BRUNEL Roger
BRUNEL ROGER
Cheminot à MANTES GASSICOURT (78)
Date de naissance : 26 juin 1906
Lieu de naissance : LE HOULME (76)
Date de décès : 11 avril 1944
Lieu de décès : SURESNES – MONT VALERIEN (92)
Circonstances : Fusillé
Méthode de recherches Rail et Mémoire pour cette notice :
Relevé Gare de MANTES (78)
CAH SNCF Le Mans
Site Internet de Roger COLOMBIER avec tous nos remerciements
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Le
mouvement ouvrier dans le Mantois.
Edition l’harmattan page 94
Par Roger Colombier
Ce propos n'est pas fait pour glorifier
un résistant du Mantois par rapport aux autres combattants de
Or, l'histoire
de Roger Brunel mérite d'être toutefois contée durant ces années
noires où des Français collaborèrent avec l'occupant nazi, tandis que d'autres
se turent. Roger Brunel est né le 26 juin 1909 à Le Houlme en Seine-maritime.
Il est fusillé au Mont-Valérien le 11 avril 1944 devant un peloton d'exécution
allemand. Son nom est gravé sur le Mémorial du Mont-Valérien, comme sur les
stèles de la gare et du dépôt de Mantes-la-Jolie, puisqu'il y fut cheminot sédentaire
durant la guerre. Une petite rue de Mantes-la-Jolie porte également son nom,
car il habitait cette ville avant d'être exécuté. Mais les raisons de le
raconter sont autres: Roger Brunel ne parlera pas sous la torture, lui qui, en
tant que responsable d'un groupe de résistance dans le Mantois, connaissait
parfaitement les identités de ceux qui étaient les chefs régionaux des Francs
tireurs et partisans français en la personne de René Martin et de Louis Racaud.
Avant l'Occupation, sans
doute Roger Brunel a-t-il fait le dos rond quand Paul Greffier, secrétaire
général du syndicat des cheminots, s'en trouve exclu. Et aussi, ne dit-il rien
plus tard quand ce même syndicat avalise la politique du maréchal Pétain. Mais
quand Louis Racaud le contacte discrètement, il accepte sans hésitation de
rejoindre l'embryon de résistants qu'il dirige dans le Mantois depuis août
1940. Les deux hommes se connaissent parfaitement, presque des voisins dans le
quartier de Gassicourt. Le PCF, leur parti, est clandestin depuis son
interdiction en septembre 1939. Le premier est ajusteur aux ateliers SNCF à
Mantes, le deuxième sédentaire au service intérieur du dépôt, là où s'agencent
les trains spéciaux mis en circulation par les nazis (marchandises en direction
de l'Allemagne et convois militaires). Ils sont 6 500 allemands, triés sur le
volet, au sein de
Hitler a besoin que les
chemins de fer français fonctionnent pour faire rouler son économie de guerre,
ses trains de déportés, ses troupes et leur matériel. Des cheminots français,
prisonniers de guerre outre-Rhin, se sont vus libérés et dans le cadre du
Service du Travail obligatoire, instauré par Vichy pour collaborer avec
l'Allemagne nazie, des civils vont être astreints de travailler à
Pour l'heure, les
directives sont d'infiltrer le syndicat officiel pour fomenter des
revendications sans en être pris pour les meneurs. Il faut aussi collecter des
fonds pour les camarades entrés en clandestinité ou emprisonnés. Voilà le rôle
des Comités populaires instaurés par Benoît Frachon, clandestin lui depuis
septembre 1939. Après vient bientôt l'Organisation spéciale, chargée de la
lutte armée et du sabotage. Roger Brunel va en prendre la direction à
l'intérieur de
Lorsque les Francs
Tireurs et Partisans Français se forment, pour dépasser dans
Ses actions prennent de
plus en plus d'ampleur dans les emprises du chemin de fer et au-delà (plus
de 25 interventions armés en dehors de
Dans la nuit du 29 au 30
novembre 1943, la police spéciale française vient l'arrêter chez lui. 11 autres
résistants sont pris de la même façon et emprisonnés à Mantes. Le matin, René
Martin, qui est l'instituteur d'un de ses fils, apprend la nouvelle. Avec la
complicité de deux gardiens de la prison, les FTPF s'organisent pour tenter une
évasion de leurs douze camarades. Trop tard aussi. Le procureur fait amener les
prisonniers à Paris pour les remettre aux Allemands. Ses services envoie le
message suivant à
Roger Brunel va être condamné à mort par un
tribunal militaire allemand. il ne parlera pas sous la torture, sauvant ainsi
l'état-major régional des FTPF avec qui il entretenait des contacts quasiment
permanents vu son rôle dans la résistance du Mantois.
Sa dernière lettre adressée à son épouse et à ses trois enfants, tirée de Le Mantois sous la botte, écrit par René Martin et Louis Racaud Président et Vice-président du comité clandestin de libération:
Roger Brunel fut enterré au cimetière d'Ivry. son
corps fut rendu aux siens le 23 février 1945. Un hommage solennel, à lui et à
d'autres fusillés de la région, fut rendu à Mantes-la-jolie par
Il est enterré désormais
dans le cimetière de Gassicourt. Dernièrement, les services administratifs de
la ville signifiait que la concession de sa tombe était expirée (Roger Brunel
n'a plus aucune famille dans la région depuis fort longtemps). Devant l'émoi
soulevé par cette mesure bureaucratique indigne, une délibération municipale
adoptait que les sépultures des "mantais illustres" ne seraient plus
remises en cause.
Note de service Source CAH SNCF Le Mans
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