LE BORGNE Joseph
LE BORGNE Joseph
Facteur aux Ecritures à CARHAIX (29)
Date de naissance : 22 Novembre1913
Lieu de naissance : CARHAIX (29)
Date de décès : 24 Juillet 1942
Lieu de décès : Suresnes, Mont Valérien (92)
Circonstances : Fusillé
Méthode de recherche Rail & Mémoire pour cette notice :
Relevé de la plaque de la gare de Carhaix
Merci à sa nièce Françoise MUZY Le BORGNE pour son aide et son apport documentaire
Histoire des rues de Carhaix, Dominique MESGOUEZ aux Editions Keltia Graphic 1991
ISBN 2 - 90 6992 12 7
Joseph Le BORGNE est né le 22 Novembre 1913 à Carhaix
Il grandi à Carhaix où son père Joseph Yves Marie né en 1874 est Cheminot et exerce la profession de Chef de Dépôt.
Après avoir travaillé quelques temps dans un magasin de vêtements, il est embauché à la SNCF Réseau Breton comme Guichetier puis devient rapidement Facteur aux écritures en gare de Carhaix.
Dès le début de la guerre il rejoint la Résistance et s'engage dans le réseau « Johnny ». Il abrite au premier étage du commerce de sa belle sœur, Lisette, dans l'appartement qu'il occupe avec sa femme Marie, un Radio en provenance de Londres et son poste émetteur-récepteur.
Le 09 septembre 1941, il est arrêté à son domicile, en compagnie du radio Jean LAMANDÉ, de son épouse Marie Pastor et de Lisette, la sœur de cette dernière, par les allemands qui bouclent toute la rue ne laissant aucun espoir de fuite.
Incarcéré successivement dans les prisons de Guingamp, d'Angers puis transféré à Fresnes, il est jugé le 16 juillet 1942 par un tribunal allemand.
Il est fusillé le 24 juillet 1942 au Fort du Mont Valérien.
Une rue de Carhaix, honore sa mémoire …
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TEMOIGNAGE
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Le jeune Joseph Le Borgne travaille quelques temps dans un entrepôt de vêtements situé dans la rue qui porte son nom aujourd'hui, et tenu alors par les Conchon-Quinet, marchands de vêtements. Puis il suit les traces de son père en étant incorporé au personnel de la gare où il occupe le poste de guichetier. Il vivait avec sa femme, Marie, au second étage du 7 de la rue Brizeux, dans un petit appartement au-dessus du café Pastor. Chaque matin il commençait sa journée vers 4 heures pour rejoindre la gare située en Plouguer et prendre son poste d'agent d'exploitation (facteur aux écritures, délivrance de billets et préparation des expéditions). Dès le début de l'occupation allemande, il entreprit de participer à des actions de résistance et entra dans le réseau Johnny spécialisé dans le renseignement et les émissions radio.
Le 9 septembre 1941 vers 16 h 45 quelques clients sont attablés dans le café Pastor. A travers la vitrine du bar, la patronne observe la rue et remarque qu'une certaine agitation semble animer le quartier. Les passants vont et viennent à grands pas... Dans l'arrière cour Joseph Le Borgne casse du bois en préparation de l'hiver qui approche. Au second étage, le radio du réseau, Jean Lamandé, passe des messages clandestins vers Londres.
Soudain la rue se vide et dans le bar chacun apprend que les passants pressés n'étaient autres que des Allemands en civil occupés à encercler le quartier. 11 est 17 heures, un officier entre dans le café et crie :
- Qui est Joseph Le Borgne ?
- C'est moi ! répond le résistant qui est rentré, alerté par le bruit de la rue.
Après une fouille systématique de la maison, les Allemands trouveront le poste émetteur que Jean Lamandé avait réussi à cacher dans un lit.
Joseph Le Borgne (et sa femme), Lisette Pastor (sa belle-sœur et patronne du bar), et le radio Jean Lamandé sont arrêtés sur le champ. Ils sont conduits jusqu'à Guingamp, où après une longue attente ils apprennent la découverte du poste émetteur, puis le trajet se poursuit en train vers Broons. C'est dans cette gare qu'un accident ferroviaire blesse sérieusement Marie Le Borgne. Sans soin, elle suit tout de même le groupe jusqu'à Angers où hommes et femmes sont séparés. Lisette Pastor est transférée à la prison de la Santé et Marie Le Borgne vers celle de Rennes. Jean Lamandé et Joseph Le Borgne sont envoyés à Fresnes. Le radio réussit à s'évader mais Joseph Le Borgne est fusillé en refusant le bandeau qu'on lui mettait sur les yeux.
Le quartier des rues de Callac, P. Sémard et J. Le Borgne était autrefois appelé quartier des Chapeaux Mous car les terrains appartenant au Réseau Breton étaient occupés par les inspecteurs de la gare qui portaient fièrement ces couvre-chefs !
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