité contre l'armée allemande ».
Le Procureur du gouvernement du Reich a, dans son réquisitoire, demandé la peine capitale pour tous ; plaidoirie des deux avocats, ceux-ci désignés d'office et s'expliquant en allemand. Le lendemain, réunion du conseil à 11 heures. Le tribunal, après délibération, rapporte confirmation du représentant du gouvernement ; un recours en grâce est transmis au tribunal suprême de Paris; nous attendons la sentence définitive, elle devient exécutoire immédiatement.
Camarades et Amis, il se peut que nos heures de vie soient comptées; cependant, je serais très heureux que vous sachiez tous que si je tombe dans la lutte contre l'ennemi, c'est avec toute ma foi de révolutionnaire, de communiste et de patriote...
Mes Chers Camarades, si je suis désigné pour vous quitter, cela ne me fait absolument rien. Je n'ai fait que mon devoir de Patriote et de Français. Que notre sacrifice en commun soit pour vous tous une source de bonheur dans la Paix, la Révolution prochaine et mondiale vous apportant les fruits de la tranquillité, la liberté et toute la vie devant vous, sous le drapeau d'une République réunie.
Nous autres, nous vous laisserons peut-être des femmes et des enfants éplorés. Pour nous, nos luttes sont terminées. A vous d'être les continuateurs de notre travail ébauché, la victoire ne peut être obtenue qu'en poussant plus avant, pour la
Justice et pour la Liberté.
Mon cher camarade Henri, tu connais tous mes bons amis, fais leur donc part de
mes plus profondes pensées, j'aurais tant voulu leur serrer la main, une dernière fois.
J'accepte de mourir s'il le faut pour que vous ayez, vous et les vôtres, et également les générations futures, une vie meilleure dans la liberté reconquise, le travail volontairement accepté, au sein d'une patrie saignante du sacrifice de ses enfants, mais vraiment humaine, vraiment fraternelle. 'les bons et sincères amis, je vous quitte, ne sachant pas quand vous lirez ces mots, si je serai de ce monde. Au revoir à tous, malgré tout.
Signé : BLANCHARD.
Cahier du Maine Libre N° 4 du 1er décembre 1944
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